Malversation au Fonds mondial : 20 faux tampons découverts dans un trou à Sokorodji – Un cadre de la Santé a conduit les enquêteurs vers la cachette

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Les limiers du Pôle économique et financier n’en finissent pas avec des découvertes insolites. En effet, un cadre de la Santé, en poste au Programme national de lutte contre la tuberculose (PNLT),  vient de les conduire vers une cachette, à Sokorodji, où il avait enterré les faux tampons qui auraient servi à des agents véreux dudit programme à produire notamment des fausses pièces justificatives.

Cette cachette a été découverte après l’arrestation, intervenue récemment, d’un cadre du PLNT qui travaillait sous les ordres de Mohamed Berthé, le Coordinateur adjoint dudit programme, écroué, depuis le 4 août 2010, en même que le Directeur administratif et financier (DAF) du ministère de la Santé, Ousmane Diarra.

     A la suite des marchés fictifs qui auraient été la cause de l’arrestation de l’homme d’affaires Mamadou Ousmane Ba dit Adou, voilà que les enquêteurs du Pôle économique et financier viennent de découvrir un lot de faux cachets dissimulés dans un trou chez un agent de la Santé, que nous appellerons Y.B, à Sokorodji.

En effet, parmi les faux tampons saisis, il y aurait des cachets de très nombreux prestataires de service, tels des restaurateurs, des imprimeurs, des organisateurs de séminaires, etc.

Il y aurait également des imitations des cachets de directions régionales de la Santé. Ce sont ces faux cachets qui ont été utilisés pour établir des pièces relatives à des faux séminaires, des faux voyages, des fausses formations à l’extérieur, des fausses missions à l’intérieur du pays, etc. Toutes ces malversations concerneraient principalement le PLNT dont la Coordinatrice, Dr Diallo Halima Nako, rencontrerait, actuellement, quelques problèmes de santé dans sa prison de Bollé.

De l’avis de certains observateurs, elle s’était quelque peu éloignée de la gestion de son programme. Ce qui expliquerait, quelque peu, qu’elle soit perdue face à l’étendue de la fraude et des malversations qui l’ont conduite, avec son adjoint, en prison. Ils viennent, d’ailleurs, d’être remplacés à leurs postes respectifs par des intérimaires et cela au moment même où le Fonds mondial vient de geler tout décaissement au profit des deux principaux programmes de la Santé que sont le PNLT et le PNLP (Programme national de lutte contre le paludisme).

Après l’arrestation de deux des plus importants fournisseurs du PLNT, dont Mamadou Ousmane Ba dit Adou, les observateurs, dans leurs prévisions les plus pessimistes, estiment que la situation va réellement empirer avec de nouvelles interpellations pouvant déstabiliser, voire éclabousser le ministère de la Santé. D’où, le souhait émis par certains cadres dudit département de voir le gouvernement "calmer" le Fonds mondial dans sa rage de faire éclater toute la vérité. Et cela à tout prix.

En tout cas, l’entrée en scène de l’équipe du Canadien Bourassa va éclairer, dans quelque deux à trois petits mois, beaucoup de zones d’ombre dans cette affaire de malversations et de délinquance financière sans précédent.

En effet, cette mission du Bureau de l’inspecteur général du Fonds mondial, composée notamment de magistrats et de policiers chevronnés, aura à faire passer au peigne fin l’ensemble des 600 000 pièces justificatives sur la période allant de 2006 à 2010. Pour cette fois-ci, la gestion du Haut conseil national de lutte contre le Sida (HCNLS) rattachée à la présidence de la République, sera, elle aussi, concernée par cette mission conduite par l’auditeur chevronné Bourassa. De même que seront également dans la ligne  de mire de la mission, la gestion des subventions reçues par des Ong, à l’instar d’Arcad Sida, qui aurait déjà reçu la visite des enquêteurs du Fonds mondial.

Déjà, il semblerait que le montant détourné, selon certaines estimations, soit de l’ordre de quelques centaines de millions de F CFA siphonnés sur  les ressources du Fonds mondial destinées à la lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme.

Pour ce qui concerne les marchés fictifs de médicaments, dont sont présumés coupables le DAF Ousmane Diarra et le jeune opérateur économique, Mamadou Ousmane Ba dit Adou, et des cas de surfacturation, notamment celles relatives à l’acquisition de motos, ils constitueraient une part importante de ce montant incriminé.

Mamadou FOFANA

 

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