Raid contre la Corruption : Quatre (4) Ex-DAF et leurs ministres à la Barre  Affaires Etrangères, Santé, Justice, Jeunesse et Sports

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La lutte contre la Corruption qui a pris corps avec le limogeage, il y a quelques mois des Directeurs des Finances et du Matériel (DFM) précédemment DAF (Directeurs Administratifs et Financiers) de tous les Départements ministériels y compris ceux de la Présidence de la République et de la Primature se précise de jour en jour. De sources crédibles et dignes de foi, quatre (4) de ces anciens  DAF et leurs ministres seront bientôt devant la Cour d’Assises pour répondre de la délinquance financière dont ils ont fait montre tout le long de leur carrière. C’est une des instructions du Président ATT qui sera élargie aux autres ex-DAF demis de leurs fonctions, a-t-on appris de sources proches du dossier.

Que reproche-t-on à ces anciens Directeurs des Finances et du Matériels ? La réponse est toute simple : «ce qu’on leur reproche, c’est la gestion calamiteuse et anarchique des fonds de l’Etat» sous le regard complaisant des différents ministres dont la plupart est proche du camp présidentiel. Comme pour déduire que le Président ATT est plus que jamais déterminé à sévir.

Retour sur les fraudes et Mauvaises Gestion :
MINISTÈRE DES AFFAIRES ETRANGERES ETDE LA COOPERATION INTERNATIONALE
Au ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, les années 2007, 2008 et 2009 ont été propices à la dilapidation des fonds de l’Etat, où la DAF a engagé des crédits totalisant un montant  de 64,9 milliards de FCFA au profit des différents services du département.  Là,  il est difficile voire impossible de rentrer en possession, auprès de la Direction Administrative et Financière, des pièces justificatives des marchés passés et exécutés. Dans ce lot, on compte 6 marchés passés en 2007 pour un montant de 273,52 millions de FCFA.  Aussi, le carburant acheté respectivement en 2007, pour 202,8 millions de FCFA, en 2008 pour 311,3 millions de FCFA et, en 2009 pour 293,4 millions de FCFA a pris une autre direction. 

En plus, au niveau de la Régie, c’est le laisser aller.  L’arrêté n°412/MFC-SG du 13 mars 1996 qui fixe à 10 millions de FCFA le plafond des avances individuelles faites au régisseur a été foulé au pied par le responsable des finances. La régie a effectué des opérations dépassant les montants maxima autorisés fixés à 25 000 FCFA. Et pire, la DAF a souvent fait à la régie des avances portant sur des montants compris entre 21 millions de FCFA et 94 millions de FCFA.  «Le montant total des avances supérieures au plafond s’élève à 479,31 millions de FCFA pour 9 approvisionnements sur la période 2007-2009.», révèle le rapport 2010 du Vérificateur Général. Ce sont entre autres faits reprochés à l’ancien DAF du ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, le diplomate des malversations foncières.  A ceci, s’ajoute la gestion frauduleuse de ressources générées par les Ambassades et Consulats du Mali.

MINISTÈRE DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS
La gestion du DAF du ministère de la Jeunesse et des Sports, sous l’œil vigilant de Hamane Niang se présente comme celle du temps des Troglodytes.  En effet, ici, la régie spéciale de la DAF a fonctionné en 2008 sans arrêté de création. Aucune méthode architecturale dans les procédures de passation des marchés publics. Tous les dispositifs sont foulés au pied, notamment  l’article 61 du Code des Marchés Publics et l’article 27 des contrats.  La régie n’applique pas les taux fixés pas l’arrêté interministériel n° 02-2207/MJS-MEF relatif aux avantages financiers accordés aux joueurs et à l’encadrement technique, le montant total s’élevant à 399,72 millions de FCFA. Le DAF de ministère de la Jeunesse et des Sports répondra lui aussi des abus financiers commis entre 2007 et 2010. Comme pour dire que les dossiers de délinquance financière occuperont une place de choix sur les rôles des prochaines Sessions de la Cour d’Appel de Bamako. En attendant, les délinquants financiers devront faire la corvée devant le Pool Economique.
 
MINISTÈRE DE LA JUSTICE

Chez le ministre Mahrafa TRAORE, c’est la saignée du Trésor Public. Amadoun Kola Cissé qui a déjà été entendu par le Pool Economique a pu se faire élire Président de la Femafoot avec l’argent du contribuable.   

Service essentiel pour l’approvisionnement du Cabinet, des directions centrales et des Juridictions en matériel, fournitures et personnel, la DAF du Ministère de la Justice a engagé de 2007 à 2009 un crédit de 20,13 milliards de FCFA et mandaté 19,89 milliards de FCFA, soit en moyenne entre 6 et 7 milliards de budget annuel. Une bonne gestion de ces fonds permettrait aux personnels judiciaires d’assurer le service public de la justice dans des conditions appropriées à l’ensemble des citoyens. Malheureusement les fonds ont servi à faire élire l’ex DAF Président de la Femafoot qu’il gère très mal d’ailleurs.  Pendant la même période, la DAF a réglé des factures sans que le marché ne soit exécuté.
 
MINISTÈRE DE LA SANTE
Au ministère de la Santé, la fraude et la mauvaise gestion viennent se gripper à l’affaire dite de «Fonds Mondial». Notamment l’utilisation frauduleuse faite du fonds GAVI. En effet, sur la période 2008 à 2010, le Mali a bénéficié de 1,37 milliard de FCFA au titre du Renforcement du Système de Santé et de 625 millions de FCFA au titre des activités de Relance de la vaccination. Mais est-il que ces fonds ont été très mal gérés, aussi mal gérés que les fonds des autres départements ministériels.  Le rapport 2010 du Vérificateur Général établit un manque à gagner de 118 milliards de F.CFA. Le Département a effectué pour la même période, des dépenses non éligibles de 90,6 millions de FCFA et des dépenses irrégulières de 88,33 millions de FCFA.  Aussi, au niveau des différents District Sanitaires, c’est la magouille à grande échelle où des missions fictives et fausses factures font légion.
Ce qui est sûr, le Chef de l’Etat ne recule pas : «Ces ex-DAF seront jugés», rapporte une source proche de la Présidence de la République du Mali.

Ce qu’on reproche plus aux ministres Moctar Ouane, Hamane Niang, Maharafa TRAORE et Oumar Ibrahim Touré, c’est leur laxisme dans la gestion des fonds.  Auront-ils vraiment leurs lots de punition ?
Boubacar  KANTE

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