L’arrestation du PDG Idrissa Haïdara alias Landrousse n’a pratiquement rien changé dans la mauvaise gestion du Pari Mutuel Urbain (PMU-Mali). Son adjoint Kassogo Coulibaly, comptable de la gestion calamiteuse d’Haïdara, cache à présent la masse à partager aux parieurs et refuse de prêter oreille aux revendications des agents de traitement qui viennent de porter plainte contre PMU-Mali pour réclamer leurs droits.
Placé sous mandat de dépôt (MD) du 3 janvier 2014, le juge du 5e cabinet du tribunal de la première instance de la commune III a retenu une dizaine de chef d’inculpation contre le PDG Idrissa Haïdara et autres. Il s’agit entre autres d’atteinte aux biens publics, de corruption, de prise illégale d’intérêts, de favoritisme et autres espèces de délits.
« Justice instrumentalisée »
Selon des proches du PDG Haidara, rien de tous ces chefs d’inculpation n’est fondé. Ils dénoncent l’instrumentalisation de la justice malienne dans l’affaire dite PMU-Mali. « Le régime d’IBK a profité de l’amitié de Landrousse avec l’ancien président ATT pour le clouer sous les verrous » dénoncent-ils, avant dire que l’arrestation de « Boss » a été imposée au juge avant l’ouverture de l’information. Cette hypothèse a été démentie par un conseiller technique du ministre Bathily qui dit qu’aucune pression n’a été mise sur la justice afin de mettre aux arrêts et garder le PDG de PMU-Mali. « Le juge a estimé que les soupçons de détournement qui pèsent sur M. Haïdara pourraient être fondés. Mais une instruction c’est à charge et à décharge. C’est à Idrissa de plaider non coupable avec des arguments solides. Sinon le ministère de la justice ne se reproche rien dans cette affaire » précise-t-il.
Tous les chevaux n’ont pas couru !
Depuis sous ATT, la gestion en solo de cette structure pourvoyeuse d’argent a été dénoncée par la quasi-totalité de la presse. Mais l’intouchabilité de l’homme ne le disposait pas reculer, même face à un diable. Syndicat déstabilisé, la masse à partager inconnue des parieurs, les salles des courses en direct loués avec les proches du PDG et le marché des imprimés attribué à un ami du grin sans DAO, tel était le tableau. Idrissa Haïdara était parvenu à se créer un train de vie digne d’un Prince saoudien. En témoignent ses nombreux biens mobiliers et immobiliers à Bamako et à l’extérieur du pays, dont Paris, la capitale francaise.
Cependant, malgré l’arrestation du manitou Landrousse, les mauvaises pratiques continuent toujours au PMU-Mali. L’intérimaire, le ditecteur- adjoint, Kassogo Coulibaly, que nous avons rencontré dans son bureau le mercredi dernier à 10h37 mn, à propos de la non publication de la masse à partager, juge banale cette question. Pour M. Coulibaly, c’est aux parieurs et téléspectateurs de calculer cette masse. « Nous communiquons le nombre de gagnants, le montant gagné et le calcul est vite fait. Il n’y a point de corruption ici » nous a-t-il répondu en signant le chèque de 60 millions CFA de l’unique gagnant dans l’ordre de la course du mardi 4 mars 2014. Il a ajouté : « il y avait un agent de traitement qui le faisait, mais depuis son décès, on ne le fait plus ».
NDRL : oui, il y a corruption M. Kassogo Coulibaly. Combien d’entre les parieurs ont-ils le temps de calculer cette masse ? Combien d’entre eux savent-ils ce que c’est ? Donc c’est une obligation pour PMU-Mali de faire connaître la masse à partager au public. S’il ne le fait pas, cela cache la magouille et la corruption. La déclaration de l’adjoint d’Idrissa Haïdara prouve à suffisance que des pratiques dignes d’une autre époque se fait encore dans cette boite déjà pourrie. Or sous le règne de Nouhoum Traoré et d’Arouna Niang, la masse à partager était connue de tous.
Selon nos sources M. Coulibaly sera bientôt poursuivi pour complicité de détournement de fonds avec son chef Idrissa Haïdara. Son inculpation sera faite juste après la nomination d’un nouveau PDG à la tête du PMU-Mali qui ne saurait tarder.
A suivre dans nos prochains numéros la plainte des agents de traitement « maltraités » contre PMU-Mali.
Basssidiki Touré