En effet, le 04 Avril 2014, l’Assemblée Nationale signe avec la compagnie d’assurance NSIA Mali le contrat d’assurance n° 011116 sous le n° de police: 201/2015119 agence: Tropic. Bamako. Selon nos sources, ce contrat était censé couvrir 28 Toyota Prado sous le régime de l’assurance ‘’Tous Risques’’ et la Toyota Hilux en ‘’Responsabilité Civile’’ pour un montant total de 35 650 190 FCFA, en atteste le chèque émis. Mais…
Coup de théâtre
contre toute attente, le document 011116 de NSIA révèle une garantie au régime de la ‘’Responsabilité Civile’’, pour un montant total de prime de 1 996 416 FCFA, pour les 29 véhicules. On voit bien que la garantie « tous risques » s’est muée en « Responsabilité Civile, et c’est bien ce montant que NSIA a reçu de Tropic Assurances sur les 35 650 190 FCFA, à lui remis par l’Assemblée Nationale.
Questions : où est passé la différence du montant, 33 653 774 FCFA après le changement du régime d’assurance de « tous risques » à la « responsabilité Civile » ?
Pourquoi dans le dossier de l’Assemblée Nationale chez NSIA les véhicules sont assurés en Responsabilité Civile et non en Tous Risques, alors que le montant décaissé est pour du second ? Pourquoi le chèque n’est pas à l’ordre de NSIA comme il est de règle en la matière ?
Selon nos sources, « la réponse est on ne peut plus claire: il s’agit manifestement ni plus ni moins d’une escroquerie et d’un détournement de deniers publics de la part ou au détriment d’une institution majeure de la République organisés par des individus supposés au dessus de tout soupçon car cerise sur le gâteau le fameux courtier de Tropic est en même temps conseiller technique à la Présidence de la République ! », commentent-elles.
Que pense la maison mère de NSIA de cette combine ? Nous n’avons pas réussi à rentrer en contact avec NSIA Bamako hier. En revanche, contactés par Le Républicain, le questeur de l’Assemblée nationale, Mamadou Diarrassouba et le Directeur général de Tropic Assurance ont réagi. Le premier qui n’a pas souhaité répondre aux questions a marqué son désapprobation du fait que nous ayons évoqué le sujet dans notre précédente parution sans l’avoir aborder avec lui.
Quant au second, il a soutenu que le dossier est conforme à la demande du client, « j’ai exactement fait ce qu’on m’a demandé de faire, et cela n’a aucun rapport avec mon poste de conseiller du président ». Selon le Directeur Général de Tropic, son cabinet de courtier à qui le dossier a été confié l’a géré, et il serait donc malveillant de faire allusion à sa fonction de conseiller du président, alors qu’il n’est pas fonctionnaire de l’Etat.
Tout compte fait, il est incompréhensible que les véhicules ne soient pas assurés sous le régime de la responsabilité Civile alors que le montant acquis est débloqué pour les tous Risques. C’est ce que les contrôleurs financiers appellent « détournement de deniers publics ».
En cette année 2014 déclarée année de lutte contre la corruption, la différence de plus 33 millions mérite attention. Nos investigations nous permettrons certainement de situer où se trouve cette différence. Dans nos prochaines livraisons nous édifierons nos lecteurs sur les autres aspects de cette opération à l’allure d’une escroquerie !
B. Daou