Réseau Apnac- Mali et promotion de la bonne gouvernance: Des parlementaires exigent l’audit des entreprises publiques

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Le Réseau des parlementaires maliens sur la gouvernance et la lutte contre la corruption ” APNAC-Mali ” (en anglais African Parliamantarian Network Against Corruption)  était en conférence de presse, le lundi 25 juin à la Maison de la presse. Le président de ce réseau de plaidoyer et lobbying, l’honorable député élu à Ké-Macina, Amadou Bouaré, a, à cette rencontre, expliqué la profondeur du mal que fait la corruption au tissu économique national. Entouré de plusieurs députés et hommes politiques invités à la rencontre, l’honorable Bouaré a, au nom du réseau, plaidé pour un audit des services publics et entreprises publiques afin de se faire une idée du manque à gagner qu’entraîne la corruption au Mali.

Bien qu’il existe plusieurs définitions de la corruption, celle que nous retenons aux fins de la présente communication est l’abus de la part d’un individu qui profite de sa situation, dans un système donné, en vue de réaliser un profit personnel. Elle suppose un rapport entre deux individus dont l’un est le corrupteur et l’autre, le corrompu”, a défini le président de l’APNAC-Mali à l’entame de la conférence. Il n’y a donc pas de corrompu sans corrupteur et vice versa.  La corruption soulève ainsi des questions essentielles sur la justice, la responsabilité et l’utilisation de la richesse et du pouvoir.

A propos des formes de la corruption, le conférencier distinguera la petite de la grande. “La petite corruption  est le fait de petits agents, d’individus talonnés par les difficultés quotidiennes d’existence. Elle leur permet de réaliser des avantages illicites pour satisfaire leur besoin de survie. Elle s’apparente à un système de ”débrouillardise” au quotidien. Elle est pernicieuse, difficile à combattre, car elle a tendance à devenir rapidement naturelle “, a-t-il souligné.

La  grande corruption, elle, est le fait des élites. Elle concerne des sommes énormes et ponctionnent par conséquent lourdement les ressources du pays. La corruption revêt toutes sortes de formes dont les pots-de-vin, le népotisme, le favoritisme, le vol de biens public, l’évasion fiscale, le détournement de fonds et la fraude électorale. Elle se manifeste le plus souvent sous une forme individuelle ou une forme systémique. A ce titre, le conférencier n’a pas hésité à plaider pour un audit des structures publiques du Mali dans le contexte actuel du changement.

Selon Amadou Bouaré, la corruption est individuelle lorsqu’elle s’exerce de façon ponctuelle presque accidentellement. Celle-là  est essentiellement le fait d’individus isolés. Elle est systémique lorsqu’elle est organisée le plus souvent en réseau. Elle implique de nombreuses personnes qui agissent de manière coordonnée et poursuivent les mêmes buts. Leurs activités touchent plusieurs secteurs et ont tendance à s’installer durablement, de manière systématique. Elle devient donc un système qui a tendance à phagocyter le système conventionnel de gestion du pays. La corruption systémique est extrêmement nocive car elle met directement en péril l’économie du pays. Parlant des caractéristiques de la corruption, l’honorable Amadou Bouaré dira que ce fléau revêt trois caractères généraux. «Le premier caractère de la corruption est l’érosion de la confiance au sein de la communauté nationale : la base de tout gouvernement, de tout système démocratique et républicain, de tout système social et/ou économique cohérent et efficace se résume en un maître  mot : la confiance», a-t-il expliqué.

Le second caractère  de la corruption  s’inscrit dans l’altération des règles éthiques, comportementales, morales et légales. Tout groupe humain repose sur des règles éthiques, morales, sociétales et légales. Tout fait qui altère l’éthique dans l’individu en servant des intérêts particuliers ou tout comportement qui viole la loi en servant des intérêts particuliers est du domaine de la corruption.

Le troisième caractère de la corruption  se manifeste par la distribution de privilèges et la généralisation de l’inégalité en droit entre les citoyens d’un même pays. La corruption est une manifestation de faiblesses institutionnelles, de faibles normes déontologiques, de mesures incitatives faussées et de services de détection et de répression insuffisants.  “Faisant siennes la définition, les formes et les caractéristiques de la corruption et, face à la complexité de la problématique de la corruption, nous avons décidé de mettre en place et animer le Réseau de Parlementaires Maliens sur la Gouvernance et la lutte contre la Corruption dénommé “APNAC-MALI” (African Parliamantarian Network Against Corruption) “, a expliqué l’honorable Bouaré.

L’APNAC a aussi réalisé une étude sur la corruption politique dans le processus électoral au Mali. Cette étude originale, qui a été financée par le PNUD, a permis aux acteurs de la classe politique du Mali d’apprécier la complexité et la profondeur de la corruption politique et partager les conclusions et recommandations pour une meilleure gouvernance politique des élections.

Rappelons que le réseau des parlementaires sur la gouvernance et la lutte contre la corruption, APNAC-Mali a été créé conformément aux dispositions de l’Article 23 du Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale. La résolution de création fut adoptée lors de la séance plénière du 07 Février 2008.

Ses objectifs sont : contribuer à l’accroissement des capacités des députés sur la gouvernance, doter les députés d’outils et de supports appropriés sur les concepts de gouvernance et de corruption, contribuer dans l’éducation et la sensibilisation du public sur les questions de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, contribuer à la réflexion tant au niveau national, sous-régional qu’international sur les questions de Gouvernance et de lutte contre la corruption.

Ses partenaires sont : le Réseau Africain des parlementaires contre la corruption (APNAC), le Réseau Mondial des Parlementaires dans la lutte contre la corruption (GOPAC), le PNUD, le NDI (National Democratic Institute), etc.

                                 BDS

 

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2 COMMENTAIRES

  1. « audit des Institutions de la République, des directions nationales et des projets » tres bonne idée le citoyen lambda saura enfin a quoi servent les impots qu’il paye et les dettes empruntées en son nom

  2. Bouaré n’ose pas parler d’audit. Il est impliqué dans toutes les sales affaires de l’AN. Il fuit souvent l’assemblée pour ses betises. Il emprunte de l’argent meme avec les plantons,les vendeurs de cartes telephoniques,les vendeuses d’habits qui lui courent après pour rentrer en possession de leur sous. Alors imaginez vous la cour qu’il fait au questeur? Il est le premier corrompu de son institution. Quand il était president de la Commission AE il se pavanait tjours au ministère des AE pour demanger de l’argent sinon les projets ne passaient pas. Croyez vous à ce monsieur,je crois que non. Dans la salle y avaient ils d’autres deputés que ceux de la Codem?. Pourtant c’est un reseau de parlementaires. Mr le deputé c’est la liberation du nod qui nous interesse,ne nous divertissez pas.Nous voulons un pays serein et paisible. Arretez vos conneries.

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