Le Fonds climat Mali, le principal bras financier de l’AEDD, a mis la clef sous la porte. La mauvaise gestion est passée par là.
Ce service stratégique logé dans l’enceinte de l’Agence pour l’environnement et le développement durable (AEDD) a vu le jour en 2012, grâce à l’expertise des techniciens chevronnés maliens, couronné par un protocole d’accord signé entre le Mali et le Pnud. Il avait pour principale mission de travailler de concert avec les collectivités territoriales dans le cadre de la mobilisation, l’accès, l’ordonnancement et la combinaison des sources de financements domestiques et internationales, publiques ou privées. Tout ceci visait des actions prioritaires pour une économie verte résiliente aux changements climatiques. Par ailleurs, il devrait contribuer à l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) et des engagements climatiques du Mali à travers la Contribution déterminée au niveau national (CDN).
C’est pourquoi le Fonds climat Mali travaillait en symbiose avec les ONG chargées de la mise en œuvre par appel à proposition de projets et programmes. Tout le travail se faisait avec l’appui des partenaires (parrains des ONG) comme l’Unesco, le Pnud, l’ONU-Femme, la FAO, entre autres. Des ONG travaillant dans l’environnement pouvaient empocher 200 à 500 millions de F CFA pour un projet de trois ans. Le bilan du Fonds climat Mali fait état du financement de 29 projets couvrant plus de 166 Communes dans l’ensemble du pays. Des financements venant des bailleurs de fonds en leur tête la Suède et la Norvège.
La fermeture du Fonds climat Mali avec le départ de ses principaux bailleurs de fonds est liée à la mauvaise gouvernance. La Norvège est partie en 2023 et la Coopération du Royaume de la Suède lui a emboité les pas ces derniers jours. Ces deux pays, très remontés contre les anomalies constatées dans la gestion à la tête de ce service, ont jugé nécessaire de se retirer des financements, définitivement.
La représentante de la Coopération suédoise en charge du Fonds climat Mali avait fait la remarque maintes fois sur des anomalies tout en affirmant ne plus être à mesure de continuer si la situation perdurait. Et ce qui devrait arriver arriva.
Stockholm a fermé le robinet privant le Fonds climat Mali d’une grosse manne financière. Les financements suédois, sur trois ans, atteignaient plus de 20 milliards de F CFA. Selon des indiscrétions, la Suède veut désormais réorienter son argent, jadis destiné au climat, à l’humanitaire.
Des faits troublants
Des faits troublants ont eu raison du Fonds climat Mali, notamment des constats de mauvais suivis-évaluations des projets programmes, des failles constatées à plusieurs niveaux, des changements de destination des projets, des dépenses inéligibles, etc. Aucun résultat n’était perceptible sur le terrain. Le Contrôle général des services publics (CGSP), logés à la Primature, a sorti un audit sur cinq ans (de 2017 à 2022) sur le Fonds climat Mali. L’audit a révélé dans les détails près les mêmes manquements à l’orthodoxie de gestion et de la bonne gouvernance.
En perdant le Fonds climat, le Mali perd en même temps un projet d’envergure de protection de l’environnement. Car, beaucoup d’autres Etats enviaient le nôtre qui était le seul en Afrique subsaharienne avec l’Ethiopie à bénéficier de ce fonds combien important.
Sentant le danger venir, le ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable avait pris les dispositions en vue d’anticiper. Il s’agit de l’adoption d’un Fonds climat Mali annoncée dans le projet de loi portant code de l’environnement. C’est là visiblement le palliatif tout trouvé. Ce qui n’est pas une sinécure non plus, car la création d’une telle structure, sa mise en œuvre et sa dotation en financement prennent plusieurs années.
Aujourd’hui, des cadres et agents travaillant pour le compte du Fonds climat Mali au niveau de l’AEDD, des services coopérant comme le Pnud, l’Unesco, le Pam, la FAO, etc. ont reçu la notification de la fin du projet, synonyme de licenciement.
Une autre conséquence de la fermeture du Fonds Climat Mali est que plusieurs Communes à travers le pays sont ainsi laissées à elles-mêmes. Ces entités décentralisées bénéficiaient de projets d’adduction en eau potable, de protection de la forêt et de la faune contre les effets néfastes des changements climatiques, d’appui à l’amélioration de la production agricole, pastorale et piscicole pour la réduction de la vulnérabilité, entre autres.
Abdrahamane Dicko
Dicko c’est surprenant que des agences des Nations Unies comme le PNUD, PAM, UNESCO, ONU-FEMME et la FAO sont impliquées dans la gestion du projet et que des anomalies de ce genre prennent place, c’est tres grave car ces agences des Nations-Unies ne peuvent pas être impliquées dans la CORRUPTION!
Mon cher Kinguiranke,
Il peut semble que tu regardes les choses de travers. Ce sont des maliens, cols blancs avec de jolies chaussures et cravates, comme il y en a beaucoup qui ont détourné les fonds alloués par nombre de structures et ONG. Il ne faut pas travestir les faits.
Ces maliens ont volé aussi bien les donateurs que ceux qui devaient bénéficier du financement de ces programmes.