Pourquoi Alain Achcar se comporte t–il en négrier dans notre pays ?

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L’homme est puissant. Trop puissant. Il peut licencier, sans droits ni indemnités, ses travailleurs réduits en esclaves. Sans que nos Autorités lèvent le petit doigt. Il tient la justice par les cordons de la bourse. Et l’Administration, par le chéquier. Ses désirs sont, partout, des ordres. Même au plus haut sommet de l’Etat.

Où est donc passé notre fierté d’héritier de grands empires ? Notre dignité d’homme tout court ? Décidément, les Achcar ont raison : les maliens sont des « chiens », qui cessent d’aboyer dès qu’on leur jette un os, entendez une pièce de monnaie. Pauvres de nous !

Clochardisation de la justice, corruption des Agents de l’Administration publique. La méthode « Achcar » est infaillible. Quatre décennies après, elle continue de faire recette au « pays d’A.T.T » où, règne la démocratie, où l’Etat de droit a cessé d’être un « v’lain » mot… pardon, un vain mot.

Les licenciements arbitraires, sans droits ni indemnités, se poursuivent. Sans que Alain Achcar puisse s’attirer les foudres du Ministère de l’Emploi. Ou de l’Inspection du travail. Partout, c’est le silence radio. Un silence coupable.

Administration gangrenée par la corruption

Licenciés, il y a deux ans, 46 travailleurs de la Société des Détergents du Mali (SODEMA) d’Alain Achcar, continuent de courir après leurs dûs. Les démarches, entreprises par le bureau syndical auprès de l’UNTM, ont fini en eau de boudin. L’Inspection du Travail, appelée à la rescousse, par les pauvres travailleurs, a préféré garder la queue entre les pattes. Toutes les portes ont été verrouillées par le tout puissant patron de la SODEMA, à coups de « feuilles ». Il y a quelques semaines, les techniciens de sa compagnie aérienne, Mali Air Express, ont été licenciés pour avoir dénoncé le mauvais état des avions. Sans droits, ni indemnités.

Face à ces multiples violations des droits des travailleurs, l’Etat garde la tête sous l’eau. « Ne vous fatiguez pas. Je suis ami d’A.T.T. », lance t –il aux travailleurs en rogne. Avant de conclure, mine de rien : « vous pouvez aller vous plaindre là où vous voulez. Aucun juge ne vous donnera raison, contre moi ! ».

De toute évidence, Alain Achcar sait de quoi il parle. Aucun magistrat malien ne peut, aujourd’hui, rendre une décision contraire à ses désirs. Il tient la justice malienne par les cordons de la bourse. Et les exemples sont légion.

La justice malienne Clochardisée

La cour suprême est l’illustration parfaite de la clochardisation de la justice malienne. Dans le contentieux qui oppose, depuis 17 ans, Alain Achcar à l’Etat malien, au sujet d’un titre foncier de la défunte SOMIEX vendu à la SOMAFAM, à l’issue d’un appel d’offres jugé régulier, la cour suprême n’a de cesse de faire entorse à la loi, pour satisfaire les caprices d’Alain Achcar. Jugez –en, vous-même.

Après douze ans de marathon judiciaire, l’affaire est portée devant les Sections Réunies de la Cour suprême, un tribunal de conflit, dont la décision s’impose à toutes les juridictions ; c’est-à-dire que, son verdict est sans appel.

Le 19 juillet 2001, sa décision tombe. A l’unanimité, les sept magistrats, composant cette cour, ont rejeté la requête d’Alain Achcar, visant à déposséder l’Etat de son titre foncier. L’Affaire paraissait, dès lors, clause.

Car l’article 144 du code portant fonctionnement de la cour suprême stipule que : « les décisions des Sections Réunies s’imposent à toutes les juridictions ».

En clair, elles ne sont susceptibles d’aucun appel, devant aucune autre juridiction.

Mais c’était sans compter avec les « mercenaires en robe » d’Alain Achcar. Le 6 août 2001, soit une semaine après le verdict des sections Réunies, il interjette appel, pour un rabat d’arrêt. Vous avez dit bizarre ?

Plus grave, cette requête a été acceptée, par les « magostrats », au lieu d’être balancée à la poubelle. Comme le stipule l’article 144 du code portant fonctionnement de la cour suprême. Fixée, le 6 novembre dernier, l’audience devant trancher cette affaire a été reportée au 4 décembre prochain.

Mais curieusement, Mme Diallo Kaïta Kayentao, rapporteur des Sections Réunies à l’audience du 19 juillet 2001, aura été l’un des rares magistrats à s’opposer à la décision de ses six collègues. Réduite en minorité, elle a fini par céder. Nommée Présidente de la cour suprême, cinq ans après, elle tient, désormais, à prendre sa revanche. Selon certaines indiscrétions, elle s’apprêterait à monter à l’audience du 4 décembre prochain, avec un vrai -faux rapport favorable à Alain Achcar.

« Les incessantes procédures judiciaires, intentées abusivement depuis 1989, par Alain Achcar, contre l’Etat, sont justifiées par le soutien avéré, dont il dispose auprès des juges judicaires, devant qui, il a toujours gagné ses procès », écrivait Abdoulaye Tounkara, contentieux du gouvernement d’alors dans une lettre adressée au Président de la Cour suprême de l’époque, M’Barakou Askia Touré.

Informé, plus tard, des magouilles entretenues autour de ce dossier, par les « magostrats », le chef de l’Etat d’alors, Alpha Oumar Konaré, a marqué sa désapprobation.

La désapprobation du Président Konaré

Dans une correspondance confidentielle, adressée au Premier Ministre, avec ampliation au Garde des Sceaux de l’époque, il dit : « Il me revient que la Société Malienne de Fabrication d’Articles Métalliques (SOMAFAM), adjudicataire du « Magasin TSF » de l’ex –Somiex, suite à un appel d’offres… n’arrive toujours pas à jouir de cet immeuble…. Et ce, malgré le paiement intégral de tous les frais afférents à cette cession (87.784.000 CFA) », a déploré le Président Konaré, avant d’ajouter : « Il est à peine besoin de signaler que de la date de paiement de ces frais à ce jour, la SOMAFAM a dû subir un préjudice financier important ». Avant de conclure : « De telles pratiques, il faut en convenir, sont difficilement conciliables avec les exigences d’un Etat de droit ». C’est cette affaire, rappelons –le, qui sera jugée le 4 décembre prochain. Par la faute de certains « magostrats », qui ont choisi de vendre leur âme au diable. Et la justice, avec.

Où est donc passé le serment de nos magistrats, celui de dire le droit ? Où est donc passé leur dignité d’homme, face à un homme, dont l’objectif est de prouver, chaque jour qui passe, qu’il a raison : les maliens sont des chiens qui cessent d’aboyer, dès qu’on lui jette une pièce de monnaie ?

Lorsque par peur, nous cautionnons le mensonge et l’injustice, lorsque par intérêt nous collaborons et profitons des hommes que notre histoire inculpera –si ce n’est déjà fait – de crimes contre la Nation malienne, nous nous exposons au pire des châtiments : la mort de notre dignité et de notre fierté, deux valeurs auxquelles notre peuple tient, comme à la prunelle de ses yeux.

Reste aux « magostrats » de la cour suprême de s’affranchir, comme l’ont fait les esclaves noirs d’Amérique, du carcan d’Alain Achcar.

Afin que les maliens cessent d’être des chiens. Et la justice malienne, son esclave. Affaire à suivre !

                                                                                                Le Mollah Omar

 

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