La publication par le Vérificateur Général d’un mémorandum sur les irrégularités financières à la pelle de 343,7 millions FCFA (343 730 565F) à l’Agence Nationale de l’Aviation Civile (ANAC), pendant les exercices 2017, 2018 et 2019, continue d’alimenter les conversations et de susciter des interrogations au niveau de bon nombre de gens. Dans ce contexte, beaucoup se demandent les raisons pour lesquelles le ministre Mme Dembélé Madina Sissoko des Transports et des Infrastructures tarde-t-elle à relever, le Directeur général de l’ANAC, M. Oumar Mamadou Ba, après les révélations dudit mémorandum.
Lors du dernier Conseil des ministres, la ministre avait décidé de mettre fin, provisoirement, aux fonctions du dirlo de l’ANAC. Principal motif, permettre la manifestation de la vérité dans la mauvaise gouvernance en cours à la Direction de l’ANAC dans laquelle le Dg est désigné par la mission d’enquête du Bureau du Vérificateur Général (BVG) comme étant le principal responsable de sa gestion solitaire ou opaque. Composé de plusieurs pages, le rapport d’enquête du BVG sur l’ANAC, depuis sa publication, continue d’alimenter la polémique. Et pour cause, il faut le rappeler, la richesse de son contenu ou du moins, les nombreuses révélations qui s’y trouvent concernant la gestion scabreuse de l’ANAC. À un certain moment, le dilo de l’ANAC rejette toutes les accusations portées contre lui dans la gestion calamiteuse de la direction. À l’inverse, les enquêteurs affirment dans leur rapport, que l’ANAC avec à sa tête M. Oumar Mamadou Ba doit être traduit devant la justice et qu’il ne saurait être seul comptable des faits à lui reprochés.
Même si le rapport d’enquête ne culpabilise pas de manière directe, le Dg de l’ANAC, il est à noter qu’il a eu à reprocher beaucoup de choses à certains cadres de l’ANAC, notamment, l’Agent Comptable, Moussa Ouologeum. En conséquence, la ministre des Transports et des Infrastructures, adepte de la bonne gouvernance ne saurait incriminer seulement les petits poissons. Elle devrait en effet reprocher ou sanctionner le Directeur général de l’ANAC pour n’avoir pas suivi les règles de l’orthodoxie financière. En ne le faisant pas, elle fait selon beaucoup d’observateurs, la politique de deux poids, deux mesures.
Auparavant, des directeurs ont été débarqués étant donné qu’en tant que premiers responsables de leurs services, ils ne sauraient décevoir le ministre dans la conduite des affaires ou missions à eux confiées ou à leurs services respectifs. Si donc des directeurs indésirables ont été limogés, nombreux sont les maliens qui se demandent pourquoi le ministre Mme Dembélé Madina Sissoko, tarde-t-elle à en faire de même pour le Dg de l’ANAC, M. Oumar Mamadou Ba. Est-ce pour des raisons personnelles, politiques ou autres ?
Dans tous les cas, mutatis mutandis, dit la sagesse. Le ministre des Transports et des Infrastructures doit se décider au risque d’énerver davantage ses compatriotes qui ont déjà compris que le ‘’Malikura’’ promis par la transition est une affaire d’amis spécialisés dans la malbouffe, la mal gouvernance, le pilotage à vue, les dérives et autres frasques anti-démocratiques.
Affaire à suivre !
Cyrille Coulibaly