Vente du riz «don du peuple Japonais» : Diaby importateur de ciment, l’OPAM et Mme Saran Traoré s’emmêlent les pédales

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Suite aux difficultés que connait notre pays depuis le coup d’Etat du 22 mars 2012, certains partenaires ont pris des initiatives louables afin de l’aider. C’est le cas du Japon qui, dit-on, d’habitude offre du riz au Mali. Mais cette fois, des gens comme Diaby importateur de ciment à Banconi Razel ont profité de la confusion qui règne dans le pays pour stocker ce riz japonais dans leurs magasins en vue de le revendre. Lire notre enquête.
Selon des sources crédibles et concordantes, ce don en riz du peuple japonais à notre pays a toujours été très mal géré. Cela commence de son point de départ jusqu’aux recettes issues de la vente (appelées : fonds de contrepartie) via les conditions de transport du port de Tokyo à celui d’Abidjan ou de Dakar. S’ajoutent les retards accusés pour l’acheminement de ce riz du port à notre capitale. Ce problème particulier aussi serait lié à l’impréparation et au non professionnalisme de la société de transit appartenant à Mme Simpara Saran Traoré. Cette information nous a été donnée à l’Office des produits agricoles du Mali (OPAM) qui est chargé de la commercialisation de ce riz.
Ainsi, selon une source de l’OPAM, le riz vendu par l’opérateur économique Diaby fait partie d’un lot de 12 000 tonnes dont le nom de code dans le cadre de la coopération Mali-Japon est KR 29. Ce lot arrivé au port de Dakar depuis janvier 2011 était en acheminement vers le Mali. Il constitue un appoint important pour le gouvernement de notre pays. Car, il lui permet chaque année de faire face à la période de soudure notamment dans les zones de production déficitaires ou qui ne font pas du tout la riziculture à cause des conditions climatiques hostiles.
Un responsable de l’Office des produits agricoles du Mali (OPAM) que nous avons rencontré, le 30 juillet 2012, a indiqué que les modalités de vente de ce riz a fait l’objet d’une réunion à la primature avant le coup de force des militaires en mars dernier. Ces conditions de commercialisation doivent-elles être révisées par les nouvelles autorités du Mali? Ont-elles été définies selon des critères partisans visant à favoriser les uns et à défavoriser les autres? Bakorè Sylla du GGB et Modibo Kéita du GDCM ont-ils été exclus? Ces questions méritent bien d’être posées.
En effet, le responsable de l’OPAM a soutenu que conformément à la vision de la coopération nipponne ce riz doit être vendu uniquement par les coopératives et les banques de céréales. Alors questions : comment ce riz s’est-il retrouvé entre les mains des détaillants de surcroit un importateur de ciment de notoriété comme Diaby? Lors de la réunion à la primature a-t-il été décidé de fouler aux pieds la vision de nos amis japonais? Si non, comment expliquer le fait que ce riz soit aujourd’hui vendu par les coopératives, les banques de céréales et par plus de 70 détaillants?
Du coup, un service national qui a eu vent de ce scandale a ouvert une enquête. Dans ce cadre, Mr Diaby importateur de ciment à Banconi Razel et son gérant ont été interpellés le mardi 24 juillet 2012. Ils ont vite craché le morceau en pointant le doigt sur l’Office des produits agricoles du Mali (OPAM). Le lendemain, le DG de cette structure entendu dans son bureau aurait dénoncé, à son tour, Ahmadou Touré ancien ministre du commerce des mines et de l’industrie du premier gouvernement de Cheick Modibo Diarra.
Selon notre source, les enquêtes ont continué et les conclusions ont été adressées à qui de droit. Mais, jusque là rein ! Mr Diaby et ses complices ont-ils étouffé cette affaire? Seront-ils poursuivis pour commerce illégal du riz «don du peuple Japonais?» malheureusement, les uns s’accordent à dire que les nouvelles autorités en place depuis le coup d’Etat du 22 mars 2012 seraient plus corrompus que les régimes précédents. Par contre, les autres pensent que les ministres du commerce, de l’agriculture et de la justice seront mis à l’œuvre pour tirer au clair cette affaire nauséabonde.
À suivre…
Issa SANTARA

Encadré
Mme Simpara Saran Traoré se décharge sur le Dg de l’OPAM
Selon cette dame que nous avons rencontrée à domicile le mardi 09 octobre 2012, il y a deux contradictions dans le récit qui nous a été narré. Primo, le lot de riz dont le transit a été assuré par sa société s’élève à 13 000 et non 12 000 tonnes, un chiffre qui nous a été donné par l’Office des produits agricoles du Mali (OPAM). Secundo, c’était en 2010 et non en 2011 par le port d’Abidjan que celui de Dakar. «Moi, j’ai terminé de faire mon travail depuis longtemps», a dit Saran Traoré. Ses propos ont été, bien naturellement, confirmés par son époux N’Fa Simpara qui a voulu savoir pourquoi ce problème refait surface.
En outre, Saran précise que le marché de transit de ce riz «don du peuple japonais» lui a été injustement retiré par l’actuel Dg de l’OPAM au profit de la SMTT. À l’origine, son refus de donner du pot de vin. Décidément, qui dit la vérité dans cette affaire? Car, dans un premier temps Saran affirme n’avoir jamais rencontré l’actuel Dg de l’OPAM. Mais, quand on lui a fait savoir qu’elle a eu à menacer ce dernier, elle s’est tout de suite redressée dans sa chaise en se rappelant avoir échangé avec le Dg une seule fois. Et c’était, dit-elle, à propos du marché qui lui a été retiré.
Enfin, à signaler au passage que Mme Simpara Saran qui bénéficiait de la complicité du régime déchu d’ATT se faisait passer à la douane pour une reine. À preuve, selon une source crédible, elle constitue une menace pour la société de Flany son ancien transitaire et ami de son mari. En quoi consiste cette menace?
La rédaction

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