Pour corruption et délinquance financière : Le maire de Kita convoqué au Pôle économique de Kayes

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Rebondissement spectaculaire dans l’affaire dite des millions détournés à la mairie de Kita, évoquée dans le dernier rapport de la Casca. L’indélicat conseiller URD, soupçonné d’être le cerveau de ces malversations, vient d’être entendu par les magistrats du Tribunal anti-corruption de Kayes.

Quatre mois après la publication du rapport de la Cellule d’appui aux structures de contrôle de l’’administration (CASCA), le maire URD de Kita, Sory Ibrahim Dabo, doit se préparer à faire face à une enquête judiciaire déclenchée par le pôle économique de Kayes. En effet, le concerné vient d’être entendu par le juge pour des faits à lui reprochés et qui concernent la gestion des ressources de la mairie de Kita de ces trois dernières.

 

Près de 100 millions partis en fumée

 

La tension née en juillet 2010 entre le maire et la population de Kita, autour de sa gestion, n’étant pas sans fondement. L’élu URD se serait illustré en 3 années de gestion par son mépris des règles élémentaires de bonne gouvernance. C’est du moins la conclusion qui se dégage à la lecture du dernier rapport de la Casca. L’édile de la Commune urbaine de Kita, dont le dossier figure parmi les 31 autres cas graves transmis à la justice, est soupçonné de malversations et de pratiques frauduleuses. 

 

 

Le rapport de la Casca a retenu plusieurs cas présumés de détournements contre le sieur Sory Ibrahim Keïta. Parmi ceux-ci, une passation de marchés frauduleux, dont la violation du principe l’appel d’offre pour la passation des marchés estimé à 32.200.597 francs CFA. L’inexistence de visa du receveur sur les contrats de prestation ; le non reversement des recouvrements de taxes et frais de location des magasins pour un montant de 1.715.000 de francs CFA, sont autant de faits reprochés au conseiller URD, ex militant RPM. 

 

Le rapport de la Casca reproche également au maire l’exclusion de son adjoint chargé des affaires économiques et financières dans la préparation des marchés, le faible taux de recouvrement des impôts, soit 13,11% seulement en 2010. Pourtant, si ce pourcentage relève une augmentation du taux de recouvrement, aucune répercussion n’a été constatée sur le bon fonctionnement de la mairie. Les détournements et les cas de fraudes s’acculent contre le maire. C’est le cas du non recouvrement de la cotisation INPS pour un montant de 14 millions 029.316 FCFA, l’autoconsommation d’un montant de 23 millions 373.305 FCFA perçu hors circuit comptable sur les taxes de marché et l’abattage en violation de l’article 185 du Code des collectivités, l’attribution de lots à usager d’habitation en compensation de certaines dépenses, un écart de 66.220.000 entre les recettes enregistrées et celle versées.

L’un des griefs les plus graves retenus contre l’indélicat maire URD, c’est aussi le retard dans le paiement des salaires du personnel pour un montant de 9 millions de nos francs (les retards peuvent s’accumuler jusqu’à six mois), l’existence de factures impayées d’eau et d’électricité d’un montant total de 10.800.000 FCFA. La gestion du maire Sory Ibrahim Dabo, c’est aussi la fraude sur la situation financière, qui dégage un solde négatif de 32 millions 899.376 francs CFA, la non transmission par le maire à l’autorité du relevé trimestriel des recettes et des dépenses.

 

Au cœur d’une tension sociale

Entre le maire de Kita et sa population, ce n’est vraiment plus l’entente parfaite. A Kita, il est également reproché à Sory Ibrahim Dabo de grignoter  l’espace du cimetière de la ville dans le cadre de la spéculation financière. Pis, la transformation du foyer des jeunes en gare routière a contribué à creuser le fossé entre le maire et la jeunesse de sa localité. Toutes ces accusations contribuent à éloigner le maire de sa population et surtout à alimenter une tension sociale qui pourrait révolter  la couche juvénile.

Les récentes accusations de spéculations foncières  et de corruption contre le conseiller URD interviennent au moment où au sein de la population la révolte s’organise contre son arrogance et son sens peu élevé de la responsabilité. Pour les populations de Kita, son attitude revêt le témoignage de son incapacité notoire à amorcer le développement de la commune. Il n’y a pas de doute, entre le maire de Kita et les populations, le divorce est consommé. Et ses démêlées avec la justice pourraient se solder par sa mise aux arrêts. Sa récente visite à Bamako avait-elle pour objectif de circonscrire la machine judiciaire contre lui ?

Affaire à  suivre.

 

Issa Fakaba Sissoko


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