Mangécratie : Quand tu nous tiens !

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L’ex –directeur général du Fonds camerounais d’Equipement Intercommunal (Feicom) a été condamné, le 28 juin dernier, à 50 ans de prison pour détournement de fonds publics. Les autres prévenus, cités dans ce dossier, écopent de peines, oscillant entre 10 et 48 ans de réclusion.rn

Mais qu’en est –il chez nous où, la « Mangécratie » a pignon sur rue ? Qu’en est –il sous nos cieux où, la délinquance financière est devenue un sport national ?

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Pourtant, les problèmes sont, de plus en plus, brûlants ; de plus en plus cruciaux ; de plus en plus complexes.

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La justice Camerounaise, dans le cadre de la lutte contre la corruption, vient de donner un bel exemple à ses homologues du continent. Emmanuel Gérard Ondo Ndong, ex –directeur général du Fonds Camerounais d’Equipement Intercommunal a écopé, le 28 juin dernier, d’une peine de 50 ans de prison pour avoir creusé, dans la caisse, un trou de 13 milliards CFA.

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Cités, dans la même affaire, les autres prévenus ont, à leur tour, été condamnés à des peines allant de 10 à 48 ans de prison. Mieux, les dommages et intérêts, réclamés par le Tribunal de grande instance de Yaoundé s’élèvent à 14 milliards CFA.

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Ce verdict, prononcé à l’issue de six mois d’instruction, a été accueilli, par les populations, avec soulagement.

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Des populations réduites à la misère par les détournements de fonds impunis.

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Pour ce premier procès anti– corruption, la justice camerounaise vient de frapper un grand coup. Un signal fort, envoyé par le Président Paul Biya, aux Institutions financières internationales. « La corruption est un cancer. Elle spolie le pauvre, ronge la gouvernance et la fibre morale. Elle détruit la confiance », indique Robert Zoellick, le tout –nouveau Président de la Banque Mondiale.

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Mais avant le Cameroun, le gouvernement nigérien avait envoyé son Ministre de l’Education de Base (MEBA), derrière les barreaux, pour détournement de fonds publics, estimés à plusieurs centaines de millions de nos francs.

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Où en est –on, au Mali, avec la lutte contre la corruption et la délinquance financière ?

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Lancée, en 1999 par Konaré 1er, elle a fait son petit bonhomme de chemin jusqu’en 2002. Même si les résultats n’on pas été spectaculaires, elle a eu le mérite de dissuader les « bouffecrates ».

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Le Mali passe d’un cancer à un autre

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Au lendemain de son investiture, à la magistrature suprême de notre pays, le Généralus léopardis a pris un décret, instituant le Bureau du Vérificateur général. Inspiré du système canadien, ce Bureau devra, selon le chef de l’Etat, renforcer les structures de contrôle existantes : la cellule d’Appui aux structures de contrôle de l’Administration et le Contrôle général d’Etat. Avec un budget de 3 milliards CFA par an pour 102 employés –dont une soixantaine de cadres techniques –le Bureau du Vérificateur général est censé veiller au grain, en traquant les « bouffecrates ». Et en attrapant les satrapes. Mais ses deux rapports d’enquêtes, remis aux Autorités maliennes n’ont pas été suivis d’effet.

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Le premier rapport, rendu public en 2005, constate un manque à gagner pour le Trésor public, estimé à 15 milliards CFA ; tandis que le second, publié récemment, estime le manque à gagner à 103 milliards CFA.

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En dépit de toutes les structures de contrôle, financées à coups de millions dans notre pays, la corruption et la délinquance financière semblent avoir de beaux jours devant eux.

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L’Administration publique en est gangrenée. Et la justice, indépendante de tout sauf de l’argent pourri, selon la célèbre formule du Garde des « Sots ».

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L’espoir, suscité en 1999 par le lancement de la lutte contre la corruption et la délinquance financière, a fait place au désespoir.

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Partout le même refrain, la même devise : « moi d’abord et s’il en reste, la Nation pourra en bénéficier ». Le chômage n’est plus chronique, mais endémique. La misère est galopante.

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Sept familles sur dix peinent à s’offrir trois repas par jour. Les prix des denrées de première nécessité sont hors de portée.

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Bref, entre corruption et délinquance financière, notre pays est passé d’un cancer à un autre.

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Et à l’allure où vont les choses, nos Autorités semblent incapables d’endiguer le fléau. « Il n’y a pas de lutte contre la pauvreté, sans lutte contre la corruption » a dit Eva Joly, la juge française qui a instruit le dossier –Elf. Mais cet avertissement, qui a valeur de conseil, semble frôler les oreilles des Autorités maliennes.

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Réveillez –vous ! Comme disent les témoins de Jéhovah. Car cette fois, c’est un sommeil de trop.

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Dormir, c’est mourir un peu. C’est mourir tout court.

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Le Mollah Omar

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