Malversations au Fonds mondial du ministère de la santé : Les prochains rendez-vous chez le Procureur Sombé Théra

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Si l’affaire dite du Fonds mondial a déjà fait ses premières victimes, force est de reconnaître qu’il reste encore des gens qui n’attendent, présentement, que la convocation du juge chargé de traquer la délinquance économique et financière.  De ce fait, il n’est pas exclu que de gros bonnets aient à répondre, dans les jours à venir, à l’invitation du Procureur Sombé Théra pour dire leur part de vérité ou… de mensonge.

Si le peuple malien, dans son écrasante majorité, a encore les yeux rivés sur le Cinquantenaire de l’indépendance de notre pays, les politiques, au contraire, pensent déjà à la présidentielle de 2012. Chacun veut occuper le fauteuil   laissé vacant par ATT.

Alors que beaucoup de ses compatriotes souhaitent quand même que son séjour à Koulouba puisse être prolongé et cela dans le but qu’il " termine les grands chantiers entamés ". Mais contrairement à cette volonté affichée par une frange importante de la population, ATT  dit ne pas être partant. Et cela au grand dam de ses thuriféraires, qui n’ont désormais que leurs yeux pour pleurer. Il y a aussi le cas des cadres qui ont manoeuvré, dans le mauvais sens en dilapidant  les deniers publics pour l’achat de thé à la menthe à hauteur de 11 millions F CFA ou de carburant pour des déplacements privés en hélicoptère.

C’est le cas d’un  fournisseur d’un grand département ministériel, qui craint qu’ATT ne profite de la fin de son mandat pour  envoyer tous les délinquants financiers  devant la justice. Après le Rapport du Bureau du Vérificateur général , désormais tous les cadres et agents soupçonnés de malversations et de détournement de fonds sont connus ou presque ; et la population n’attend maintenant que la réaction du président de la République sur la suite à donner à ce rapport. Quant au rapport du Fonds mondial, même s’il n’est pas encore visible sur le Net, il est quand même disponible et toutes les personnes soupçonnées de corruption ou de malversations y sont facilement identifiables.

Aujourd’hui, la tendance générale dans notre pays est de se servir d’une couverture politique voire parentale pour détourner, en toute impunité, des fonds publics. La stratégie de certains hauts cadres est de faire des " cadeaux inoubliables " à des personnes morales (telles les fondations) ou physiques ayant pignon sur rue dans la République.

 Il y a aussi des situations, où on fait un cadeau de valeur (ça peut être un véhicule 4×4 de chez Chrysler, la firme américaine de réputation mondiale) à une proche connaissance d’une haute personnalité dans le but d’échapper à toute sanction voire à toute interpellation dans la gestion calamiteuse et patrimoniale des fonds alloués à leur département. Dans le Mali d’aujourd’hui, ce sont ces comportements qui sont en train, petit à petit, de s’ériger en règle sans que cela n’émeuve outre mesure ceux qui sont, précisément, chargés de dénoncer de telles attitudes afin que la justice puisse sévir. 

 " La vérité finira par éclater " dixit un cadre de la Santé

 Au niveau du ministère de la Santé où l’affaire du Fonds mondial a permis de mettre à jour des malversations et des détournements, tant d’origine extérieure que venant du Budget national, c’est pratiquement le Directeur administratif et financier, Ousmane Diarra, et l’ex-comptable Issiaka Diallo du Fonds mondial auprès de la DAF qui ont été, jusque-là, les seuls à être écroués. Alors que beaucoup d’observateurs estiment que ces derniers n’ont pas agi seuls. D’autres présumés complices les rejoindront-ils ? En tout cas, les personnes bientôt incarcérées ne seraient pas les seules à bénéficier du partage du gros gâteau issu des marchés fictifs et des marchés surfacturés au niveau du Programme national de lutte contre la tuberculose (PNLT).

Au niveau de cette structure, à la DAF et au Cabinet du ministre Oumar Ibrahima Touré, l’argent, encaissé  sur ces marchés, aurait coulé à flot pour tomber dans plusieurs poches, y compris  celles de personnes jusque-là insoupçonnées, mais dont le commun des mortels croit qu’elles ont eu leur part du butin.

En tout cas, à la lecture du rapport du Fonds mondial, on se rend rapidement à l’évidence : les arrestations vont se poursuivre.  Et ce sont ces personnes, que les prisonniers vont infailliblement dénoncer, qui auront, prochainement, rendez-vous chez le Procureur du Pôle économique et financier, Sombé Théra, avant de partager le sort auquel sont soumis, depuis le 4 août dernier, une dizaine de cadres et agents du ministère de la Santé. Cela afin qu’ils livrent, eux-aussi, leur part de vérité dans ce dossier sulfureux où les gros poissons continuent encore de nager, en toute liberté, dans les eaux douces de l’impunité. Pour combien de temps encore vont-ils continuer à narguer l’opinion publique nationale et le Fonds mondial ? Car, comme l’a si bien dit un syndicaliste du département de la Santé : "dans cette affaire,  la vérité finira par triompher car l’habit ne fait pas le moine".

Cette vérité ne pourra éclater qu’avec  l’inculpation des gros poissons afin de confronter leur part de vérité  avec celle des personnes actuellement en prison et qui ne souhaitent, aucunement, être les seuls à payer pour tous ceux qui ont eu à " manger " une partie des sous du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.     

Mamadou FOFANA

 

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