Dans le cadre de la commémoration de la Journée internationale de lutte contre la corruption (célébrée chaque 9 décembre), des ambassadeurs au Mali (Etats-Unis d’Amérique, Royaume-Uni, Canada, Suède, Espagne, République Tchèque, Belgique, Suisse, Norvège) ont rencontré, le jeudi 10 décembre 2020, le président de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (Oclei), Moumouni Guindo, pour témoigner leur soutien à son Office.
Pour les ambassadeurs de l’Union européenne (Espagne, Suède, la République Tchèque, la Belgique, la Suisse, la Norvège), du Royaume Uni, des Etats-Unis, du Canada, l’Oclei est un partenaire important pour les Missions diplomatiques et les partenaires internationaux du Mali qui considèrent la lutte contre la corruption et la délinquance financière comme une priorité à soutenir. « Nous félicitons le gouvernement de la Transition d’avoir déclaré la lutte contre la corruption comme une de ses priorités. Le mandat de l’Oclei, dans son ensemble, est essentiel pour prévenir et lutter contre ce fléau. En effet, la déclaration de biens par les agents publics est une action essentielle dans le cadre de cette lutte et donne un fort signe de l’engagement de la part du gouvernement malien », ont-ils déclaré.
A la sortie de l’entretien, Bart Ouvry (chef de la Délégation de l’Union européenne au Mali) a confié que la visite des ambassadeurs de l’Union européenne, du Canada et des Etats-Unis d’Amérique à l’Oclei avait pour objectif de témoigner leur appui à l’Office et d’échanger sur la situation actuelle relative au travail de l’Oclei dans la prévention et la lutte contre l’enrichissement illicite au Mali. Selon l’ambassadeur d’Allemagne au Mali, la visite des ambassadeurs à l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (Oclei) joue un rôle important dans la lutte contre l’enrichissement illite et la corruption qui est « pertinent dans la coopération des pays de l’Union européenne, des bailleurs de fonds avec le Mali ». L’ambassadeur de Danemark au Mali trouve qu’il est important pour le Mali que l’Oclei fonctionne à 100 % pour être plus efficace dans la lutte contre l’enrichissement illite et la corruption au Mali.
L’ambassadeur de la France a réitéré tout le soutien de son pays à l’Oclei qui a fait la preuve de son efficacité dans la lutte contre l’enrichissement illite et la corruption au Mali. « Nous avons noté l’engagement très ferme des nouvelles autorités maliennes à lutter contre la corruption et l’enrichissement illicite. Dans le cadre de ce dispositif voulu, l’Oclei est l’instrument privilégié pour mettre en œuvre cet engagement des autorités maliennes. Je réitère le soutien ferme de mon pays dans l’atteinte de cet objectif », a-t-il dit.
Les missions de l’Oclei
Rappelons que l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite a pour mission de mettre en œuvre l’ensemble des mesures de prévention, de contrôle et de lutte envisagées au plan national, sous régional, régional et international contre l’enrichissement illicite.
A ce titre, il est chargé, entre autres, d’assurer, dans le respect des compétences propres à chacune des structures concernées, une coopération efficace et la concertation des autorités nationales, directement ou indirectement concernées par la lutte contre l’enrichissement illicite ; de prendre communication des déclarations de biens aux fins d’exploitation; de recevoir également toutes autres informations utiles nécessaires à l’accomplissement de sa mission, notamment celles communiquées par les organes de contrôle et d’inspection ainsi que les officiers de police judiciaire; de demander aux assujettis ainsi qu’à toute autre personne physique ou morale, la communication des informations détenues par eux et susceptibles d’enrichir les éléments justifiant la saisine des autorités judiciaires compétentes ; d’effectuer ou de faire effectuer des études périodiques sur l’évolution des techniques utilisées aux fins d’enrichissement illicite.
S’y ajoutent d’autres missions aussi importantes : centraliser les informations nécessaires à la détection et à la prévention des faits d’enrichissement illicite ; animer et coordonner, en tant que de besoin, aux niveaux national et international, les moyens d’investigations dont disposent les administrations ou services pour la recherche des infractions induisant des obligations de déclaration ; émettre un avis sur la mise en œuvre de la politique de l’Etat en matière de lutte contre l’enrichissement illicite et de proposer toutes réformes nécessaires au renforcement de l’efficacité de la lutte contre l’enrichissement illicite ; susciter et promouvoir au sein des institutions et des organismes publics et parapublics des mécanismes destinés à prévenir, détecter et faire réprimer l’enrichissement illicite ; évaluer périodiquement l’impact des stratégies et performances atteintes ; recommander toutes réformes, législative, réglementaire ou administrative, tendant à promouvoir la bonne gouvernance, y compris dans les transactions commerciales internationales ; recevoir les réclamations, dénonciations et plaintes des personnes physiques ou morales se rapportant à des faits d’enrichissement illicite.
L’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite peut, sur la base d’informations graves, concordantes et fiables en sa possession, saisir le Procureur du Pôle économique et financier compétent.
Siaka DOUMBIA