Projet d’appui aux sources de croissance : Plusieurs dizaines de millions de Cfa détournés

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Ces dernières années, la délinquance financière est devenue au Mali une sorte de religion. Aucun secteur d’activité ni une catégorie socioprofessionnelle n’hésite à détourner les biens de l’Etat au vu et au su de tout le monde. L’irascible cas le plus illustratif est celui du Projet d’appui aux sources de croissance sis à ACI 2000. Cette structure est devenue un nid des délinquants financiers. Lire notre dossier.

Les faits peuvent être considérés banals s’il ne s’agit pas d’une structure nationale créée pour booster la croissance au Mali. Mais, dès qu’on parle du Projet d’appui aux sources de croissance (PASC) les choses prennent toute autre tournure. Au propre et au figuré, le PASC lutte contre la croissance au Mali. Si non, comment expliquer cette délinquance financière de son coordinateur ?
En effet, les bardés de diplômés qui gèrent le Projet d’appui aux sources de croissance (PASC) sortis des grandes écoles du monde n’ont eu aucune gêne à fouler aux pieds l’arrêté n°06-0333 du 21 Février 2006 du ministre de l’économie et des finances. L’article 9 de cet arrêté, faut-il le souligner, fixe le régime fiscal et douanier applicable au projet. Le piétinement de cette décision du ministre de l’économie et des finances s’est traduit par la non retenue à des fins d’enrichissement illicite des impôts (IBIC et IRF) sur les factures des fournisseurs. Ce gâchis a entrainé un manque à gagner de 197.199.592 FCFA. Alors qui peut nier la thèse, selon laquelle, l’intelligentsia africaine est la première ennemie du continent ?
Le Coordinateur de ce projet et tout son staff organisés en mafia au sein de l’unité de coordination du projet (UCP) ont aussi volontairement commis des faits gravissimes en échange, selon nos sources, des avantages financiers inouïs. Il s’agit du non respect des clauses contractuelles des fournisseurs, de l’inobservation du principe comptable, de la non justification des dépenses, de l’irrégularité constatée sur les évaluations des offres soumises à l’approbation de l’IDA. Notamment, concernant le marché relatif à la relecture des textes régissant les secteurs des télécommunications et de la poste au Mali.
S’ajoute le scandale né du marché d’acquisition de 12 véhicules destinés à l’unité de coordination du projet (UCP) pour un montant de 100.148.476 FCFA. Dieu seul sait les conditions d’illégalité dans lesquelles ce marché a été passé. Ceux qui n’ont pas eu l’occasion d’en profiter continuent à mordre les doigts et en veulent au coordinateur. En fait, le caractère taciturne du coordinateur cache, selon certains de ses proches, son sadisme, son égocentrisme, son machiavélisme et son mercantilisme.
Aussi, il ressort un écart injustifié entre le bilan enregistré en 2005 et le compte bancaire d’un montant de 69.501.186FCFA. Idem, sur le compte des charges immobilisées en 2006 qui s’élève à 53.429.572FCFA. Par ailleurs, des dépenses injustifiées ont été constatées comme le payement d’honoraires aux six assistants, la dotation en carburant, les frais de formation complémentaire ou le payement à l’INPS des cotisations à des personnes sur le fonds de l’Etat pour un montant total de 221.141.226FCFA.
Ainsi, le coordinateur du projet, le DAF et les bénéficiaires sont mis en cause. Ces bénéficiaires qui doivent vomir ce qu’ils ont subtilement et honteusement mangé sont : Lamine Diallo (15.000.000 FCFA), Souleymane Traoré (9.600.000 FCFA), Mme Ouédrago Djéneba Tall (9.000.000 FCFA), le Coordinateur du CPI (18.090.320 FCFA), Dialla Konaté (3.785.795 FCFA), Abdoulaye Sidiki Touré (6.000.000 FCFA) et Dimitrios Gérald Bertrand Brelière (11.800.000 FCFA) plus 14.800.000 FCFA.
Maintes fois contacté par nos soins pour un recoupement d’information à travers sa secrétaire particulière, le scélérat coordinateur du Projet d’appui aux sources de croissance (PASC) évite de rencontrer notre rédaction. Il est incapable d’apporter le moindre démenti à ces informations qui l’empêchent de dormir. Car, les dossiers de ces affaires seraient en cours d’instruction au niveau d’une juridiction compétente. Les démarches entreprises par le coordinateur pour les étouffer auraient été un échec. Et le changement de régime du 22 mars 2012 n’est pas de nature à lui faciliter les sales manouvres.
Au regard de ces faits accablants, on peut dire qu’au PASC on lutte contre la croissance au Mali. Ces prétendus grands intellectuels n’ont, pour la plupart, aucun scrupule à détourner l’argent de l’Etat. Cette sale pratique leur permet de financer les études coûteuses de leur progéniture, de se construire des cossues maisons et même d’effectuer le pèlerinage aux lieux saints de l’Islam.
Par ailleurs à noter que malgré cet état de fait écœurant, par miracle, notre pays a une statistique selon laquelle il est composé de 90% musulmans. Pense-t-on à l’avènement du jugement dernier ? Ce chapitre est une autre paire de manches.
A suivre…
Oumar BAH

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