Le gouvernement vient de décider la création de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite. On peut se demander pour quoi faire au regard des nombreuses structures en charge de la lutte contre la délinquance financière : le Contrôle d’Etat (CASCA), le Vérificateur Général, le Pôle économique…
Ce ne sont donc ni les structures, ni les textes qui manquent à la lutte contre la corruption. La seule chose qui manque, c’est la volonté politique indispensable d’abord à la désignation des hommes qu’il faut, puis à la liberté d’action de ces hommes, sans discrimination aucune, c’est-à-dire sans ‘’deux poids, deux mesures’’. Dans la situation actuelle, une nouvelle structure ne pourrait signifier que des dépenses supplémentaires pour l’Etat, un plus grand empilement de dossiers qui vont finir au fond de tiroirs.
L’innovation majeure est l’engagement des poursuites pénales sur la base d’éléments laissant présumer une augmentation substantielle du patrimoine de la personne mise en cause ou un train de vie sans rapport avec les revenus légitimes du suspect. Le nouveau texte oblige aussi ce dernier à faire la preuve de l’origine licite des biens en cause. Il institue, par ailleurs, l’obligation de déclaration des biens. Le problème est que la loi n’est pas rétroactive, que des «amis» ont déjà eu le temps de se mettre à l’abri de la misère, mais surtout que le pays n’a jamais été confronté à un problème de texte. Mais d’homme, les textes n’étant que ce que les hommes veulent en faire.
A.K