Ministère de la Santé : Un autre scandale de fonds en vue

L’affaire dite du fonds mondial n’a pas encore fini de causer des préjudices, pointe une autre, il s’agit de celle de la course contre la montre à se faire la poche avant les échéances électorales et par truchement.
Des faits inédits, loin de toute morale, se passent actuellement dans notre pays. Des faits qui heurtent la conscience, la citoyenneté. Nous ne pouvons pas les taire et rester quittes avec nous-mêmes. Après le scandale du fonds mondial, un autre se profile à l’horizon. Nous assistons là à ce qui ressemblerait à une course contre la montre pour se remplir les poches avant les échéances électorales.
Dans le département de la Santé, des appels d’offres sont en train d’être lancés pour doter certaines structures d’équipements en IRM, de Scanners et autres équipements d’imagerie médicale.
L’élaboration des cahiers de charges serait dirigée pour adjuger, sans aucune difficulté, l’ensemble des fournitures à une entité bien connue de la place. Pour s’y prendre, il s’est agi pour les parties techniques des DAO de monter exclusivement à partir des marques que représente ladite Société. Il s’agit de la marque SIEMENS pour ce qui est des équipements de radiologie (IRM, scanners et tables de radiologie) et de la marque AGFA pour les numériseurs ; l’objectif étant de disqualifier d’entrée de jeu toutes les autres sociétés concurrentes et de garantir tous les marchés à une seule entité.
Si cela passe, ça donnera encore une fois la possibilité à la société de livrer des équipements à des coûts exorbitants.
Les appels d’offres en question ont fait l’objet des dossiers dont les références sont les suivantes :
1- Appel d’offres relatif à la Fourniture, installation et mise en marche d’IRM et de bloc opératoire formative à l’hôpital de Kati et à la fourniture et installation de scanners dans des hôpitaux Nationaux, en lot unique.
2- Appel d’offres relatif à la numérisation des appareils d’imagerie médicale des structures sanitaires, en lot unique.
3- Appel d’offres en cours d’élaboration et sur le point d’être lancé par l’hôpital Gabriel Touré : relatif à la fourniture et installation d’IRM, en lot unique
Ces trois appels d’offres visent des montants faramineux de plusieurs milliards de francs CFA et sont limités chacun à un seul lot. Des montants qui font dormir debout. Et, il suffit de prendre connaissance des cahiers des charges de ces différents appels d’offres pour comprendre que c’est une pure mascarade et que l’objectif final est d’attribuer les trois (3) marchés à la même société. Pour quelle fin ?
D’ailleurs de sources sûres, à ce jour, aucune société évoluant dans le domaine n’a acheté les dossiers.
Alors, à notre entendement, de telles dispositions dirigées, ouvrent les portes à des dérives de toutes sortes, aux manquements graves des normes d’attribution des marchés telles que définies par le Code des marchés publics. Elles faussent les règles de déontologie qu’imposent les procédures de passation de marchés qui sont entre autres :
L’ouverture de la concurrence ; la transparence ; la transmission des informations suffisantes à tous les soumissionnaires de façon à permettre l’égalité des chances à concourir ; l’observation de la rigueur et de l’objectivité.
Par ailleurs, toutes les personnes averties dans le milieu de la santé n’arrivent pas à comprendre la réelle motivation qui pousse le département à vouloir équiper les 64 Centres de santé du Mali en numériseurs qui coûtent très chers et loin d’être opportuns. De l’avis d’experts, ces types d’équipements très sophistiqués sont uniquement nécessaire pour nos grandes structures hospitalières (ce seul lot est évalué à un minimum de 5 milliards F CFA). Cela n’a aucun sens et rien ne le justifie, soutiennent les experts. Alors, s’agira-t-il de jeter l’argent par la fenêtre ou de satisfaire la libido d’argent.
Au vu de ce très gros projet d’investissement en matériels d’imagerie médicale qui risque d’engloutir la quasi-totalité du budget 2012-2013 du département de la Santé et dont l’orientation ne fait plus aucun doute, nous en déduisons que la motivation première est de se remplir les poches avant la fin du régime qui se profile.
En outre, les soupçons pèsent très fortement sur l’implication du premier responsable du département de la santé, désormais nommée Madame scandale, car nous estimons que sans son soutien indéfectible, toutes ces aberrations ne sauraient passer.
Quoi qu’il en soit, ces dérives dans une société de droit dotée d’institutions de veille ne sauraient être gardées sous silence. Nous continuons à nous poser la question à savoir comment ce type de dossiers arrive à passer au niveau de la Direction de marchés publics ? Beaucoup d’opérateurs économiques se plaignent également de la léthargie de l’autorité de Régulation des marchés publics et des délégations de service public (ARMDS).
Nous rappelons au passage que pour des faits similaires, le Directeur de ladite société qui a étendu partout ses tentacules de grand corrupteur, a été cité à plusieurs reprises dans des journaux de la place. Nous gardons espoir que ce Hold-up ne passera pas et que les autorités de ce pays n’accepteront pas de cautionner ces pratiques d’un autre âge, et feront en sorte que la concurrence et la transparence soient de mise dans ces dossiers pilotés par le département de la santé. Nous en appelons aux autorités à ce que ces dossiers techniques taillés sur mesure et qui reflètent une pure mascarade soient tout bonnement retiré, et que de nouvelles spécifications techniques standards dignes de ce nom et qui permettent à la concurrence de postuler soient fourni.
D’autre part, vu le volume financier important et l’étendu des prestations, il serait plus équitable vis-à-vis de toutes les autres sociétés maliennes qui sont aussi des contribuables, que ces appels d’offres soient éclatés en plusieurs lots et soient basés uniquement sur la valeur des offres et leur exploitations objectives.
Qui vivra verra ! A suivre donc !
B. DABO

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