Poursuites judiciaires contre le 1er adjoint au maire de Kayes : La justice tente d’étouffer le dossier !

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Le drôle de retard accusé dans l’évolution des enquêtes consécutives aux poursuites enclenchées contre l’indélicat conseiller URD participe à confirmer la thèse d’un manque de volonté des pouvoirs judiciaires de la région, en charge du dossier, de faire la lumière sur une affaire aussi grave que celle dite des « tickets parallèles » et autres malversations financières. Une telle attitude trahit complètement l’objectif visé par le chef de l’Etat d’assainir les finances publiques à tous les niveaux. De quoi s’agit-il ? Que reproche-t-on au présumé coupable et à ses complices ? Retour sur une affaire qui continue de défrayer la chronique.

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Mis sous mandat de dépôt  sur ordre du procureur suite à l’enquête diligentée par le Pôle Economique de la région, le 1er adjoint au maire de Kayes, M. Fousseyni Konaté dit « Tié Konaté », bénéficie depuis plus d’une année d’une mise en liberté provisoire. A ce jour l’on s’interroge sur la suite donnée à l’affaire. Ni nouvelle arrestation, encore moins la date de son jugement. En clair, tous les indices concourent à confirmer la thèse selon laquelle on s’achemine vers un dossier étouffé. Selon toute vraisemblance, rien ne peut justifier une telle clémence de la justice au regard de la gravité des griefs retenus contre l’élu qui a fait le pluie le beau sous toutes les mandatures qui se sont succédé à la mairie. Qui veut alors classer l’affaire sans suite ? A quoi joue la justice à travers ce long silence sur son sort ? L’élu indélicat bénéficie-t-il de circonstances atténuantes ? Qui le protège ? Voici autant d’interrogations qui brûlent les lèvres dans la Capitale des Rails. La population de la ville, meurtrie par des années de gestion catastrophique des ses ressources, a du mal à cautionner l’impunité ainsi encouragée. Cependant, aujourd’hui la nécessité s’impose  pour la justice de prendre ses responsabilités et de jouer pleinement le rôle qui lui revient dans la lutte contre la corruption et la délinquance financière devenue l’un des axes majeurs du second quinquennat du chef de l’Etat.

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Spéculations et détournements à ciel ouvert

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L’affaire dite des « Tickets parallèles », ayant servi de moyen d’enrichissement pour le l’indélicat maire et sa suite, aura été véritablement le facteur déclencheur des présentes poursuites judicaires. La conjugaison des conséquences des scandales survenus ces dernières années à la mairie avaient contribué à mettre à nu la gestion peu orthodoxe des ressources de la commune, et provoqué en conséquence la colère et l’indignation des populations. Au centre de ces scandales figurent justement en première ligne la mise en circulation de tickets parallèles pour le recouvrement des taxes et impôts au profit des recettes communales. Toutes choses ayant servi de moyen d’enrichissement pour plusieurs travailleurs de la mairie. Le Pôle Economique de la région, dont l’attention fut attirée sur les frasques financières, a en effet diligenté une enquête qui a conduit aux premières arrestations.

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Le 1er adjoint au maire, accusé d’être le cerveau de cette malversation, draine, en outre, contre lui plusieurs autres griefs auxquels il doit répondre devant les tribunaux. A la mairie on lui reproche le détournement de plusieurs dizaines de millions de francs en complicité avec d’autres conseillers suite à des financements de travaux à travers la ville. C’est ainsi  qu’on fait cas de la vente des espaces destinés aux loisirs et marchés publics en violation flagrante de toutes dispositions règlementaires, la gestion scandaleuse faite des 179 lots saisis et remis à  l’actuelle équipe communale (dirigée par M. Hamidou Koné, conseiller RPM) suite à la décision du ministre de la justice, Garde des sceaux, de faire l’état des lieux des parcelles vendues de 1992 à 2005. A titre d’exemple, au nombre des espaces illégalement vendus, on retiendra entre autres, la vente des espaces verts de « Kayes-n’di » et de « Kayes-ba » à certains opérateurs économiques de la ville. Il s’agit notamment de Mamadou Tangagnaké, Abdoulaye Niang, Moussa Talibé Doucouré, etc. (Voir « L’Indicateur » n° 257 du mardi 21 août 2007)

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A ce qu’il convient de qualifier de spéculation foncière inédite, avec en toile de fond un mépris évident pour les dispositions règlementaires et les intérêts supérieurs de la collectivité, s’ajoute la passation d’un marché de gré à gré, par le maire adjoint Fousseyni Konaté, pour la clôture de l’école fondamentale de Légal-Ségou pour un montant estimé à plus de 13 millions de francs CFA. Par ailleurs, toujours au nombre des griefs contre retenus contre l’actuelle équipe, principalement contre le sieur Konaté, figure également le détournement de la somme de 12 millions de nos francs et de 6 fûts de goudron offerts par la société Ikatel (devenue Orange-Mali) à la mairie  dans le cadre de la réparation des préjudices causés suite à l’installation de ses vibres optiques. A ce jour, l’on s’interroge sur la destination qu’a prise cette somme.

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Bref, il s’agit de malversations financières qui ont contribué à mettre à genoux les recettes de la commune, et sur les quelles toute la lumière doit être faite. Par ce drôle de retard dans l’évolution du dossier la justice tente-t-elle d’étouffer l’affaire ? Difficile pour l’instant d’en dire plus. Mais la lenteur, incompréhensible, et le silence radio observé par les pouvoirs judicaires face au dossier, participent à confirmer cette thèse. Si tel n’est point le cas, le devoir exige à la justice de situer les responsabilités. Ce, conformément à la volonté du chef de l’Etat d’assainir les finances publiques à tous les niveaux de gestion.

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Issa Fakaba SISSOKO 

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