Mali : lutte contre la corruption : Un véritable faux débat

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Le séminaire national de lutte contre la corruption,  est ouvert dépuis le 09 décembre dernier ; il prendra fin aujourd’hui au CICB. L’événement est placé sous le haut patronage du premier ministre, chef du gouvernement, SEM Modibo Kéita sous le thème « la corruption, un frein au développement ». C’est un cadre idéal pour aborder le fléau de la corruption sous toutes ses formes et de proposer des solutions idoines de palier à ce problème. Mais hélas pour la majorité des maliens, la lutte contre la corruption est un faut débat.

C’est la salle des 1000 places Djéli Baba Sissoko du Cicb qui a abrité les travaux de la semaine nationale de lutte contre la corruption. A l’occasion d’un tel événement d’envergure nationale et dont le thème est d’une importance capitale, le constat était amer. Après la cérémonie d’ouverture, la salle était presque vide. On pouvait compter seulement que quelques dizaines de participants au débat parmi de nombreuses structures invitées. Pour plusieurs intervenants, c’est un signal qui reflète simplement la perception des maliens sur le sujet du jour, le désespoir total. « Pour nous les maliens, le terme comme la lutte contre la corruption demeure toujours un vain mot. Un faut débat, car la volonté politique maque » nous a confié un participant. Un autre indique que selon les indices, le Mali peut considérablement améliorer les conditions de vies de ses travailleurs, créer des emplois,  hisser le niveau de l’éducation lorsqu’-il arrive réellement à recouvrir le manque à gagner.

Par ailleurs, lors d’une émission « Grand débat économique » dont il était invité, l’ancien premier ministre, Moussa Mara a soulevé la problématique d’atteindre les objectifs en matière de lutte contre la corruption  dans notre pays «Lutter contre la corruption n’est pas une affaire simple au Mali. Quand j’étais Premier ministre, nous avons commis des audits qui ont décelé des détournements de fonds et nous avons envoyé des rapports à la justice. Mais le Premier ministre ne peut pas mettre quelqu’un en prison. Dans un Etat de droit, on envoie le dossier à la justice… Tout le monde connaît les insuffisances et les faiblesses de notre justice, la réalité est complexe. La justice est vraiment de l’injustice au Mali».

Rappelons que cette lutte ne date pas d’aujourd’hui. Les différents régimes qui se sont succédé depuis l’indépendance à nos jours ont toujours prôné et ont apparemment fait de leur cheval de bataille, la lutte contre la corruption. Les autorités actuelles ne dérobent pas non plus à la règle. Le président de la République son SEM Ibrahim Boubacar Keita avait décrété l’année 2014 celle de la « lutte contre la corruption ». Mais en réalité qu’est ce qui a changé ? En faite c’est la question que se posent les maliens. Puisque la même année est classée parmi les années record en matière de scandales financiers.

Malgré la mise en place de structures de contrôle, le phénomène persiste. Et les rapports qu’elles publient  chaque année, à la suite des investigations et qui sont mis à la disposition de la justice, sont presque sans suite. En tout cas les maliens restent toujours sur leurs fins concernant les cas de fraudes. Tout ce qui a dégradé la chaine de confiance entre gouvernants-gouvernés. Donc pour bien mener la lutte contre la corruption, il ya lieu de rétablir cette confiance qui a longtemps été brisée. En attendant commencer d’abord par justifier l’acquisition de vos biens. 

MD

 

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