Office central de lutte contre l’enrichissement illicite : Une chambre de dénonciation de plus

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Autorité administrative indépendante chargée de la coordination, de la prévention, du contrôle et de la lutte contre  l’enrichissement illicite, l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite se ferait-il engloutir très vite dans le fleuve boueux des délinquants financiers et des intouchables ?

Créé pour venir à la rescousse des autres structures de contrôle, l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite, adopté le 12 mai 2016 par l’Assemblée nationale du Mali, s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre effective des dispositions de la loi 2014-05 du 27 mai 2014 portant prévention et répression de l’enrichissement illicite. Autorité administrative indépendante, la nouvelle structure est chargée de la coordination, de la prévention, du contrôle et de la lutte contre  l’enrichissement illicite au plan national, sous régional et international.

«La délinquance économique et financière constitue une menace pour la stabilité et la sécurité des Etats. Elle sape les institutions et les valeurs démocratiques, les valeurs éthiques et la justice, compromet et précarise toutes les perspectives de développement. Au regard des instruments juridiques internationaux (signés et ratifiés par le Mali) et à l’évolution des modes opératoires complexes et diversifiés du problème d’enrichissement illicite, il apparaît aujourd’hui nécessaire d’apporter une réponse législative et judiciaire adaptée et efficace à ce phénomène qui gangrène notre société. La création de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite, s’inscrivant dans ce cadre», avait expliqué Mohamed Sidi Ould Mohamed, alors, rapporteur de la Commission des lois.

Les missions de cette structure ‘’indépendante’’ sont entre autres :
d’améliorer la coopération et la concertation des autorités nationales chargées de la lutte contre l’enrichissement illicite ; d’exploiter les déclarations de biens déposées par les fonctionnaires qui y sont assujettis; de réaliser des études périodiques sur l’évolution des techniques utilisées aux fins d’enrichissement illicite ; de recevoir des dénonciations formulées par les citoyens pour des faits d’enrichissement illicite ; de dénoncer à la justice les faits d’enrichissement illicite ; de coordonner, au niveau national et international, la mise en œuvre des politiques, instruments et moyens de prévention et de répression de l’enrichissement illicite.

Comme d’autres structures, cette chambre d’enregistrement de plus, ne résistera sans doute pas au système. Elle se ferait engloutir très vite dans le fleuve boueux des délinquants financiers et des intouchables. Pour preuve, les dizaines de rapports produits par les structures de contrôle comme le Bureau du Vérificateur général, la Casca et bien d’autres services gendarmes, n’ont aucun effet sur le fléau de la corruption et de la délinquance. D’ailleurs, la création de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite est un désaveu pour les structures de contrôle existantes.

Naré Famakan Konaté dit Sabali Kagni

Source : L’Investigateur

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