Rapport 2012 du vérificateur général : Un tableau plutôt noir

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verificateur_IBKLes mauvaises pratiques ont causé à l’Etat une pertefinancière de plus de 49 milliards Fcfa

Ce fut décidemment la journée des structures de contrôle. Evènement très attendu dans l’agenda national, le vérificateur général a remis hier son rapport 2012 au président de la République Ibrahim Boubacar Keita. Quelques heures après que la présidente de la Cellule d’appui aux structures de contrôle de l’administration (CASCA) a procédé à la remise officielle de deux bulletins d’information (2011 et 2012) au chef de l’Etat.

 

 

Plusieurs personnalités ont assisté à cette remise qui s’est déroulée dans la salle des banquets de Koulouba. Parmi elles, le Premier ministre Oumar Tatam Ly, quelques membres du gouvernement et les hauts responsables de la magistrature.

 

 

Le document de 135 pages est le résultat d’un minutieux travail de contrôle de la régularité et de la sincérité des opérations des recettes et des dépenses du patrimoine public. C’est aussi un contrôle de performance et de qualité des services et organismes publics ainsi que l’évaluation des politiques publiques. Ce rapport, comme tous les autres d’ailleurs, dresse un tableau noir sur la gestion financière du denier public.

 

 

Avant de le remettre au chef de l’Etat, Amadou Ousmane Touré a analysé que « ces faiblesses constatées sont essentiellement dues au non-respect ou à la méconnaissance des dispositifs de contrôle interne, à la violation des textes régissant les marchés publics, à l’absence de sincérité et de régularité dans l’exécution des dépenses publiques, au détournement de ressources publiques dans l’encaissement et le reversement des recettes, à la non-application des critères légaux dans la mise en réforme de matériels et équipements de l’Etat ».

 

 

En guise d’exemple, il a évoqué la réforme des véhicules de l’Etat qui, loin d’être une opportunité d’assainir le parc matériel de l’Etat et d’alléger ses dépenses, est devenue « une incroyable source d’appauvrissement délibérément organisée de son patrimoine ». « Il en est de même des immeubles bâtis et non bâtis qui ont été évoqués dans le rapport annuel 2011 et qui le seront dans celui de 2013 » a ajouté le vérificateur.

 

 

Ces mauvaises pratiques, ces déficiences morales et éthiques, ces manques d’engagement et de loyauté, précise-t-il, ont causé à l’Etat une perte financière de plus de 49 milliards Fcfa, dont près de 8 milliards Fcfa représentent la fraude et près de 42 milliards Fcfa, la mauvaise gestion. « C’est un incontestable gâchis, un désastre innommable, surtout quand on sait que les structures vérifiées ne représentent qu’un à deux pour cent des services et organismes publics de l’Etat du Mali » regrette Amadou Ousmane Touré. Pour le vérificateur général cette approche conceptuelle de mauvaise gestion que nous employons est un euphémisme constituant en réalité un camouflage intelligent et bien réfléchi de détournement des biens publics.

 

 

En réponse, le président de la République Ibrahim Boubacar Keita qui s’est montré affligé par l’ampleur des dégâts a promis que le rapport ne dormira pas dans les tiroirs. Il a prédit ainsi un bien triste sort à tous ceux qui ont osé piller les ressources de l’Etat. Pendant que notre pays touchait le fond (en 2012), s’interroge le président Keita, comment peut-on imaginer que des agents de l’Etat commis pour gérer les maigres ressources puissent s’adonner à un tel exercice ?

 

 

C’est dire que désormais l’impunité n’est plus de saison. « Quiconque mis en cause répondra » a lancé Ibrahim Boubacar Keita avant de féliciter le Bureau du vérificateur général pour son professionnalisme.

A. M. CISSE

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7 COMMENTAIRES

  1. MOI JE PENSE QUE LE VEGAL CE TUE EN REDIGEANT UN RAPPORT DE 135 PAGES,POUR RIEN.CAR L’ETAT NE PRENDRA AUCUNE MESURE CONRETE CONTRE CES DELINQUANTS FINANCIERS.

  2. “Tableau noir”.Et c’est quoi tableau jaune, violet, vert…….?
    Vous êtes vous même noir et vous utilisez ce mot sous un angle péjoratif.
    Mais c’est terrible!

  3. Il se trouve que tous les partis politiques au Mali, sans exception, vivent de la bête. Alors qui va condamner qui? A part quelques boucs émissaires qui seront sacrifiés, la corruption a de beaux jours devant elle, l’Etat finançant peu les partis politiques, le citoyen plutôt pauvre ne cotisant pas, les rares industries non plus…

  4. Je frappe le cadavre , c’est le mort pour faire peur aux vivants . La vérification a t-elle concerné la gestion chaotique du CNDRE ? Les vols perpétrés par les petits soldats de Kati sont identifiés ? Le parc auto de la présidence de Koulouba a été vidé ou détruit par le faux coup d’état , le président en fait allusion ? Il faut aller jusqu’au bout .

  5. En tout cas jusqu’à ce jour, les faits, rien que les faits, montrent qu’IBK ne fait que DIRE UNE CHOSE (qui est sensée et plait généralement) ET FAIRE TOUT SON CONTRAIRE (qui ne sert que ses intérêts propres à court terme, car inévitablement cela finira mal), à commencer par la non publicité de ses biens et de ceux de ses Ministres (lutte contre la corruption), la libération des criminels et de leurs complices du MNLA/HCUA (nul ne sera au dessus de la loi), et pire il les fait ELIRE SUR SA LISTE COMME DEPUTES, etc.etc. AUX MALIENS D’EN TIRER LES CONSEQUENCES…

  6. Ah le grand Maliba ses fonctionnaires ki se tappent des immeubles, vive IBK en kalifaledoiladeh

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