Les membres de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite ont prêté serment le jeudi 1er juillet à la Cour suprême, sise à Banankabougou. La cérémonie de prestation de serment était présidée par le vice-président de la Cour suprême, Elie Keita, en présence des représentants des institutions de la République, des membres du corps diplomatique et des partenaires techniques et financiers du Mali.
Sur les 12 membres qui composent l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite, ce sont dix qui ont prêté serment. Il s’agit de : trois membres désignés par le président de la République (le président de l’office lui-même, Moumouni Guindo, Djibril Kane et Mme Bagayogo Fanta Camara dite Dioukha, tous des magistrats) ; Oumar Wagué, désigné par le ministre des Finances ; Ibrahim Abdoulaye Maïga, désigné par la haute autorité de la communication ; Coulibaly Hawa Samaké, désignée par l’ordre des experts comptables ; Awaissoun Mohamed Ali de la police et Djibril Sogoba de la gendarmerie, désignés par le ministre en chargé de la Justice, sur proposition du ministre chargé de la Sécurité ; Amadou Malet, désigné par le conseil national de la société civile et Oumar Traoré, désigné par la commission nationale des droits de l’homme. Les deux membres empêchés à cette prestation de serment sont Néné Traoré du conseil national du patronat et Yoro Diallo de l’autorité de régulation des marchés publics et de délégations de services.
Cette cérémonie de prestation de serment lance officiellement les actions de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite. Elle est l’occasion pour ses membres de faire la promesse solennelle d’assurer les charges inhérentes à l’exercice de leur fonction. «Je jure solennellement de bien remplir fidèlement et loyalement en toute impartialité et équité la fonction dont je suis investi et de respecter en toute circonstance les obligations qu’elle m’impose, de garder les secrets des délibérations auxquelles j’ai pris part, d’observer le respect de la confidentialité des déclarations des biens, de me conformer aux lois et règlements en vigueur, notamment ceux en rapport avec la lutte contre l’enrichissement illicite».
C’est en citant cette formule que le vice-président de la Cour suprême, non moins président de séance, Elie Keita, a invité les membres de l’office à prêter serment en levant la main droite pour dire : «je jure de remplir mes tâches dignement». Avant de suspendre l’audience, Elie Keita a déclaré que « la Cour suprême prend acte du serment des membres de l’office et les renvoie à l’exercice de leurs fonctions respectives».
Rappelons que l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite est dédié spécifiquement à la prévention et à la lutte contre l’enrichissement illicite. Il touche directement au patrimoine des assujettis sur la base de la déclaration et du contrôle de leurs biens. Il va ainsi œuvrer pour l’instauration d’une gouvernance saine, juste et transparente. Les membres sont nommés par décret pris en conseil des ministres pour un mandat de 4 ans.
L’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite a pour mission de mettre en œuvre l’ensemble des mesures de prévention, de contrôle et de lutte envisagées au plan national, sous-régional, régional et international, pour une lutte efficace et coordonnée contre l’enrichissement illicite. Il peut aussi décider d’enquêter sur les éventuelles inexactitudes ou omissions contenues dans la déclaration des biens de l’assujetti.
Dans les principes, il peut se faire communiquer tous les documents ou pièces justificatives de nature à le renseigner sur les éléments de déclaration de l’intéressé et procéder à l’audition des personnes dont il estime le témoignage nécessaire, sans que ces dernières ne puissent lui opposer un éventuel secret professionnel.
Diango COULIBALY