Le Président de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI), M MouminouGuindo a remis la semaine dernière ses rapports 2019 et 2020 au Président de la Transition à Koulouba, le Colonel Assimi Goïta. Au titre de la répression, selon les rapports, 9 personnes sont suspectés d’enrichissement illicite présumé dont les biens sont évalués à 6,995 milliards de F CFA. Des sommes engrangées de 2014 à 2020.
Aujourd’hui, cette lutte engagée contre l’enrichissement illicite est mal compris par ceux-là mêmes qui sont chargés de mener les premières enquêtes afin d’élaborer des rapports. Tel est le cas de l’OCLEI qui est devenu une chasse à l’homme où il faut abattre l’ennemi. Pour preuve !
Le président de l’OCLEI, en vue d’élaborer les présents rapports, avait demandé à un Directeur général d’une structure de l’assiette (service pourvoyeur des recettes de l’Etat) de lui communiquer les noms de tous les directeurs de service qui se sont succédés à la tête de ces entités. Ainsi, sur la liste, figurait un responsable qui, en un moment donné, a beaucoup dérangé le gouvernement à raison. En recevant cette liste, le président de l’OCLEI n’a pas hésité à manifester sa satisfaction en voyant un nom correspondant à ce dernier. Pour la circonstance, il avait appelé certains hauts responsables de l’Etat pour leur expliquer avec quelles rigueurs, il comptait épingler l’homme en question. Malheureusement, les enquêtes préliminaires ont montré qu’il ne s’agissait de l’homme dont le président de l’OCLEI visait. Mais, ils avaient les mêmes noms de famille et prénoms. Et au même moment, on ferme les yeux sur les malversations financières de certaines personnes qui sont intouchables pour des raisons dont seul l’OCLEI peut expliquer.
Aussi, le format actuel de l’OCLEI est sélectif, anticonstitutionnel et discriminatoire. L’Office central de lutte contre l’Enrichissement illicite, au lieu de pousser les populations à la délation qui conduira à dresser les Maliens contre les Maliens, pourquoi les juges ne s’intéressent-ils pas aux révélations faites par les médias dans la presse ?
Dans aucun pays du monde, il n’est fait obligation à l’ensemble des fonctionnaires de l’Etat de faire des déclarations de biens sauf pour le Président de la République, les Ministres, les députés et certains hauts cadres ordonnateurs de dépenses publiques. Car, il est quasiment impossible de suivre l’évolution des biens pour plus de 55.000 personnes pendant plus de trente (30) ans. Et beaucoup plus encore en y ajoutant les privés qui peuvent parfois jouer un rôle dans la gestion de la chose publique.
Mieux, le premier responsable de l’Office central de lutte contre l’Enrichissement Illicite, la structure querellée, dans sa toute première interview, avait indexé publiquement et gravement les agents de recouvrement pour illustrer sa vision de l’enrichissement illicite. Autrement dit, il avait parlé des fonctionnaires en services dans les Impôts, Douanes, Trésor, etc. ” C’en était de trop, ” clament dès lors des agents sont indexés. Depuis ce jour, le président Guindo de l’OCLEI avait montré qu’il a des dents contre certaines structures de l’Etat. Aussi, cette loi est en contradiction avec certaines dispositions de la Constitution malienne. Donc une loi anticonstitutionnelle. Cette loi porte entrave au bon fonctionnement de la justice.
Tout porte à croire que cette lutte engagée par les autorités dans la lutte contre l’enrichissement illicite est en train d’emprunter un autre chemin qui n’est pas celui de la transparence. Aujourd’hui, c’est devenue une chasse à l’homme ou un règlement de compte contre certains cadres intègres de l’Etat mais qui ont eu la malchance de se retrouver à un niveau de responsabilité qui ne leur permet pas de voir le gouvernement empiéter sur les pauvres maliens en quête de leurs droits.
Youssouf Sangaré
Et pourtant il manque de discernement et d’analyse approfondie à ce petit dogon.
Seul les apatrides et ennemis du pays pensent que c est une chasse à l homme. Ces derniers ont eu une part des biens détournés ou volés et veulent discréditer les poursuites légales. Quelle honte.
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