Moumouni Guido, président de l’OCLEI: «Dès qu’on évoque la lutte contre la corruption, c’est l’adhésion populaire, mais lorsque les actions concrètes sont enclenchées… les pressions de tout genre commencent…»

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Le Malien a un double langage face à la lutte contre la corruption. Le président de l’Office central de Lutte contre l’Enrichissement illicite (OCLEI) l’a fait savoir, le vendredi 12 juillet, lors d’un atelier d’échanges avec les organisations syndicales, au Gouvernorat du District de Bamako. C’était dans le cadre des activités de la Journée africaine de lutte contre la corruption.

Maliweb.net «Rôle et place des syndicats dans la lutte contre la corruption». C’était le thème de l’une des quatre conférences tenues en marge de cette célébration. Celle avec les syndicats a lieu après les échanges avec les leaders religieux, avec les défenseurs de droit de l’Homme et juste avant la rencontre avec les associations féminines. Le panel était composé d’Ibrahim Maïga du Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM), Issa Sinayogo, coordinateur des comités syndicaux des DAF, des DFM, des DRH et des CPS et Mme Sidibé Dédéou Ousmane, Secrétaire générale de la Centrale Démocratique des Travailleurs du Mali (CDTM). Le juge, explique Ibrahim Maïga, intervient à postériori dans la lutte contre la corruption. Son action vise à un changement de comportement. Cependant, affirme le magistrat, le juge est soumis à de fortes pressions. De la part des parties, de l’administration…. «Un juge peut refuser une forte somme une fois, deux fois, trois fois…. il ne la refusera pas éternellement sachant les problèmes financiers qu’il a». Pour le syndicaliste, la lutte contre la corruption passe par l’amélioration des conditions de vie et de travail des magistrats.

Abondant dans le même sens, Issa Sinayogo estime que l’injustice entre les fonctionnaires est à l’origine de la forte corruption au Mali. Comment peut-on comprendre, s’indigne-t-il, qu’au Mali, les primes de certains agents sont cinq fois supérieures au salaire de leurs collègues de même profil ? «Pas de contrôle sélectif, les présidents des institutions doivent être soumis aux exigences de la loi sur l’enrichissement illicite au même titre que tous les autres fonctionnaires », souligne Issa Sinayogo au président de l’OCLEI. La disparité entre les agents de l’Etat existe au sein d’un même département, renchérit Mme Sidibé Dédéou Ousmane. La Secrétaire générale de la Centrale Démocratique des Travailleurs du Mali a mis l’accent sur le rôle des syndicats dans la lutte contre la corruption. «Les travailleurs sont les corrompus et les travailleurs sont les syndicalistes. Si les syndicats s’unissent la corruption disparaîtra», indique-t-elle.

Interpellé lors des débats, Moumouni Guindo réagit. L’OCLEI, indique-t-il, n’est pas un organe de trop. C’est le seul organe de prévention de la corruption. C’est aussi le seul organe qui, dans le cadre de la sensibilisation, peut engager des débats jusque dans les villages, au sein des familles. Mais là où, le président de l’OCLEI a été le plus écouté, c’est lorsque, dans ses propos liminaires, il expose le double visage du Malien dans la lutte contre la corruption. «Nous devons abandonner la politique de  l’Autriche», entame le président de l’OCLEI. «Dès qu’on évoque le thème de la corruption et de l’enrichissement illicite, c’est l’enthousiasme, c’est l’approbation et même l’adhésion populaire, mais lorsque les actions concrètes sont enclenchées, que des personnes sont inquiétées et mises hors d’état de nuire, alors ce sont les mêmes qui s’apitoient sur le sort des personnes mises en cause, qui désapprouvent les actes posés et les pressions de tout genre commencent à s’exercer pour demander la clémence des autorités judiciaires ou administratives», s’offusque Moumouni Guindo.

Mamadou TOGOLA/Maliweb.net

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10 COMMENTAIRES

  1. Ce genre de travail ne rime pas avec le mensonge et la tricherie, alors que la majeure partie des hommes et des femmes impliqués dans cette corruption n’aime pas la vérité et chacun prie et ment sans vergogne la minute qui suit. Nous sommes dans une situation où les acteurs sont devenus paranoïas, des schizophrènes et des sadiques narcissiques, pour en sortir il faut encore beaucoup de temps, une durée émaillée de violence inéluctable, qu’Allah le tout puissant nous protège de ces comportements sataniques. Aucun pays au monde ne peut se construire avec des acteurs actuels du Mali, la route est longue et très longue, il faut beaucoup de patience.

  2. .....COMBATS IDEOLOGIQUES! L IMAM RECOIT LE MILLARD DU GOUVERNEMENT MAIS MON VOISIN BENOKO AVEC 5 GOSSES TOUS PETITS, RIEN!....

    …..LA RELIGION DE ABRAHAM ISSAC ET JACOB AUTORISE AU RICHE DE DEPOUILLER D AVANTAGE LES PAUVRES, NON?……

    ….COMMENT EST CE QUE LES RICHES DEVIENNENT PLUS RICHES ET LES PAUVRES EXTREMEMENT PAUVRES?…..

  3. Merci , M. Moumouni GUINDO . Vous êtes un homme sincère et courageux. Ceux qui vous accable sont ceux la même qui font la pression sur vous, une fois qu’un de leur proche est en cause. Au Mali nous nous connaissons tous. S’agissant de la lutte corruption et l’enrichissement illicite, depuis toujours des structures ont été créés sans avoir d’effet réel . Mais c’est bien sous IBK que la corruption et l’enricissement ont atteint un niveau inquiétant .

  4. «Dès qu’on évoque la lutte contre la corruption, c’est l’adhésion populaire, mais lorsque les actions concrètes sont enclenchées… les pressions de tout genre commencent…”
    SI TU NE PEUX PAS RESISITER A CES PRESSAIONS ALORS REND NOUS NOTRE ARGENT ET VA CROUPIR AILLEURS. ON NE TE PAYE PAS DES MILLIONS POUR QUE TU AIS DES ETATS D’AME.

  5. Un pays de corruption comme religion, TOUS CEUX la qui la pratiquent sont islamises et/ou francises

  6. Un pfarahunadenways de corruption comme religion, TOUS CEUX la qui la pratiquent sont islamises et/ou francises

  7. Monsieur Guindo parle d’un faux problème. Dans les tous les pays du monde, il y a des bonnes et mauvaises personnes. C’est pourquoi nous avons besoin de la justice pour départager en toute équité, ou du moins la plus possible. Qu’il nous cite des cas concrets dont il serait victime. Il est à ce poste depuis plus de deux ans sans aucun résultat à présenter au public. Il cherche maintenant à nous distraire avec ses conneries dignes d’un gars de la rue.

  8. Nous espérons que vous avez compris, car vous avez pris trop, trop, trop de poids de votre nomination à ce jour, prenez vos sous et mangez les sans soucis car ce pays n’est pas prêt à se débarrasser des corrupteurs et des corrompus. Même s’il arrive que vous tombez sur de bons résultats, les données resterons dans les tiroirs comme exactement il se passe actuellement avec les rapports du VGAL. Nous sommes prêts à jouer le cinéma et des fourberies pour amuser la galerie mais nous ne sommes pas prêts à faire résultats pour lutter efficacement contre ce fléau. On ne peut pas mettre la charrue avant les bœufs et prétendre à labourer un champ correctement. Surtout ne vous stressez pas sinon avec le surpoids que vous avez actuellement, les maladies chroniques telles que diabète et l’hypertension apparaitrons très rapidement et même si vous avez la possibilité d’aller vous faire soigner à l’extérieur, ces maladies restent sans solution de nos jours même avec des moyens sophistiqués des hôpitaux d’extérieurs. Attention Moumouni.

  9. Etre professionnel c’est aller contre ces pressions de tout genre, c’est ce que Zorro a fait pour redresser le tord au Mali, on s’en moque du double ou triple language des Maliens car c’est ce que nous attendons de tout responsible Malien, il faut porter le pantalon et le meriter, sinon on te donne le petit pagne!

  10. c’est normale que deux visages se présentent, le visage des masses laborieuses dépouillées de leurs biens ou victimes innocentes, et le visage de ceux qui s’accaparent du bien public sans s’inquiéter de quoi que se soit, mais ce qui ne serait pas normale, ne pas pouvoir enclencher des actions concrètes contre la pratique de la corruption et ne pas pouvoir surmonter les pressions quelques soient les auteurs face à l’histoire au prix de son poste ou même de sa vie s’il le faut; et après, c’est l’histoire des hommes

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