Moumouni Guindo a été reconduit à la tête de l’Office central de lutte contre l’enrichissement Illicite (Oclei) pour un nouveau mandat de 4 ans. Son mandat avait pris fin, il y a quelques mois, après avoir mené plusieurs activités. Lors de son premier mandat, il a produit deux rapports, notamment ceux de 2019 et 2020. Sa reconduction comme président de l’Oclei par les autorités de la Transition est non seulement une récompense de son mérite, mais aussi une façon de l’encourager à continuer de traquer les délinquants financiers qui se sont enrichis illégalement sur le dos de l’Etat.
Les autorités de la Transition viennent de renouveler leur confiance à Moumouni Guindo à la tête de l’Office central de lutte contre l’enrichissement Illicite (Oclei). Son mandat a été reconduit, lors du Conseil des ministres du 30 mars 2022, au titre des nominations à la Primature. Ce qui n’est guère surprenant pour qui connait les efforts déployés par cet homme pour la réussite des missions de cette jeune structure, malgré des difficultés rencontrées çà et là. Une manière de dire que tout n’est pas rose aussi au sein de l’Oclei, qui a du chemin à faire.
Aujourd’hui, il est important que l’Oclei revoie sa méthode et sa stratégie de travail puisque beaucoup de fonctionnaires veulent savoir la source de leurs ressources.
Et on sait que le président Moumouni Guindo, en tant que magistrat chevronné, de grade exceptionnel, est très “méthodique et vigilant” en la matière.
Au titre de la contribution à la répression, l’Oclei a transmis à la justice 6 dossiers d’enrichissement illicite présumé, pour des biens évalués à 2 milliards 715 millions de Fcfa, soit 37 maisons d’habitation et 178 parcelles dont 83 concessions rurales totalisant 176 ha. Et le montant total des entrées sur les comptes bancaires des six personnes s’élève à 2 milliards 588 millions de Fcfa de 2014 à 2020. Dans la même période, leurs revenus légitimes s’élèvent à 317 millions de Fcfa.
Docteur en droit, Moumouni Guindo a une riche carrière professionnelle. Avant d’être à la tête de l’Office depuis sa création en 2017, Moumouni Guindo fut d’abord chef de Cabinet au ministère de la Justice et des Droits de l’Homme en 2015, puis secrétaire général du même département de 2015 à 2017. Il a occupé plusieurs fonctions au sein du Bureau du Vérificateur général (BVG) de 2005 à 2014 : Vérificateur assistant de 2005 à 2007, avant de passer chef de mission entre 2007 et 2009.
Il a été désigné Vérificateur chargé de la Cellule juridique entre 2009 et 2011. Avant de terminer sa mission au Bureau du Vérificateur général à la tête de la Cellule de gestion de la qualité des vérifications de 2011 à 2014.
Dans le domaine de la justice, il a été juge d’instruction au Tribunal de première instance de Ségou de 1996 à 2000. Président du Tribunal du travail de la même ville de 1998 à 2000, avant d’être appelé au Pôle économique et financier de Bamako comme juge d’instruction, de 2000 à 2003.
De cette date à 2005, Moumouni Guindo fut vice-président du Tribunal de première instance de la Commune IV du district de Bamako.
Sur le plan académique, Moumouni Guindo est diplômé de l’Ecole nationale d’administration (ENA) du Mali en sciences juridiques. Il en sortit major de sa promotion en 1993, et continue sa route à l’Institut national de formation judiciaire qu’il termine en 1996.
En 2003, l’intrépide magistrat décroche un MBA de l’Ecole supérieure de gestion de Paris en plus d’un diplôme d’Université en droits fondamentaux de l’Université de Nantes à la même année
Il obtient son MBA de l’Université du Québec à Montréal en 2008 et son diplôme professionnel d’audit interne de l’Institut français de l’audit et du contrôle internes, la même année 2008. Ce n’est pas tout. Dr. Guindo, passe le Master 2 en finances publiques de l’Université de Strasbourg et le diplôme du cycle international de perfectionnement de l’ENA de France à Strasbourg de 2014-2015, promotion Olympe de Gouges.
En 2020, à l’Université de Strasbourg, il a soutenu avec brio sa thèse de Doctorat en droit public, option finances publiques.
Pour ceux qui ne le savaient pas encore, Dr. Moumouni Guindo a publié chez L’Harmattan, en avril 2021, un livre intitulé “Le contrôle des finances publiques au Mali. D’indispensables réformes”, qui a été bien accueilli par les autorités et l’ensemble des acteurs de la finance publique.
Ce livre de 518 pages traite de l’évolution des finances publiques au Mali de 1960 à 2020.
Notons que l’Oclei est une autorité administrative indépendante composée d’un conseil de 12 membres nommés par décret pris en Conseil des ministres. Il s’agit de 3 magistrats, 1 cadre des administrations financières, 1 représentant de la Haute autorité de la communication, 1 représentant du secteur privé, 1 représentant des experts comptables, 1 spécialiste en passation des marchés publics, 2 officiers de police judiciaire, 1 représentant du Conseil national de la société civile, 1 représentant des défenseurs des droits de l’Homme.
En 2020, l’Oclei a enregistré 10 nouveaux agents dont 5 fonctionnaires mis à disposition et 5 agents contractuels recrutés par contrat à durée déterminée.
El Hadj A.B. HAIDARA