Transparency International vient de rendre public son rapport 2020 sur l’Indice de perception de la corruption (IPC) dans le monde. L’IPC regroupe des données provenant de différentes sources qui rendent compte des perceptions par les chefs d’entreprise et les experts nationaux du niveau de corruption présent dans le secteur public. L’IPC note 180 pays et territoires et utilise une échelle de zéro à 100, où zéro correspond à un pays très corrompu et 100 à un pays très peu corrompu. L’IPC de cette année révèle que la corruption est plus répandue dans les pays les moins bien équipés pour faire face à la pandémie de Covid-19 et à d’autres crises mondiales. En Afrique, les pays les plus développés sont en queue du peloton, devancés de loin par les pays les moins avancés du continent dont le Mali, classé 129ème sur 180 au plan mondial et 23ème sur 49 en Afrique.
Selon le rapport rendu public par l’organisation Transparency International, comme les années précédentes, plus des deux tiers des pays obtiennent un score inférieur à 50 sur l’IPC de cette année, avec un score moyen de 43 seulement. Les données montrent qu’en dépit de certains progrès, la majorité des pays ne parviennent toujours pas à lutter efficacement contre la corruption dans le secteur public. Bien que la corruption diffère en termes d’ampleur et de portée selon les régions, elle s’est avérée être un obstacle universel à la lutte efficace contre la Covid-19.
En plus d’obtenir de mauvais résultats, pour près de la moitié des pays, le score sur l’IPC n’a pas évolué pendant près d’une décennie. Cela signifie que les pays n’ont pas réussi à faire bouger le curseur de manière significative pour améliorer leur score et combattre la corruption dans le secteur public.
Mise à l’épreuve de la pandémie de Covid-19, la région l’Europe occidentale et l’UE, où de nombreux pays n’appliquent pas une transparence et une responsabilité totales, est en tête de l’IPC. Pendant ce temps, en Asie Pacifique et en Amérique, certains gouvernements ont utilisé la Covid-19 pour consolider le pouvoir, mais ont laissé les citoyens sans accès à l’aide d’urgence.
Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, les pays ont affaibli les mesures de lutte contre la corruption, tandis que certaines régions d’Europe de l’Est et d’Asie centrale ont réduit la surveillance et restreint les libertés civiles.
L’Afrique subsaharienne est la région la moins bien classée sur l’IPC, avec une moyenne de 32, avec très peu d’amélioration par rapport aux années précédentes, ce qui souligne la nécessité d’une action urgente. En queue du classement de l’IPC, l’Afrique subsaharienne a répondu à la Covid-19 par des protestations contre la hausse du coût de la vie, la corruption et le détournement des fonds d’urgence. Avec un score de 66, les Seychelles obtiennent régulièrement les meilleures notes dans la région, suivies du Botswana (60) et du Cap-Vert (58). Au bas de l’indice, on retrouve le Soudan (score : 16, 174è), la Somalie et le Soudan du Sud, ayant réalisé le même score : 12, se tous les deux à la 178è place.
Le Mali est classé 126è et devance, selon leurs places respectives dans le classement, des pays comme la Mauritanie (score : 29, 134è), le Togo, la Guinée et le Libéria (tous 134è avec un score de 29), l’Angola et l’Ouganda sont ensemble à la 142è avec un score de 27), la République Centrafricaine est 146è (score : 26), Le Cameroun, Madagascar, le Mozambique et le Nigéria se retrouvent tous à la 149è place (score : 25), le Zimbabwe (157è, score : 24), le Tchad, les Comores, l’Erythrée (160è, score : 21) ; le Burundi, le Congo, la Guinée Bissau (165è, score : 19) ; la RDC (170è, avec 18 points), la Libye (173è, avec 17) ; la Guinée Equatoriale et le Soudan (174è, score : 16) ; le Soudan du sud et la Somalie sont au bas du tableau (179è), avec chacun un score de 12.
Dans toute la région, la pandémie de Covid-19 met en évidence les lacunes structurelles des systèmes nationaux de soins de santé, les risques de corruption liés aux marchés publics et le détournement des fonds d’urgence. Le choc économique de la pandémie a suscité des protestations et des dissensions dans de nombreux pays, dont l’Afrique du Sud (classé 69è mondial et 8è africain avec un score de 44), l’Angola (142è mondial et 30è africain, score : 27) et le Zimbabwe (157è mondial, 37è africain, avec un score de 24). Les protestations sont liées à la hausse du coût de la vie, la corruption et l’utilisation abusive généralisée des fonds d’urgence.
En Afrique du Sud, un audit des dépenses liées à la Covid-19 a révélé des surfacturations, des fraudes et de la corruption. Au Nigeria (149è mondial et 36è africain avec un score de 25), les organisations de la société civile ont dénoncé les rapports faisant état d’une mainmise des États sur les médicaments soignant la Covid-19 et ont demandé aux institutions de lutte contre la corruption d’enquêter sur ces allégations.
Avec un score de 36 sur l’IPC (16ème en Afrique et 104ème mondial), la Côte d’Ivoire a considérablement amélioré sa performance, gagnant neuf points depuis 2013. Cependant, la crise politique entourant la réélection du président Alassane Ouattara, qui a débouché sur des violences et des atteintes aux droits de l’homme, risque de faire dérailler les progrès.
Avec un score de 19 (165è mondial et 41è en Afrique), la République du Congo a connu une baisse significative de sept points depuis 2012. Cette performance reflète la corruption endémique et l’impunité dont jouit l’élite politique du pays. La République du Congo a mis en place un cadre de lutte contre la corruption, mais sa mise en œuvre reste faible.
Pour inverser la position de la région, qui est la moins performante sur l’IPC, les gouvernements d’Afrique subsaharienne doivent prendre des mesures décisives, en particulier dans les économies déjà affaiblies par la récession économique actuelle découlant de la Covid-19.
Amadou Bamba NIANG
Un pays comme le Mali qui se dit a 95% musulmans ne doit pas etre a cette place sinon que le pays est en realite a 95% mecreants, KAFIRUW, voleurs et corrompus.
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