Université de Bamako : Le Végal s’attaque aux profs corrompus

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Mali : carton rouge pour la corruption !
Amadou Ousmane Touré-vegal-

L’Université de Bamako, avant sa scission en quatre universités, a reçu sur la période 2010-2012 un montant de 5, 73 milliards de FCFA au titre des heures supplémentaires dont la gestion n’a été entourée d’aucun texte juridique. Pire, aucune pièce justificative ne supporte l’effectivité de ces heures supplémentaires, dénonce un rapport du vérificateur général.

 

 Selon ce rapport, un Doyen de faculté a pu bénéficier de 56 heures supplémentaires par semaine pendant 36 semaines, soit 11 heures supplémentaires par jour, et ce, malgré ses obligations administratives quotidiennes et ses travaux de recherches. Ces frais d’heures supplémentaires sont versés aux bénéficiaires sans prélèvement des impôts y afférents.

Les irrégularités révélées par cette vérification ont coûté à l’Etat et aux contribuables des pertes financières se chiffrant à 2, 40 milliards de FCFA dont 533, 83 millions de FCFA au titre de la fraude. Dans le cadre du paiement d’une prestation de service, l’Université de Bamako a payé les frais d’aménagement du jardin de la cour de la Faculté des Sciences et Techniques avec une facturation du sac de ciment à 35 000 FCFA l’unité, malgré le rejet de l’engagement par le Contrôleur financier.

 

Selon le Vérificateur Général, ces faits révèlent la forte dichotomie entre les orientations stratégiques, basées notamment sur la promotion d’un espace éducatif et formateur accessible, et les mauvaises pratiques qui s’exercent dans une sphère censée former l’élite malienne.

 

Pour le vérificateur, les conclusions de cette vérification appellent à une prise de conscience générale dans le sens où il n’est pas rare d’entendre la population active se plaindre du niveau de nos étudiants. « Avec un tel gâchis de ressources financières, ils sont condamnés à ne pas recevoir un enseignement de bonne qualité », indique un communiqué du bureau du vérificateur.

 

D’une part l’Etat perd une quantité inestimable de ressources qui auraient pu servir à renforcer d’autres secteurs de développement prioritaires, et d’autre part, l’avenir de la future génération se trouve hypothéqué par de tels comportements irresponsables dans la gestion des deniers publics. «Toutefois, à travers les entretiens réalisés pendant les travaux de vérification, il est heureux de constater que, malgré tout, certains professeurs restent en marge de ces différents écarts », ajoute le même communiqué.

 

Selon le Vérificateur général, les efforts financiers de l’Etat contrastent avec les dysfonctionnements importants relevés en termes d’insuffisances et d’irrégularités financières, aussi bien dans le processus de contrôle interne et dans la collecte des recettes, que dans l’exécution des dépenses.

 

La vérification des opérations de recettes et de dépenses de l’Université de Bamako a mis en évidence  l’importance de la maitrise, par les organes dirigeants, des outils et instruments de gestion moderne, la valeur et la portée du contrôle hiérarchique et du contrôle a priori. « Ainsi, les graves irrégularités constatées sont essentiellement frauduleuses et n’ont pu se réaliser que par l’inefficacité et l’ineffectivité du contrôle interne public, un outil de management indispensable pour s’assurer que cet établissement supérieur de formation et de recherche est dans une logique d’atteinte des résultats », souligne le communique.

Les responsables des cas de fraude signalés sont clairement identifiés et feront l’objet de dénonciations au procureur de la République en charge du Pôle économique et financier de Bamako. Le rapport définitif de ladite vérification a été transmis au président de la République, au Premier ministre, au président de l’Assemblée nationale ainsi qu’au ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et au responsable de l’entité vérifiée.

 

Pendant la période sous revue, l’Université de Bamako a bénéficié de la part de l’Etat d’importantes subventions totalisant 35, 06 milliards de FCFA, soit une moyenne annuelle de 11,68 milliards de FCFA ; en plus des recettes propres qu’elle génère elle-même.

 

Soumaïla T. Diarra

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2 COMMENTAIRES

  1. Pratiques courantes dans toutes nos administrations,si aucun document juridique n’entoure ces faits sont nuls et non avenus ,dans ce cas précis les professeurs peuvent allez réclamer aux responsables de l’université pas à l’état.
    Le Mali était un pays qui a mal partout,souffrait de tous les maux,l’homme Malien pour la plupart cherchait à s’enrichir sur le dos des autres.Aujourd’hui chacun réclame des résultats alors que tout l’argent a disparu des caisses .Le slogan<>quand il occupe une place de choix dans l’administration est désormais révolu .

  2. LE TITRE DOIT ÊTRE CORRIGE! Le VEGAL ne s’intéresse pas aux PROFS individuellement mais au système de gestion administrative comptable et budgétaire en place. Les responsables des structures concernées (DAF du département; rectorats; décanats) sont les responsables qui ont à justifier ces dépenses.

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