Youba Ba, DAF ministère de l’Education : «J’ai toujours été contrôlé par des cabinets de référence des bailleurs de fonds»

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Suite à notre article intitulé- lutte contre la délinquance financière au Mali : à quand les inspecteurs chez Youba Ba DAF ministère de l’éducation?- notre rédaction s’est entretenue avec l’intéressé. C’était le mardi 21 décembre 2010 dans son bureau. Au centre des débats, la présence des inspecteurs dans ses bureaux.

De prime abord, l’inamovible directeur administratif et financier du ministère de l’éducation a attiré notre attention sur un certain nombre de remarques. A savoir la démarche déontologique, l’impact de l’article sur le moral de sa famille, de son ministre de tutelle et de son entourage. «À la publication de votre article, j’ai eu de la fièvre et je suis sûr que c’était la même chose chez beaucoup de gens», a-t-il avoué. A toutes ses préoccupations, nous lui avons donné des explications convaincantes.

Le fait

«Actuellement, les auditeurs de la banque mondiale sont en train de nous contrôler par rapport à tout ce qu’elle a fait au Mali dans le domaine de l’éducation, de 2006 à maintenant», a-t-il dit. Ajoutant qu’il a été toujours contrôlé par des cabinets de référence internationale. «On a également reçu la visite des auditeurs externes de l’Agence canadienne pour le développement international (ACDI). Ils sont venus pour l’évaluation de leur contribution de 2002 à nos jours», a indiqué Youba Ba. A l’entendre, sa seule structure se taille de la plus grosse part du budget du Mali avec 48%. Ce qui est un secret de polichinelle au Mali. «Donc, au lieu d’aller ailleurs, il faut venir contrôler ce que je fais ici», a-t-il fait remarquer d’un ton stoïque.

Mais ce que M. Ba n’a pas voulu dire est que les cabinets, peu importe leur réputation, sont des entreprises privées qui ont besoin de l’argent. Les audits ne sont pas gratuits. Ils se font en échange du pognon. Et mieux, leur conclusion est positive ou négative en fonction du volume de l’enveloppe. Tout comme on sait que certains prix et distinctions s’achètent pour se faire couvrir de lauriers.

Par ailleurs, le directeur administratif et financier du ministère de l’éducation a dit qu’il a commencé à travailler à la fonction publique en 1980 à Kéniéba. «J’ai recouvert l’impôt en bicyclette. Je croupi maintenant sous le poids des contrôleurs. On est venu ici par un acte signé et on va en ressortir par un autre», a conclu Youba Ba. Ces propos constituent certainement une manière, pour lui, de nous dire à mot couvert qu’il mérite son poste. Ce dont nous n’avons jamais nié. Faut-il rappeler que notre article portait sur la gestion de nombreux fonds que structure reçoit au nom du Mali. Une gestion peut-elle être saine? Un aviculteur peut-il s’empêcher de se lécher les doigts après la collecte du miel? L’omniprésence des contrôleurs au niveau des DAF n’est-elle pas une mesure préventive et dissuasive?

A suivre…

La rédaction

 

 

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