Qu’un ex-DAF, présumé proche du président de la République en personne, fasse le premier, objet d’interpellation dans le cadre de sa gestion constitue, un message fort à l’endroit de tous les « bouffecrates ». La lutte contre la corruption n’est plus un vain mot, est-on tenté de dire..
En effet, M Kola Cissé, à la différence des autres DAF ne fait pas partie de ceux limogés de façon collective. Sa relève est en effet antérieure à cette vague de limogeages et au remaniement ministériel consécutif au départ de l’ex premier ministre Modibo Sidibé. Il vient, toutefois, d’être interpellé pour répondre de sa gestion au moment des faits. C’est dire donc que le cas Hamadoun Kola pourrait être soustrait des scénarios de règlement politique. Du moins, dans une certaine limite.
La question qui blanchit donc la nuit des ex DAF est donc la suivante : si Kola y passe, qui donc sera épargné ?
Il faut dire que les rapports 2009 et 2010 du vérificateur général mettent à nu la gestion pour le moins calamiteuse des fonds de la DAF du ministère de la fonction publique et ceux de la justice. Avec à l’appui, des dégâts collatéraux.
Ainsi, pour le ministère de la fonction publique, c’est une somme de plus de 500 millions de francs Cfa qui est portée disparue. Et au niveau du département du Garde des Sceaux», environ 1 milliard de nos francs a été dégusté à la petite cuillère, selon le rapport.
Le désormais champion autoproclamé de la lutte contre la corruption serait-il cependant en mesure de réussir sa mission à quelques mois de sa sortie ?
Force est de reconnaître que le Chef de l’Etat, qui au début de son 1er quinquennat clamait sur tous les toits sa volonté de lutter contre la corruption, a échoué. Ou presque. Pendant son premier mandat, les scandales se sont succédés. Sans discontinuer. Des ministres tout comme des DG et des PDG en passant par bien d’autres responsables de l’administration ont été cités dans des malversations. Sans susciter la moindre réaction de la part de l’homme.
Mais comme le dit si bien l’adage, il n’est jamais trop tard pour bien faire, ou du moins, tenter de bien faire.
Le président ATT aura au moins la satisfaction de faire comprendre aux prédateurs de la république qu’ils rendront à César ce qui n’est pas à eux. Surtout, à un an ou presque de la fin de son dernier bail à la tête de notre pays.
Aussi, la seule volonté politique à lutter contre le phénomène suffit à elle seule pour dissuader d’autres aventuriers. Ce qui est justement t à saluer dans la mesure où nombreux sont justement ces vampires toujours prêts à sucer davantage le peuple de son sang à la faveur de la sortie de celui qu’ils assimilaient à tort ou à raison à leur protecteur bien aimé. En clair, l’interpellation de M Kola Cissé est message fort.
Paul n’guessan