Le directeur général adjoint du trésor (DGA) continue à s’adonner à des pratiques inconformes à l’orthodoxie financière. Ainsi, sa complicité dans le détournement du fonds mondial est de plus en plus dite dans les coulisses. Souleymane Ongoïba aurait facilité l’établissement de certaines pièces justificatives comptables et financières. Il n’est pas à son premier coup. Il a déjà séjourné en prison pour avoir détourné des fonds, quand il était trésorier payeur de la région de Koulikoro.
Au Mali, plus on fait de malversations plus on est propulsé à des hauts postes de responsabilité. Et le plus irascible est que les fonds publics sont, à longueur de journée, détournés par celles et ceux qui se vantent d’avoir fait de longues études. Du coup, ceux-ci constituent les premiers ennemis redoutables du Mali.
Parmi cette vilaine race de hauts responsables, figure le tristement célèbre Souleymane Ongoïba, actuel directeur général adjoint du trésor (DGA). S’éternisant à ce poste, on ne sait pas comment, cet homme d’apparence calme mais plus dévastateur qu’un ouragan. Il ne s’adonne qu’aux mauvaises pratiques. Pour preuve, son nom et celui de sa directrice Mme Sidibé figureraient sur la liste de personnes à entendre par les juges chargés d’instruire le dossier lié au détournement du retentissant fonds mondial. Tout comme une banque de la place sise à ACI 2000, désormais abonnée aux scandales financiers du Mali.
Comment ont-ils procédé?
Selon plusieurs sources, M. Ongoïba aurait facilité l’établissement de certaines pièces justificatives en échange de quelques dizaines de millions de nos francs. Il aurait fait cette sale besogne en complicité avec certains opérateurs économiques, comptables et régisseurs des structures impliquées dans cette affaire rocambolesque. Ces derniers munis des mandats de paiement pour des prestations non faites ou fournitures non livrées, ont pu se faire payer. Pour ce faire, les responsables des programmes nationaux de lutte contre le palu, la tuberculose et le sida ainsi que ceux du ministère de la santé lui auraient soumis des faux documents. Au lieu de les rejeter, Souleymane Ongoïba se serait arrangé pour que ces faux documents soient validés.
Il s’agit de nombreuses fausses pièces comme le bon de commande (BC), les factures réelles (FR), les factures concurrentielles (FC), les bordereaux de livraison (BL), les PV de réception, les attestations de service fait, les contrats et les attestations de reversement de la TVA. D’habitude, ces sales pratiques se font entre le corrompu trésor, les véreux opérateurs économiques et les responsables «pilleurs» de certaines structures de l’Etat. Mais cette fois, M. Ongoïba, sa directrice Mme Sidibé et leurs compères auraient été lâchés par… Experts en la matière, au simple coup d’œil jeté, ils savent distinguer un vrai dossier du faux.
Le seuil de l’intolérable est-il atteint?
Au Mali, il suffit de s’entendre en véritables vautours pour faussement établir, réunir et mettre dans le circuit ces différentes pièces. Et tout de suite, on fait jouer le tout pour le tout. Seule une vérification permet de savoir que le travail a été réellement fait ou pas. Particulièrement, s’il s’agit de la fourniture des matériels ou de la construction d’un édifice. «Et même là souvent, les fournisseurs et responsables financiers bien rodés savent adapter leurs procédés de vol en fonction des réalités», expliquent nos sources. Les pièces en tant que telles ne sont que de simples papiers qui ne permettent plus de justifier quoi que ce soit. Pourtant, elles constituaient à la fois un dispositif de bonne gouvernance et empêchaient que nos ressources ne soient volées.
Malheureusement, celles et ceux qui se tapent la poitrine d’avoir fréquenté les plus grandes universités du monde, grâce à leur parfaite maîtrise de tous les rouages, ont facilement transformé les pièces comptables et financières en attirail pour détourner le denier public. Les mêmes sources indiquent que l’ancien directeur administratif et financier (DAF) du ministère de la santé, Ousmane Diarra, encore en prison et son adjoint Souleymane Traoré auraient agi de la sorte pour établir et signer certaines pièces. Alors pourquoi, le DAF est entre quatre murs tandis que son adjoint reste libre comme le vent? Souleymane est-il bien enraciné au sommet de l’Etat? Qui le protège? Organisés en réseau mafieux, les fossoyeurs de l’économie nationale n’ont peur de rien! Ils sont présents dans tous les segments de la vie et à tous les niveaux.
L’ancien prisonnier Ongoïba additionné à un autre de son antécédent fâcheux est égal à : gâchis
A titre de rappel, il y a seulement quelques années, Souleymane Ongoïba bien que directeur général adjoint du trésor aurait délivré un faux quitus de reversement de fonds au niveau du trésor. C’est-à-dire, l’argent physique n’a pas été reversé. Mais, lui et ses acolytes ont établi un papier attestant qu’il l’a été réellement. Il s’agissait des bourses des élèves de l’école secondaire de la santé (ESS) devenue, plus tard, l’institut national de formation en sciences de la santé (INFSS). Mettant à profit leur fonction de responsable du trésor, ils ont agi ainsi afin de sauver la tête de certains membres de leur clan qui venaient d’être contrôlés. C’est avec un casier judicaire très sale que M. Ongoïba et tant d’autres gens occupent encore de hauts postes responsabilité nationale. Ainsi va le pauvre Mali.
Dans notre prochaine parution, on évoquera comment M. Ongoïba et d’autres responsables du trésor font pour placer certains agents (leurs pions) au sein des structures où il y a, à bouffer et à manger. Ils initient leurs apprentis aux techniques de vol, avant de les proposer ou d’émettre l’avis favorable à leur nomination à des postes relatifs à la finance. Comment les responsables du trésor font-ils placer certains agents? En échange de quoi? Où se situent leurs complices? Les réponses à ces interrogations dans quinze jours, après le congé de fin d’année.
A suivre donc !
Le baroudeur