Magouille dans l’attribution du marché des 500 000 moustiquaires imprégnées d’insecticide : Diaby Gassama veut porter plainte à propos d'un marché de 2 milliards F CFA contre le ministère de la Santé

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Après avoir obtenu l’annulation, en juin 2010, du marché de 2 milliards de F CFA que le ministère de la Santé avait octroyé à des opérateurs économiques triés sur le volet, Diaby Gassama, PDG de Bèe Sago, veut maintenant porter plainte contre ledit département pour " magouilles et corruption " dans l’attribution des marchés de moustiquaires imprégnées d’insecticide.

Depuis un certain temps, rien ne va plus entre l’opérateur économique de renom Diaby Gassama et le département de la Santé, dirigé par Oumar Ibrahima Touré. Suite à la médiation des députés URD, on avait pensé que la hache de guerre entre lui et D. Oumar Ibrahima Touré était définitivement enterrée. Erreur. En effet, à la suite de l’attribution, par le ministre de la Santé, d’un marché de 2 milliards de F CFA pour l’achat de moustiquaires imprégnées d’insecticide à des sociétés " non spécialisées et non homologuées auprès de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ", Diaby Gassama avait saisi, en mai dernier, l’Autorité de régulation des marchés publics pour dénoncer ce qu’il a appelé " les magouilles et l’illégalité " dans  la procédure. Le 29 juin 2010, l’Autorité de régulation lui donnait raison en annulant purement et simplement ledit marché qui portait pourtant le sceau du ministre de la Santé, Oumar Ibrahima Touré. Ladite Autorité avait, par ailleurs, ordonné au ministère de la Santé la reprise de la consultation restreinte et  que cela soit fait dans les règles de l’art. C’est ainsi que, quelques semaines après, la Direction administrative et financière (DAF) du département de la Santé faisait publier dans la presse un avis d’appel d’offres ouvert (et non plus restreint). Pourquoi ? Pour éviter de faire figurer sur cette liste Diaby Gassama, le rebelle, par qui tout ce malheur est arrivé ? C’est en tout cas, ce que l’intéressé croit et ne se gêne aucunement pour le dire étant devenu " la bête noire " du ministre de la Santé qu’il venait, en quelque sorte, d’humilier. En le faisant passer aux yeux de l’opinion comme quelqu’un qui n’agit que dans illégalité et au profit de " ses protégés ". 

L’opérateur économique prit part à la nouvelle consultation (ouverte cette fois-ci) organisée par la DAF, mais attend toujours la suite qui tarde décidément à se manifester. C’est pourquoi, Diaby Gassama suppose que le marché a été octroyé aux mêmes personnes qui figuraient sur la liste, lors de la consultation restreinte. Lui ayant été exclu, en quelque sorte, de la course. Alors que c’est lui qui offre le meilleur prix et la meilleure qualité de moustiquaires imprégnées au Mali. Etant dans le métier depuis 1997, il est l’un des rares à avoir le certificat d’autorisation de commercialiser les moustiquaires imprégnées d’insecticide (MII). Voyant que, sous l’actuel ministre de la Santé, il a été mis sur le carreau au profit d’opérateurs économiques, dont les 9/10 n’ont pas qualité d’importer des MII, selon les normes de l’OMS, il a décidé de porter plainte dans les jours à venir " contre le ministère de la Santé et ses complices".

Car, pour lui, la reprise du marché des 500 000 MII, pour un coût total de 2 milliards de F CFA, ordonné par l’Autorité de régulation ne s’est pas, non plus, passée dans les règles de l’art. En effet, il soupçonne les responsables du ministère de   la Santé d’avoir laissé les opérateurs économiques, ayant bénéficié du marché de consultation restreinte, importer des MII, comme si ledit marché n’avait pas été annulé. Il suppose également que des décideurs, ayant reçu de juteux pots-de vin sur ce marché de 2 milliards de F CFA, ne pouvaient plus revenir en arrière à défaut de se laisser découvrir voire de se retrouver en prison à côté des opérateurs économiques qui ont eu à leur graisser les pattes.

En nous recevant dans son bureau, sis au marché de Médine, l’opérateur économique avait sur sa table une pile de documents qui, selon lui, vont confondre le " ministère de la Santé et ses complices " dans, ce qu’il appelle, " les magouilles " autour de la part du Budget national destinée à l’achat de MII. De passage, il se dit prêt à aller jusqu’à Genève, s’il faut, afin de dénoncer la cupidité avec laquelle certains hauts cadres et agents du département de la Santé s’attèlent au détournement des fonds mis à la disposition de notre pays dans sa lutte contre le paludisme. Sinon comment comprendre que des cadres notamment de la DAF, avec un salaire que tout le monde connaît, puissent aligner terrains (dont certains valent les 60 millions de F CFA) villas et immeubles à l’ACI 2000 ? S’est-il interrogé.  

D’autre part, l’opérateur économique fustige la gestion des MII que les partenaires offrent à notre pays ; de même qu’il dénonce la vente, dans les marchés et souvent à des étrangers venus de pays voisins, des MII du département de la Santé. Pour lui, les milliards de F CFA que le Budget national et le Fonds PPTE mettent à la disposition du ministère de la Santé ne servent qu’à enrichir des cadres véreux qui se les partagent avec des opérateurs économiques dont le souci est loin d’être la lutte contre le paludisme.

Affaire à suivre.

                                   Mamadou FOFANA

 

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