AGETIER : Scandale financier et dilapidation des ressources financières

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Achats de parcelle de terrain nu sise à Sébougou (Ségou) à 150 millions FCFA, d’un bâtiment pour un montant de 200 millions francs CFA…, le Directeur général de l’Agence d’exécution des travaux d’infrastructures et d’équipements ruraux (AGETIER), Zana Coulibaly, est empêtré dans des affaires de mauvaise gestion et de dilapidation des ressources du service. Ce qui compromet les intérêts du service, l’Etat du Mali et d’autres structures.  Ses collaborateurs demandent son départ illico de la structure. 

L’Agence d’exécution des travaux d’infrastructures et d’équipements ruraux (AGETIER) traverse l’un des pires moments de son histoire. En cause, son Directeur général, Zana Coulibaly, accusé de mauvaise gestion et de dilapidation des ressources du service.

En effet, la majorité de ses collaborateurs soit 35 personnes sur 44 ont signé une pétition demandant sa révocation pure et simple. Ils lui reprochent sa gestion unilatérale de l’AGETIER, le manque de confiance des bailleurs de fonds dans la gestion des projets et enfin l’annulation du financement de certains projets dont les dossiers de passation étaient en instance d’approbation au niveau des bailleurs.

Sur ce point précis, il  nous est revenu que les conventions de l’AGETEIR-Mali ont été réalisées notamment la construction du siège du CMC pour un montant de 5 milliards Fcfa, le projet de renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans la région de Koulikoro pour un montant de 14 589 892 000 Fcfa, le Projet de renforcement de la Sécurité Alimentaire par le Développement des cultures irriguées pour un montant de 7 445 968 057 Fcfa, le Programme de Renforcement de la Résilience à l’Insécurité Alimentaire et Nutritionnelle au Sahel pour un montant de 25 054 983 640 Fcfa, le Projet d’Amélioration de l’Accessibilité Rurale (PAAR-Koulikoro) pour un montant de 14 140 204 713 Fcfa, le Projet d’Amélioration de l’Accessibilité Rurale (PAAR-Sikasso) pour un montant de 16 496 905 498 Fcfa. «Le montant total des conventions résiliées est de 82 727 953 908 Fcfa» nous a-t-on dit.

Une parcelle de terrain nu sise à Sébougou (Ségou) payée à 150 millions FCFA

Ce n’est pas tout. Loin s’en faut. Le DG de l’AGETIER  est accusé d’avoir acheté une parcelle de terrain nu avec  Bakary Togola, alors président du conseil d’administration de l’AGETIER-Mali, pour bâtir le siège de l’Agence, sise à Sébougou, à distraire du titre foncier primaire numéro 1074 de Ségou, pour un montant de 150 millions francs CFA. Le hic, selon nos informations, est qu’il y a une différence importante sur le montant d’au moins 130 millions  francs CFA, entre le contrat d’achat et la pièce comptable.

En 2018, en tant que gestionnaire de l’Agence, Zana Coulibaly a acheté avec le même Bakary Togola un bâtiment abritant actuellement les bureaux de la Direction administrative et financière (DAF), faisant l’objet d’un titre précaire portant sur la concession urbaine à usage d’habitation sans objet de la parcelle numéro H/7, sise dans la zone résidentielle à Ségou, pour le compte de l’AGETIER-Mali, pour un montant de 200 millions francs CFA. « Ici, il y a une différence importante sur le montant d’au moins 180 millions  francs CFA, entre le contrat d’achat et la pièce comptable », selon une correspondance de Sanoussi Bouya Sylla, Président du Conseil d’Administration de l’AGETIER-Mali.

La même année, Zana Coulibaly a acheté un autre bâtiment abritant actuellement la Direction générale de l’Agence, de plus haut standing que celui de Monsieur Bakary Togola, pour un montant de 100 millions  francs CFA, faisant l’objet de titre foncier numéro 883, volume V, folio 82, d’une superficie de 975 mètres carrés, sis dans la zone résidentielle à Ségou, pour le compte toujours de l’AGETIER-Mali.

A en croire nos informations, il existe là aussi entre le contrat d’achat et la pièce comptable, une différence notable sur le montant d’au moins 50 millions francs CFA.

Autres éléments : il a donné à la réforme, en 2018, 03 véhicules gratuitement à des personnes, dont Bakary Togola (Toyota Land Cruiser V8 N031 53 CIT), Monsieur Moussa Traoré, vice-président à l’époque, (Toyota Land Cruiser VX NO77 27 BIT), Monsieur Ladji Traoré, Commissaire aux comptes à l’époque (Toyota HILUX Pick UP N21 03 BIT).

Quatre autres véhicules ont été mis à la réforme pour autrui dont une Toyota Pick-up pour un montant de 2 650 000 Fcfa et 3 Toyota Land Cruiser GX pour les montants respectifs de 3 017 500 Fcfa, 3 517 500 Fcfa et 3 000 000 Fcfa. Au même moment, en 2018, il nous est revenu que le sieur Coulibaly a  acheté un véhicule V8 toutes options pour Bakary Togola, année au cours de laquelle il a reçu gratuitement un véhicule de réforme de l’AGETIER.

Doute des partenaires extérieurs de l’Agence sur sa capacité de  gestion

Comme si tout cela ne suffisait pas, Zana a loué,  au nom et pour le compte de l’AGETIER-Mali, 02 maisons à Bamako, dont une abrite l’association AGETIER-Mali et l’autre pour l’antenne de l’Agence de l’AGETIER-Mali (qui sont sous le nom de Madame Sadio Coulibaly et Monsieur Mohamed Sadio Coulibaly).

Curieusement, les factures d’eau et d’électricité de ces 02 concessions sont domiciliées à Badalabougou SEMA GEXCO, Rue 140, Porte 22, la même adresse que Zana Coulibaly. Ce qui suscite des doutes auprès de toute personne dotée de bon sens. C’est pourquoi, il y a lieu de se questionner sur la moralité des signatures des deux bailleurs. Aussi, selon plus d’un à l’AGETIER, les montants des loyers sont manifestement exagérés et au double du plafond autorisé.

Par ailleurs,  les partenaires extérieurs ont émis de fortes réserves quant à la capacité de Zana Coulibaly de bien gérer la structure et à la mener à bon port. C’est le cas de présidents des organisations professionnelles du secteur BTP du Mali (l’Ordre des Architectes du Mali, l’Ordre des Ingénieurs Conseils du Mali, l’Ordre des Urbanistes du Mali et l’Ordre Patronal des Entreprises de Construction du Mali), qui, dans une correspondance adressée au président de l’Association, ont dénoncé le manque de transparence et de crédibilité dans les passations de marchés ; la faible implication de l’Agence voire son absence dans le suivi des travaux ; les ambiguïtés dans les clôtures des travaux ; la baisse de la performance de l’Agence ; le manque de suite par rapport à la construction du siège à l’issue d’un concours d’architecture et surtout, leurs préoccupations suite à l’annulation de conventions par les bailleurs de fonds, notamment, la BAD sur les projets P2RS (Convention N0310/3016/11)) et la Banque mondiale (Conventions N0324/2017/1p et N0325/2016/1P).

Autant de faits qui compromettent les intérêts de l’Agence, selon  le président Sanoussi Bouya Sylla, qui demande des éclaircissements dans une correspondance qu’il lui a adressée avec ampliation au ministère du Développement rural et aux autres membres de l’Association. Car il est clair pour le président de l’Association que ces faits portent préjudice à l’AGETIER-Mali et/ou de l’Etat du Mali et autres organisations.

Malgré cette gestion catastrophique de l’Agence, Zana Coulibaly reste à son poste, vaille que vaille. Pourquoi ? Mystère et boule de gomme. Et c’est dans ce cadre qu’il a convoqué une assemblée générale dont il n’avait d’ailleurs ni le droit ni la qualité de le faire puisque son contrat de travail avait pris fin.

C’est à la suite de cette parodie d’assemblée générale dont le quorum n’était même pas atteint qu’il a nommé le maire de Ségou, Nouhoum Diarra, représentant de l’Association malienne des municipalités (AMM) comme PCA en remplacement de Sanoussi Bouya Sylla. Le quorum est de 8 membres sur 10 soit les ¾.

Face à cette forfaiture, le président de l’AGETIER-Mali, par la correspondance n°000016/AGETIER-PDT datée du 8 juillet 2018, envoyée aux structures membres de l’AGETIER, a rappelé que l’assemblée générale extraordinaire devrait traiter d’un seul sujet à l’ordre du jour. Ce qui n’a pas été le cas. «L’indélicatesse est de vous rappeler qu’en la matière, l’ex-directeur général ne peut et ne doit organiser une assemblée générale extraordinaire pour sa désignation», renseignait la correspondance.

Toutes nos démarches pour  recouper nos informations auprès de Zana Coulibaly sont restées vaines.

Cyrille Coulibaly

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Crise à l’AGETIER

Sale temps pour le DG accusé d’ériger des mauvaises pratiques en mode de gestion

La tension grandit au sein de l’Agence d’exécution des Travaux d’Infrastructures et d’Équipements Ruraux (AGETIER), où le Directeur Général controversé,  aurait procédé au licenciement d’une douzaine d’employés ayant accumulé de nombreuses années de service, certains d’entre eux totalisant même deux décennies de dévouement à l’agence. Cette action drastique intervient alors que les travailleurs, malheureusement, sont laissés sans salaire depuis deux mois consécutifs.

L’intention de licencier ces employés, qualifiée d’abusif par de nombreux observateurs, était déjà dans les cartons du Directeur Général controversé, Zana Coulibaly, depuis plusieurs mois.

Néanmoins, l’exécution de cette décision aurait été temporairement différée suite à l’influence de proches conseillers, qui l’auraient persuadé d’attendre la visite récente du Président de la Transition, Assimi Goïta, sur les lieux.

L’AGETIER, présente de manière significative dans la troisième région du Mali(Sikasso), constitue en effet un bastion politique pour le président en exercice. Puisqu’il est important de noter qu’Assimi Goïta depuis sa prise de fonction milite en faveur de la promotion de l’emploi au Mali.

Par conséquent, l’annonce de suppressions d’emplois, surtout dans son propre fief, la troisième région, risque de susciter des critiques et de semer le mécontentement, à moins que des justifications solides ne soient avancées pour expliquer ces mesures radicales.

Par ailleurs, le Directeur Général au cœur de cette controverse, Zana Coulibaly, est au centre de nombreuses critiques concernant sa gestion de l’agence. Des inspections et des audits pointeraient déjà du doigt, ses pratiques. Malheureusement, de vagues rumeurs suggèrent même qu’il bénéficierait d’une protection de la part d’Assimi Goïta lui-même. Cependant, ces allégations demandent davantage de vérifications avant d’être prises pour argent comptant.

En cette période où les autorités de la transition optent pour la transparence et la justice, il est essentiel que la situation à l’AGETIER fasse l’objet d’un examen minutieux. Quand on sait que les licenciements abusifs et les retards de paiement des salaires ne peuvent qu’accentuer les tensions au sein de l’agence et dans le pays en général. Cependant, les citoyens et les observateurs attendent des réponses claires quant à la direction que prendra cette situation, ainsi que les intentions du Président Goïta quant aux décisions qu’il prendra.

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