Le juge ne s’est même pas prononcé sur le montant de la caution que Youssouf Bathily, président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM), présumé coupable d’une délinquance financière portant sur 10 milliards de F CFA du fonds Covid-19, se débat du fond de sa cellule à la Maison centrale d’arrêt (MCA) de Bamako pour obtenir une mise en liberté provisoire afin de garder son fauteuil de président de la Chambre.
Les textes de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali sont clairs en la matière : une absence prolongée du président conduit à l’intérim, assuré par le 1er vice-président, en l’occurrence Madiou Simpara, qui semble jouir du soutien de ses mandants. A défaut, il est prévu une nouvelle élection pour élire un nouveau président. D’où l’agitation de M. Bathily qui, présentement, met des pieds et des mains pour obtenir la liberté provisoire. Cependant, l’intéressé n’est pas au bout de ses peines quand on sait que le dossier dans lequel il est incriminé est surveillé comme le lait sur le feu en haut lieu. Les éclaircissements demandés à l’Etat par l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) sur la gestion du fonds Covid font partie des doléances incompressibles de la centrale historique. A l’heure du bouillonnement du front social, il ne viendrait à l’esprit de personne de susciter la colère de l’UNTM par une mesure d’assouplissement ou de clémence en faveur d’un suspect dans la gestion du fonds Covid-19.
Réputé peu généreux, M. Bathily ne devrait pas voir les nuages se dissiper de sitôt sur sa tête. Son nom est cité aujourd’hui dans d’autres sales affaires.
El hadj A. B. HAIDARA