Il existe dans notre pays une Plateforme de justice transitionnelle, créée en 2013 et qui regroupe une trentaine d’organisations de Bamako et des 8 régions du Mali évoluant dans le champ des droits humains, de la solidarité et du développement. Elle a pour mission de promouvoir les politiques, stratégies et actions de lutte contre l’impunité au Mali.
La Plate-forme de justice transitionnelle du Mali a pour objectifs d’identifier et de documenter les cas de manquements aux droits humains; de mener des actions de plaidoyer pour renforcer l’environnement des droits humains au Mali et de contribuer à promouvoir les droits humains et l’Etat de droit au Mali.
Elle vise aussi à renforcer les capacités institutionnelles et d’intervention de la plate-forme de justice transitionnelle et des organisations membres dans le portage de la justice transitionnelle en vue d’éradiquer l’impunité, entend œuvrer pour la prise en compte des préoccupations des droits et de la citoyenneté des femmes dans la formulation des politiques, des stratégies et des programmes nationaux et enfin constituer pour les organisations membres un organe de concertation, de recherche, de synergie et de coordination.
Au cours de la conférence de presse animée par Mohamed Elmoctar Mahamar Maïga, Président de la Coalition des défenseurs des droits humains, Boubacar Bah, expert en justice transitionnelle, les deux formateurs des médias de l’atelier de la CAFO, et Filifing Diakité, Coordinateur du Rjprodh, évènement qui a suivi le lancement de la plateforme, il fut annoncé qu’elle axerait ses actions sur 4 grands piliers: le droit à la justice, le droit à la vérité, le droit à la réparation et la garantie de non répétition.
Selon la définition retenue par les Nations Unies, rappelons que «la justice transitionnelle est l’éventail complet de divers processus et mécanismes mis en œuvre par une société pour tenter de faire face à des exactions massives commises dans le passé, en vue de d’établir les responsabilités, de rendre la justice et de permettre la réconciliation».
Au Mali, à l’issue du colloque national sur la question de juin 2013, il a été retenu que notre modèle devrait compter 4 dimensions: la dimension pénale, qui consiste à tenir un procès à l’encontre des individus responsables des violations des droits de l’Homme; la dimension reconstructive, qui parlera de la révélation publique des faits; la dimension socio-économique, qui planchera sur les mesures de réparations financières ou de compensation pour les victimes et la dimension institutionnelle, qui va consister à des réformes des institutions et des systèmes de sécurité.
Ramata Diaouré