Procès fonds mondial: Les aveux du comptable

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Le scandale de détournements des ressources allouées au Mali par le Fonds Mondial, arrive à son épilogue, avec la comparution, depuis le lundi 3 décembre, en cour d’assises, de toutes les personnes impliquées dans ce dossier qui avait défrayé la chronique, en 2009.

L’affaire, faut-il le rappeler, a eu un écho retentissant, à cause de l’importance des sommes détournées : 299.420.000 FCFA et aussi du fait que le nom d’un ancien haut responsable de l’Etat, y était cité. Oumar Ibrahim Touré, ancien ministre de la santé au moment des faits, et 17 autres (Ousmane Diarra, Alima Naco, Mohamed Berthé, Satigui Sidibé, Youssouf Boré, Alhassane Coulibaly, Charles Sanogo, Issiaka Berthé, Djoumbogo Yalcouyé, Djofolo Coulibaly, Badra Alioune Coulibaly, Toumani Sidibé, Mamadou Ousmane Ba, Issa Sow, Dramane Simpara, Mambé Coulibaly, Mamadou Makadji), accusés d’atteinte aux biens publics, délit de favoritisme et complicité de ce délit, ont comparu, lundi, devant la cour d’assises. L’audience a connu quelques difficultés de démarrage avec l’intervention aussitôt après lecture de l’arrêt de renvoi, de Me Magatte Seye, de la défense, qui a soulevé une série d’exceptions dont l’une attaquait la jonction de la procédure principale (Ministère public contre Oumar Ibrahim Touré), et celle portant Ministère public contre Ichiaka Diallo et Doulaye Coulibaly, respectivement comptable du Fonds mondial (àla DAFdu ministère de la santé) et régisseur du département. Me Seye a dénoncé l’ordonnance de jonction des deux procédures. Arguments contre arguments,la Courfinit par se retirer pour délibérer. A son retour, au bout de quelques minutes, elle (la cour) a décidé du rejet de toutes les exceptions soulevées tout en donnant des assurances quant aux dispositions prises pour que les droits de la défense soient suffisamment protégés lors du procès. Cet incident clos, les auditions ont commencé par la déposition de celui autour duquel toute l’affaire tourne.La Cour, présidée par Mamadou Baba, a souhaité entendre d’abord le comptable Ichiaka Diallo, en l’absence des témoins et des autres accusés qui ont été conduit hors de la salle d’audience.

Dans cette affaire, il était reproché à Ichiaka Diallo et autres, d’avoir fait une utilisation peu rationnelle des fonds alloués à notre pays pour le financement des activités de lutte contre les trois maladies : le Sida, le Paludisme etla Tuberculose.Leproblème s’est surtout posé en ce qui concerne la dernière maladie. En complicité avec le comptable Diallo, les responsables du programme national de lutte contrela Tuberculose, notamment sa coordinatrice et son adjoint, Mohamed Berthé, ont fait plusieurs prélèvements douteux dans les fonds attribués au programme. Pour les justifier, ils ont procédé par le faux en écriture pour confectionner de fausses pièces justificatives de frais de carburant, d’hébergement et de voyages qui ni la coordinatrice, ni son adjoint n’auraient jamais effectués. Pourtant, ce sont ces mêmes pièces qui ont été versées dans les dossiers àla DAF.Mais, leur régularité a été contestée par l’inspecteur général du Fonds Mondial, qui était passé, en 2009, pour des contrôles.

Interpellé et conduit au pole économique, Ichiaka Diallo (recruté pour veiller sur la bonne gestion des fonds dont il est le seul à détenir les chéquiers), a reconnu son forfait. Devant le juge d’instruction il a avoué avoir procédé à plusieurs retraits dans les comptes par imitation de signatures et falsification de chèques. A la barre, il n’est pas revenu sur ses aveux, mais ne reconnait que 121 millions des253.288.840 FCFA à lui reprochés.

Deuxième personne à être auditionnée, Doulaye Coulibaly, régisseur du Ministère de la santé au moment des faits, a reconnu avoir parfois endossé des chèques au compte de Ichiaka, d’avoir même souvent retiré les fonds à la banque pour les remettre à leurs destinataires, pour le compte de M. Diallo. A chaque fois, a-t-il dit, il a pris soin d’exiger les décharges qu’il faut. Il a nié en bloc avoir eu connaissance des agissements de son collaborateur.

Coordinateur adjoint du Programme national de lutte contrela Tuberculose, le Dr Mohamed Diallo, était à la barre le mardi pour s’expliquer sur un certain nombre de comportements compromettants : un lot de 26 cachets trouvé dans son bureau lors des perquisitions. Sur cette quantité de cachets on retrouve le cachet de la plupart des directeurs régionaux de la santé, d’hôtels de Kidal, Tombouctou, Kayes, Dakar, Italie, des factures d’essence…. Egalement, on lui reproche la confection pour son compte et celui de sa coordinatrice, Alima Naco, les pièces justificatives de voyages prétendument effectués à l’intérieur du pays et à l’extérieur, mais des voyages qui n’auraient jamais eu lieu pourtant tous les frais au titres des perdiems, des frais de voyage, d’hébergements, de la tenue de certaines activités (fictives) ont pourtant été…perçus.

Oumar Diamoye

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1 commentaire

  1. SI TES ALLGATIONS S’AVERENT FONDER LA JUSTICE MALIENNE DOIT VERITABLEMENT SEVIR. EN AUCUNE MANIERE OUMAR TOURE NE DOIT ETRE BLANCHI DANS CETTE AFFAIRE. J’ESPERE POUR LUI 20 ANS DE RECLUSION CRIMINELLE ET LA MEME PEINE POUR LES AUTRES COACCUSES DANS L’INTERET SUPERIEUR DE LA NATION.
    LE PAYS A SOUFFERT DE SES DIRIGEANTS A CAUSE DE LA CORRUPTION EXACERBEE, DE LA CONCUSSION QUE SAIS-JE ENCORE.
    QUE DIEU BENISSE LE MALI

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