Après la Primature et certains départements ministériels et services, les Vérificateurs séjournent au Conseil Malien des Chargeurs (CMC). Dans leur collimateur, les comptes domiciliés dans les banques de la place. Des comptes puisés au mépris de l’orthodoxie financière. Une pétition de certains membres du bureau est révélatrice de la situation. Aujourd’hui, tous les regards se dirigent vers les autorités qui ne semblent guère se soucier de la gestion de l’argent public. Etant donné que le mandat du bureau du CMC est épuisé. Qu’attend alors t – on ?
Incroyable mais vrai ! Des élections générales ont été organisées en 2013 dans notre pays permettant la mise en place des intuitions normales. La période transitoire ou intérimaire est désormais aux oubliettes. Un président de la République a été élu de même que les députés. Un gouvernement s’attèle à gérer les affaires publiques. Cependant, des survivances de la période transitoire demeurent.
C’est actuellement le cas au sein du monde des affaires. A la Chambre de Commerce, la transition persiste avec une sorte de ” politburo ” créé par les autorités. Le pire se déroule au Conseil Malien des Chargeurs.
L’on a l’impression que les nouvelles autorités du pays s’accommodent avec les vieilles pratiques.
Aucun changement n’ya été opéré contrairement aux discours politiques. Car au CMC, tout le monde sait que le mandat de l’actuel bureau a pris fin depuis l’année 2013.
De cette date à nos jours, l’on a dépassé les quinze (15) mois.
Les Comptes épluchés
Le bureau dirigé par Ousmane Babalaye Daou en ferait à sa tête. Sous sa direction, les deux trésoriers, signataires de chèques, ont été écartés contrairement aux textes de lois. Dans une correspondance adressée à qui de droit, les deux trésoriers n’avaient pas manqué de souligner les sorties d’argent à la BDM, BIM, BMS…
Ce faisant, ils dégageaient toutes leurs responsabilités dans la gestion du CMC.
A leur suite, d’autres membres du bureau publièrent une pétition dans laquelle ils dénonçaient les pratiques unilatérales de leur président. Certain d’entre – eux finirent par présenter leurs démissions. C’est dans un tel contexte que l’annoncer de la vérification des comptes a été faite.
Depuis quelques semaines, en effet, des vérificateurs et autres contrôleurs passent au peigne fin les comptes du bureau. Selon nos sources, ils s’intéresseraient à toutes les sorties d’argent, aux dépenses de toutes sorties, voyages, carburant, etc.
Les autorités interpellées
Paraitrait- il que le président Ousmane Babalaye Daou se moquerait de ce qui se passe actuellement. Fort certainement de ses soutiens politiques, il vaguerait à ses occupations comme si rien ne se passait.
Pendant que les opérateurs économiques s’activaient durant le mois du ramadan pour ravitailler le marché, lui s’était empressé d’aller fêter en France. Devrait- on alors laisser les choses comme ça au CMC ? Ne sait – on pas que le bureau actuel fonctionne en dehors du mandat légal ? A t – on publié les directives de la Cour Suprême fixant le mandat ?
A longueur de journée, pourtant, les autorités du pays ne cessent de ” chanter ” le respect de la loi. Le président de la République, M. Ibrahim Boubacar Keïta, et son Chef de Gouvernement, M. Moussa Mara, le disent et le répètent. Encore, faudrait- il que cela suivi d’effet.
Leur ministre de l’Economie et des Finances, Mme Bouaré Fily Sissoko, est bien au courant de la situation du CMC. Son homologue de l’Equipement et des Transports, M. Mamadou Hachim Koumaré, bien que nouveau, n’ignore aussi rien. Jouiraient- ils des bonnes grâces du bureau du CMC ? Si non, pourquoi feraient- ils la sourde oreille ? Ne savent- ils pas que l’argent public est en jeu ? L’heure n’est- elle pas suffisamment grave au CMC.
B. Koné