Rapport 2023 de l’OCLEI : Le président Moumini Guindo dénonce et accuse

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Remis dernièrement au chef d’Etat, le rapport 2023 de l’OCLEI a comme de coutume fait grandement saliver ceux qui ont pris le temps de parcourir son contenu plus que vertigineux. On sait que grand fait généralement ses choux gras des dossiers en lien avec les investigations ainsi que des présomptions de malversations. Et le rapport de l’OCLEI n’a pas dérogé à la tradition. Et pour cause : ses révélations et constatations concluent sur la transmission à la justice de six dossiers, tandis que l’OCLEI s’abstient d’en envoyer six autres et que quinze autres sont en cours de traitement. Les six dossiers transmis sont consécutifs à des enquêtes ouvertes par cette structure sur auto-saisine et à la suite de dénonciations. Ils concernent la période 2014 – 2023 pendant laquelle le montant total des entrées sur les comptes bancaires et de finances mobiles des agents accablés s’élève à 1 877 080 560 FCFA. Courant la même période, leurs revenus légitimes se chiffreraient à 335 375 781 FCFA d’où un cumul du montant non justifié s’élevant à 1 541 704 779 FCFA. Parmi les six (6) présumés coupables d’enrichissement illicite on dénombre un inspecteur des douanes épinglé pour 383 589 465 FCFA sur ses comptes bancaires pour un cumul de revenus légitimes s’élevant à 50 505 503 FCFA, un inspecteur des impôts épinglé pour 388 834 971 FCFA pour un cumul de revenus légitimes s’élevant à 122 716 471 FCFA, puis un inspecteur des finances pour 198 573 110 FCFA pour des revenus légitimes cumulés de 51 027 629 FCFA. Y figure aussi un agent d’organisme personnalisé disposant de 482 750 989 FCFA pour un cumul de revenus légitimes s’élevant à 26 770 998 FCFA, un autre inspecteur des finances que le rapport accable pour un écart de plus de 50 millions entre ses revenus réguliers et ses avoirs, ainsi qu’un autre agent d’organisme personnalisé qui brasse 312 813 617 FCFA en banque pour un cumul de revenus de 25 661 678 FCFA annuels.

Selon l’OCLEI, cette situation participe d’élan traque d’un train de vie sans rapport avec les revenus légitimes tels que définis dans l’article 2 de la loi N° 2014-015 du 27 Mai 2014 portant prévention et répression de l’enrichissement illicite. Au chapitre des dénonciations, l’unité des plaintes et dénonciations de la structure a reçu 43 dénonciations par appels sur son numéro vert, par courrier et par saisine verbale, de la part de personnes physiques et d’organisations socioprofessionnelles. En conclusion de son rapport L’OCLEI n’a pas manqué d’attirer l’attention sur la préoccupante baisse continue des déclarations de biens mais également sur la lenteur dans le traitement des dossiers transmis à la justice, qui impactent négativement ses actions et affectent la perception de l’opinion sur le bien-fondé de sa lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite. De 2018 à 2023, par exemple, aucun dossier fourni à la justice n’a encore fait objet de jugement. On peut également relever, dans la même veine, qu’aucun rapport d’enrichissement n’a concerné un seul acteur de la corporation judiciaire à laquelle apportaient son président. Une sélectivité qui affecte également la crédibilité et la pertinence de la lutte contre l’enrichissement parce qu’elle figure au nombre des raisons pour lesquelles un certain Syndicat National de l’Administration (SYNTADE) s’est cru en droit de ne pas se soumettre à la déclaration des biens.

Seydou Diakité

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