La côte de popularité du ministre de la santé est au plus bas au sein de l’opinion publique. Surtout, après l’arrestation, jeudi dernier de son directeur administratif et financier, dont on le dit proche. Très proche.
Ousmane Diarra, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est arrêté au moment où, son ministre se rendait à Goundam où, devrait se jouer la coupe portant son nom.
Soupçonné d’avoir détourné plusieurs dizaines de millions de nos francs, dans les fonds du Fonds Mondial logés dans les comptes bancaires du ministère de la santé, Ousmane Diarra avait été entendu par le Pôle Economique. Avant d’être écroué à la prison centrale de Bamako. Il y rejoind plusieurs de ses collègues, envoyés derrière les barreaux pour les mêmes raisons. Notamment, Dr Lasseni Konaté, secrétaire général du département qui vient de bénéficier d’une liberté provisoire ; Issiaka Diallo, comptable, chargé de la gestion des fonds du Fonds Mondial de lutte contre le paludisme, la tuberculose et le sida etc…
A l’issue du premier audit, il avait été constaté un trou de 200 millions CFA dans la caisse. Une somme que le Mali a vite fait de rembourser, après la menace brandie par le Fonds Mondial : ou le Mali rembourse les fonds détournés, ou le Fonds Mondial quitte le Mali.
Après remboursement le ministère de la santé pensait que cette affaire s’arrêtait là. Mais c’était sans compter avec la volonté du Fonds Mondial de faire toute la lumière sur la destination réelle des fonds détournés. Au terme du second audit, qui s’est étendu à toutes les régions du Mali, les fonds détournés sont estimés à environ, 1milliard CFA.
En attendant d’autres révélations, le ministre de la Santé se retrouve, lui, dans une position inconfortable.
Les arrestations se poursuivent
C’est, désormais, le chauve –qui peut au ministre de
la Santé. Après l’arrestation, jeudi dernier, de Ousmane Diarra, directeur administratif et financier du département, et de plusieurs cadres, c’est au tour des directeurs régionaux de la santé, des régisseurs et des comptables d’être entendus, sur leur gestion, au Pôle Economique.
Actuellement en garde à vue, dans les locaux du Pôle Economique, Doulaye Coulibaly, régisseur à la DAF, Charles Sango comptable –régisseur à la direction nationale de la Santé, Youssouf Boré comptable à la direction régionale du district et Mme Diarra représentante de l’association de défense des malades de la tuberculose viennent d’être interpellés.
Avant d’être placés en garde à vue au Pôle Economique, sis à l’ACI 2000. C’était vendredi dernier, en milieu de journée.
De source proche du dossier, ils ont toutes les chances de rejoindre Ousmane Diarra, directeur administratif et financier du département, à la prison centrale de Bamako. Mais surtout, Ichiaka Diallo.
Considéré comme le cerveau de cette affaire, il séjourne en prison depuis fin 2009. Mohamed Berthé, en fuite, est activement recherché par les services de police. Adjoint du Dr Halima Naco, il serait impliqué dans cette affaire jusqu’au cou.
Près d’un milliard CFA passé à la casserole
A l’origine de ces arrestations, le détournement de près d’un milliard CFA dans le Fonds Mondial de lutte contre la tuberculose ; Estimé à 10 milliards CFA, ce fonds logé au ministère de la Santé.
A l’issue d’un premier audit, il a été constaté un trou de 200 millions CFA dans la caisse. Le Fonds Mondial menace de quitter le Mali. Du moins, si les 200 millions CFA ne sont pas remboursés. Ce que le ministère de la Santé fit en octobre 2009. Mais c’était sans compter avec la volonté du Bureau de l’Inspecteur général de Genève de pousser les investigations. Afin de mettre toute la lumière sur cette affaire.
Après avoir épluché les dossiers de passation des marchés, des bordereaux de livraison comparés avec les stocks disponibles, les enquêteurs tombent sur un os : un trou d’un milliard de nos francs. C’est pour tirer cette affaire au clair que le dossier a été confié au Pôle Economique. Avec le résultat que l’on sait.
Malgré tout, ce dossier est loin d’être clos. Après les DAF, les régisseurs et les comptables, c’est au tour des directeurs régionaux de la Santé de défiler devant le juge du Pôle Economique.
Affaire à suivre, donc !
Oumar Babi