Pôle économique : La Covid-19 sauve des indélicats

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Le Pôle économique et financier de Bamako semble sclérosé dans la lutte contre la corruption. Covid-19 et d’autres raisons pour le moment obscures en sont la cause réelle.

L’opinion nationale habituée depuis un certain temps aux poursuites engagées contre les auteurs présumés d’indélicatesse avec les biens publics est sevrée d’actions concrètes depuis un bon moment. Le Pôle économique et financier de Bamako bien qu’il soit aux aguets, a semble-t-il pris du recul dans ses tâches.

La maladie à Coronavirus serait à l’origine de cette perte subite d’élan. Selon des sources judiciaires, les embastillements liés aux dossiers de corruption et de délinquance financière sont toujours d’actualité. Mais le Procureur anticorruption a jugé utile de mettre désormais la pédale douce à cause de l’effet domino de la Covid-19. Puisqu’il serait inutile pour lui d’écrouer des suspects qui ne pourront pas être placés sous mandat à la MCA à cause de cette maladie. Me Mohamed Aly Bathily, membre du M5-RFP a donné dans une de ses sorties récentes un cas concernant Hady Niangadou dit “Djowalaki”, député élu en Commune II du district de Bamako aux législatives du 29 avril 2020. Ce dernier selon Me Bathily, avait fait l’objet d’une interpellation judiciaire dans une affaire foncière. Mais il a échappé de justesse à la prison en contractant la Covid-19.

Pas que Coronavirus

Pour une source proche de la justice, la maladie à Coronavirus ne serait pas la seule cause de ce ralentissement au niveau du Pôle économique. Il y a bien sûr d’autres raisons bien évidentes qui ont été le facteur déclenchant de ce coup de frein aux actions de la justice contre des présumés corrompus. Ces faits qu’elle s’est refusée de nous détailler, greffés à la Covid-19, ont bien sûr, à l’en croire, tué les ardeurs du Procureur Mahamoud Kassogué.

Mahamoud Kassogué, le Procureur anticorruption avait imprimé son rythme à la lutte contre la corruption et la délinquance financière. Il s’était engagé, à sa prise de fonction en septembre 2019, de ne faire aucun répit en la traque contre les délinquants financiers. Il avait vite fait d’éplucher des dossiers qu’il avait trouvés sur sa table. Son premier grand coup d’éclat a été l’arrestation en septembre 2019 de Bakary Togola, président de l’Assemblée permanente des Chambres d’agriculture du Mali (Apcam) et de la Confédération des Sociétés coopératives des producteurs de coton (C-SCPC). Il a été inculpé de “faux et usage de faux” et placé sous mandat de dépôt pour le détournement présumé de plus de 9 milliards de F CFA des ristournes dans la caisse de la C-SCPC.

Le maire du district, Adama Sangaré a lui aussi été épinglé et écroué en octobre 2019, à la Maison centrale d’arrêt dans le dossier dit de l’éclairage de la ville de Bamako dans le cadre des festivités du cinquantenaire du Mali (qui datent de 2010), estimé à plus de 500 millions de F CFA. L’édile de Bamako inculpé pour “faux et infraction aux biens publics“, qui a récemment recouvré la liberté (en payant une caution de 120 millions de F CFA) avait été mis en prison avec d’autres personnes dont l’ancien DG de la Société énergie du Mali (EDM), Sékou Alpha Djitteye.

L’arrestation de ces deux personnalités influentes du pays, très proches du régime d’IBK et sa famille a été un coup de tonnerre au sein de l’opinion publique. D’autres actions non moins importantes ont continué tant au Pôle économique et financier de Bamako que dans les capitales régionales contre des manquements à l’orthodoxie financière.

Pour le moment les actions se passent au ralenti.

Abdrahamane Dicko

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