L’ONG Transparency International, qui mesure la perception de la corruption pour tous les pays du monde, vient de publier son classement pour 2019. Il voit le Mali se classer à la 1130ème avec une note de 29/100, de satisfaction seulement, soit une baisse de deux points par rapport à 2018. Autrement dit: la corruption est loin de reculer dans notre pays.
Les meilleurs élèves du classement mondial sont le Danemark et la Nouvelle-Zélande, qui arrivent premiers ex aequo, avec 87/100. Ils sont suivis par la Finlande (86/100), puis, ex-aequo, Singapour, la Suisse et la Suède avec 85/100.
Les meilleurs élèves africains sont les Seychelles, classées 27èmes sur 180 pays, avec un résultat de 66/100; le Botswana est 34ème avec 61/100; le Cap Vert, 41ème avec 58/100 (en hausse d’un point par rapport à 2018); le Rwanda, 51ème avec 53/100 (en baisse de trois points). Ex-aequo à la 56ème place on trouve, avec 52/100, la Namibie (en baisse d’un point) et Maurice (en hausse d’un point). Les suivants sont Sao Tomé (64ème) et le Sénégal (66ème), mais tous les deux avec une note sous les 50%.
A titre de comparaison, l’Allemagne est 9ème (80/100); la Grande-Bretagne 12ème (77/100); la Belgique 17ème (75/100); le Japon 20ème (73/100); les Etats-Unis et la France ex-aequo à la 23ème place (69/100).
Voici les mauvais élèves !
Les plus mauvais élèves sont la Somalie, à la 180ème place sur 180 pays, avec 9/100 (en baisse d’un point par rapport à 2018), et le Sud-Soudan 179ème avec 12/100 (en baisse d’un point), juste devant la Syrie.
Parmi les cancres, on note le Congo 168ème place sur 180, avec une note de 18/100 en baisse de deux points l) l’Angola, 146ème avec 26/100 (en hausse remarquable de 7 points), ex-aequo avec le Nigeria (en baisse d’un point) ; le Burundi, 165ème avec 19/100 (en hausse de deux points), comme le Congo-Brazzaville. La RD Congo – ex-aequo avec la Libye et la Guinée-Bissau – est 168ème du classement avec 18/100 (en baisse de deux points par rapport à 2018 et de trois points par rapport à 2017).
L’ONG demande des règles pour le financement des partis
La présidente de l’ONG Délia Ferreira Rubio, conseille de toute urgence de s’attaquer au problème du financement des partis politiques. Elle note en effet que : « Les pays où les réglementations sur le financement des campagnes sont complètes et systématiquement appliquées ont un score moyen de 70 sur l’IPC, alors que les pays où ces réglementations sont soit inexistantes, soit mal appliquées n’obtiennent respectivement qu’une moyenne de 34 et 35. ». Au contraire : « Soixante pour cent des pays qui ont considérablement amélioré leur score IPC depuis 2012 ont également renforcé leur réglementation sur le financement des campagnes. » souligne la présidente de transparency international. Elle déplore également l’absence de résultats tangible dans la latte contre la corruption. : « L’absence de progrès réels contre la corruption dans la plupart des pays est décevante et a une incidence négative importante sur les citoyens du monde entier », a déclaré Patricia Moreira, directrice générale de Transparency International. « Pour avoir une chance de mettre fin à la corruption et d’améliorer la vie des individus, nous devons nous attaquer à la relation entre la politique et l’argent. Tous les citoyens doivent être représentés dans la prise de décision. »
Des mesures pour réduire la corruption
Pour réduire la corruption et restaurer la confiance dans la politique, Transparency International recommande aux gouvernements de :renforcer les systèmes de redevabilité et promouvoir la séparation des pouvoirs ; de s’attaquer au traitement préférentiel pour assurer que les budgets et les services publics ne soient pas motivés par des relations personnelles ou orientés par des intérêts particuliers , contrôler le financement politique pour éviter un excès d’argent et d’influence en politique . En outre l’ONG préconise de gérer les conflits d’intérêts et s’attaquer au phénomène du pantouflage ; réglementer les activités de lobbying en favorisant un accès ouvert et constructif à la prise de décision ; renforcer l’intégrité électorale, prévenir et sanctionner les campagnes de désinformation ; donner plus de pouvoir aux citoyens et protéger les activistes, les lanceurs d’alerte et les journalistes.
Transparency classe 180 pays pour lequel l’ONG établit un « indice de perception de la corruption » à partir d’enquêtes auprès de chefs d’entreprise. Ils sont interrogés sur le degré de corruption des agents du service public de leur pays. Cet indice va de 0 à 100, le score le plus haut allant aux pays dont l’administration est perçue comme la moins corrompue.
Mémé Sanogo