Les prochains jours, dans le monde des affaires, seront chauds. Et même très chauds. Les services fiscaux envisagent de lancer une « opération coup de poing » contre certains opérateurs économiques. A Bamako, mais aussi dans les capitales régionales. Et cela dans l’objectif de renflouer les caisses du Trésor Public. C’était, à l’issue d’une rencontre entre les responsables du fisc et les « argentiers ». Du moins, si l’on en croit une source, généralement, bien informée. Dans leur message, les responsables des services de recouvrement et de l’assiette de l’Etat appellent à la lutte contre ceux qu’ils qualifient de « mauvais payeurs» et « corrupteurs ».
Au terme de cette réunion, toutes les difficultés du monde des affaires ont été évoquées : la fiscalité ; l’endettement de certains opérateurs économiques et hommes d’affaires, vis- à vis des Banques ; la gestion des marchés publics ; les relations entre secteur privé et public etc. Mais les points qui retiennent l’attention des opérateurs économiques et l’Administration restent l’endettement de certains « argentiers » vis-à-vis des services des impôts. Car, le recouvrement des droits et taxes dus à l’Etat a toujours, été la pomme de discorde entre le privé et l’Administration. Et les hommes d’enfer ne vont pas avec le dos de la gamelle : « le secteur privé ne peut se taire sur des actes de corruption qui caractérisent encore une partie de notre Administration. Le paiement de frais non prévus par les lois et règlement, le prix du carburant obligatoire, l’inévitable prix de la cola…Voilà, autant de supplices quotidiens, que subissent les opérateurs économiques », clament les hommes d’affaires. Ce message, adressé aux services de recouvrement et de l’assiette de l’Etat, a été capté par les « satellites » du service des Impôts. Ces derniers, las de se voir taxé de « corrompu », de leur côté s’apprêtent à lancer une offensive généralisée sur le monde des commerçants détaillants ? Sauf miracle. Du moins, si l’on en croit un Chef de Centre des Impôts que nous avons rencontré. Le marché des régions seront mis sens dessus, dessous par un contrôle inopiné Organisé par le service des Impôts et la Direction Régionale du Commerce -en collaboration avec la gendarmerie –plusieurs commerces, au niveau des régions seront fermés pour non-paiement d’impôt ; soit vidés de leurs marchandises. Même chose, précisent nos sources, en ce qui concerne les régions de Ségou et Gao où, les auteurs de la fraude fiscale se comptent, désormais, par centaines. Mieux, indiquent nos interlocuteurs, les régions de Tombouctou et Kidal ne seront pas en reste.
Pour ces commerçants détaillants aussi bien que pour les « endettés » des Banques, c’est les propos des responsables du fisc qui engendrent ces contrôles intempestifs en vue, donc de leur malheur. Le malaise est, grand dans le monde des affaires. Il s’empire, apparemment, de jour en jour. C’est pourquoi, certains opérateurs économiques épaulés par plusieurs centaines de commerçants détaillants envisagent de prendre leurs responsabilités, afin que le « monde des affaires » soit, un et indivisible. Une décision, qui risque dans les jours à venir, de faire des étincelles.
Affaire à suivre et à poursuivre donc !
Jean pierre James