L’ex ministre des mines Abou Bakar Traoré n’aura pas la chance de son homologue Oumar Ibrahim Touré de la Santé même s’ils sont tous les deux inscrits dans le même sombre registre. Selon nos sources, l’inculpation de M. Traoré ne tient qu’à un seul fil. C’est-à-dire le même dont l’autre bout est tenu par l’ex premier ministre Modibo Sidibé.
En effet, le Président de la République avait promis d’éviter l’humiliation à tout cadre en conflit avec la loi. Et l’humiliation à son entendement signifierait d’envoyer un cadre en prison pour détournement ou pour délinquance financière.
Mais jusqu’où vont les limites de cet engagement ? Pas trop loin. En tout cas en ce qui concerne son ex ministre des finances, puis des mines qui aurait pour ce qu’on en dit à travers les salons huppés de Bamako, trahi sa confiance.
D’abord, selon les sources proches du milieu présidentiel, Abou aurait péché sur plusieurs dossiers chers au Président de la République dont deux majeurs. Il s’agit en premier lieu du processus de sélection d’une société d’audit des sociétés minières du Mali. D’après des indiscrétions venues de Koulouba, le Président de la République aurait insisté auprès de son gouvernement afin de diligenter un processus visant à sélectionner une société spécialisée dans l’audit des sociétés minières. Il s’agissait pour lui de préserver par cette opération les ressources liées à l’exploitation des mines dans notre pays. Inutile de rentrer dans les détails.
En tout cas, le ministre des mines à l’époque, Hamed Diane Séméga a saisi Abou par rapport au dossier, un appel d’offres a été lancé suite auquel l’une des plus grosses sociétés de réputation mondiale a été sélectionnée. Les faits remontent aux temps où il était ministre des finances. De cette date à aujourd’hui rien n’a été entrepris dans le sens de la finalisation du dossier et l’audit n’a jamais eu lieu. Pour quelle raison ? « Nous ne dévoilerons pas de sitôt les secrets d’un dossier en procédure ». Notre source s’est arrêtée à cette timide conclusion.
Mais vaguement, elle marmonne que le Président aurait été très mécontent de la gestion de ce dossier dont l’exécution lui tenait trop à cœur. S’il n’a pas su cacher sa déception à Abou, ATT a découvert plus tard les mesquineries cupides qui ont entouré cette affaire. Ensuite évoque-t- on de sources généralement discrètes, la« maudite » goutte qui a fait déborder le vase présidentiel, s’appelle « Uranium de Faléa ». Lorsqu’il découvrit le pot aux roses, ATT a failli tomber de vertige, surpris d’avoir pris un second coup de poignard au dos.
La gravité de cette affaire se situe à un niveau plus élevé. ATT n’a jamais compris l’attitude de son amis et frère premier ministre par rapport à ce dossier. D’une part, il s’estime trahi, de l’autre il est en mauvaise posture vis-à-vis de la population donnée victime des effets du terrible minerai. Entre la population à laquelle ATT se dit devoir tout et un ministre pas trop « clean », le choix est vite fait. Abou est en tout cas sur le point d’être entendu au « Prétoire »
Affaire à suivre…
Abdoulaye Niangaly