Lutte contre la corruption : Que peut IBK ?

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Vainqueur de la présidentielle malienne le 11 août dernier, Ibrahim Boubacar Keïta devient officiellement président ce mercredi 4 septembre. REUTERS
Vainqueur de la présidentielle malienne le 11 août dernier, Ibrahim Boubacar Keïta devient officiellement président ce mercredi 4 septembre.
REUTERS

Accusée comme le temple de tous les maux que vit le Mali, la corruption sera une grande préoccupation dans toute démarche politique qui prône le changement. Mais, vu que la corruption a la vie dure au Mali, il est tout à fait normal que l’on s’interroge sur les capacités d’IBK à mettre fin à ce fléau. Que peut IBK ? La question n’est pas superfétatoire, tant les attentes des maliens par rapport à la lutte contre la corruption sont énormes.
« Tolérance zéro » pour la corruption. Cette phrase prononcée lors de la campagne présidentielle par Ibrahim Boubacar Keita, ne doit pas et ne peut pas être seulement qu’un discours de campagne, à l’allure d’un appât. IBK, Président de la République du Mali, doit tout mettre en œuvre pour que les nombreux maliens qui lui ont fait confiance, sentent un début de commencement sur la route de la longue marche vers le changement demandé et promis par le « Kankeletigui » de Sebenikoro.

 

En réalité, tout le changement demandé par les maliens se cristallise dans la lutte contre la corruption, tant ce fléau a atteint des proportions dramatiques au Mali. Malgré qu’il a été Premier ministre de Alpha Oumar Konaré de février 1994 à février 2000 et Président de l’Assemblée nationale de 2002 à 2007, IBk a été choisi par le peuple malien en connaissance de cause. Bien que certains de ses adversaires ont voulu l’associer à la gestation catastrophique des vingt dernières années, le « Kankeletigui » dans une baraka exceptionnelle, est parvenu à s’installer dans le cœur de la grande majorité des maliens. Mais, quand on a été un acteur principal de la gouvernance des vingt dernières années d’un pays comme le Mali, quelles peuvent être les capacités réelles que l’on peut déployer pour parvenir au changement, surtout quand il rime avec lutte contre la corruption ? Tout comme le Mali, IBK n’a pas le choix. Il est dans le dilemme ou il doit vaincre ou périr, pour ne pas dire qu’il est condamné à réussir, sinon il aura tous ses électeurs sur le dos.

 

Dans sa grande majorité, les maliens souhaitent une lutte acharnée contre la corruption et veulent un nouveau type de gouvernance. Au regard de toutes les initiatives de lutte contre la corruption qui n’ont pas donné les résultats escomptés, l’on doit aussi demander si IBK pourra faire l’exception. On se souvient de l’initiative dénommée « opération Taxi », sous le régime de Modibo Keita, on se souvient de la commission de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite sous le régime dictatorial du général Moussa Traore. Le Mali, sous l’ère de la démocratie, est devenue le temple de l’expérimentation de toutes les trouvailles qui visent à endiguer le phénomène dans le monde. Aujourd’hui, malgré le nombre pléthorique des structures de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite, l’Etat malien est chaque année délesté de plus d’une centaine de milliards.

 

On se souvient qu’en arrivant a Koulouba, le General ATT n’avait pas caché sa volonté de ne pas humilier des pères et des mères de familles, même convaincus du crime grave d’avoir « bouffée les deniers publics ». En arrivant a Koulouba, après la prospérité de la corruption dans le terreau fertile de la gestion décennale d’ATT, malgré qu’il ait eu toutes les informations pour mettre le pays dans ses droits, IBK annonce une « tolérance zéro » pour la corruption. Cette volonté affichée d’IBK de mettre un terme à la corruption, se contentera-t-elle d’éviter de nouveaux détournements ? Ou, elle ira jusqu’à faire l’audit de tous les services, programmes et projets de développement, pour récupérer tous les deniers publics qui ont pris d’autres routes que celles du trésor public ?

 

Dans tous les cas, nous restons convaincus qu’une véritable lutte contre la corruption exige des exemples et des résultats. Et, pour avoir des exemples, IBK doit sévir. Tous les dossiers du Bureau du vérificateur général, tous les dossiers de la CASCA et tous les dossiers des services étatiques de contrôle, doivent être remis à la justice pour des poursuites en bonne et due forme. Les coupables seront condamnés et les innocents seront blanchis. Ces exemples produiront des résultats exceptionnels. Pour le Mali, longtemps victime des méfaits de la corruption, IBK doit pouvoir faire ce peu. Et, le peuple malien le jugera dès les trois premiers mois de l’exercice de son mandat, sur le terrain de la lutte contre la corruption. Ne dit-on pas qu’une nuit qui s’annonce belle, est perceptible dès le crépuscule.

 

Assane Koné

 

 

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9 COMMENTAIRES

  1. CONTRIBUTION N°2 du 11 Sept 2013
    Tous les procès – verbaux de passation entre Ministres doivent être signés sous réserve d’un Audit, non pas pour démarrer une chasse aux sorcières, mais pour constituer une feuille de route du nouveau Ministre basée sur les recommandations dégagées par le Rapport d’Audit, à condition que les travaux d’Audit soient menés par des Structures Indépendantes et qualifiées.
    Mettre en place une superstructure chargée de veiller sur le bon comportement des Vérificateurs, des Contrôleurs et des Inspecteurs à travers les résultats; la CASCA n’étant qu’un instrument de filtrage des hauts cadres pris en faute pour classer les dossiers des plus fidèles et transmettre ceux des non fidèles au Tribunal pour mis en examen, même si la faute est purement administrative, relevant du traitement de la Commission de Discipline de la Fonction Publique ( au lieu du Tribunal.
    Mettre un cachet particulier sur le mérite et la sanction)

  2. ce qui est sur c est pas ces hommes de ce régime qui régleront cette question, je vous donne un exemple que tout les maliens sont au courant c’est le pillage des caisses de l’état par le réseau de (général) sanogo, moussa sinco Coulibaly ministre putschiste de l’intérieur et reconduit par IBK etc… qui a demandé des comptes jusqu’à ce jour, aucun audit sur cette période sur la question des finances publiques? des milliards de l’état malien tout les coffres des ministères, la caisse noire de la présidence de Koulouba, plusieurs dignitaires et hommes d’affaires ont été dépouillés les recettes de plusieurs services de l’état se trouvait a Kati! et durant plusieurs mois j’aimerais avoir des démentis par des officiels de l’état. au même moment ou l’armée n’a ni carburant, ni chaussure, ni une bonne alimentation pour nos vrais soldats au service de la nation, ces personnes peuvent rendre une partie de ses sommes

  3. juste une chose à savoir au mali de 2013, il y a 24 milliardaires tous fonctionnaire personne ne se pose de question, il n’y a pas de corrompu sans corrupteur, il me semble qu’il faut éduquer la nouvelle génération autrement, comme ce que les rwandais ont fait pour mettre en place un état c’est par la jeunesse de ce pays, car cette lutte passe par des institutions crédible, respecté par les populations en commençant par la justice.

  4. IL FAUT QUE TOUT LE MONDE FASSE DES EFFORTS ET DES SACRIFICES, SANS DISTINCTION DE SEXE , D’ETHNIE , DE CATÉGORIE SOCIO-PROFESSIONNELLE .C’EST POUR LE DÉVELOPPEMENT DU MALI, ET L’HONNEUR DU PEUPLE MALIEN. ON NE PEUT PAS TOUJOURS COMPTER SUR LES AUTRES.IL FAUT QUE NOUS, LES MALIENS, SACHONS QUE LE MONDE A CHANGÉ , QUE NOUS SOMMES ENTOURÉS DE DEUX PAYS ARABES : L’ALGÉRIE ET LA MAURITANIE, QUI JOUENT DES JEUX TROUBLES DANS LE SAHEL , NOTAMMENT DANS LE NORD DU MALI;
    IL FAUT ÊTRE FORT , AVOIR UNE ARMÉE FORTE POUR NOTRE DIGNITÉ ET NOTRE SÉCURITÉ , NOTRE SOUVERAINETÉ ; LA CORRUPTION EMPÊCHE TOUT ÇA; PERSONNELLEMENT , J’AI PEUR QUE NOS PETITS-ENFANTS SOIENT DES ESCLAVES DES ARABES ET TOUAREGUES DANS L’AVENIR, SI NOUS NE CHANGEONS NOTRE CONDUITE INFANTILE, GASPILLEURE, IRRESPONSABLE,INCONSCIENTE.

    • on ne doit pas repose nos espoirs sur quelques personnes surtout qu’ils sont dans les rouages qui ont amenés le Mali ou il est aujourdhui.

      Il faut que les concencieux ce battent pour l’éducation des nos enfants pour sortir petit à petit de ce mal. Le chemin va etre long car c’est la future generation éduquer qui peut nous sortir de la.

      Mais sans l’impulsion des consentieux ils ne pourront pas jouer leur rôle.

  5. On peut disserter longuement au sujet de la corruption et de la délinquance financière tant le phénomène a pris de l’ampleur dans ces dernières années au Mali. Cependant, ce qui fait peur, c’est le dégré, le seuil ou la proportion de ce phénomène à l’échelle économique nationale. On pouvait comprendre et penser que la corruption s’opère dans un objectif alimentaire, étant donné que le revenu du malien est très faible. Mais les proportions atteintes par ce phénomène laisse entrevoir qu’il ne se situe plus dans ce cadre. Le phénomène se situe dans toutes les sphères de l’admnistration en général. Que peut faire le nouveau Président? Pas quelque chose d’extraordinaire. Démander tt simplement à chacun de jouer son rôle et tel qu’il l’a dit “très consciencieusement”.

  6. Savez vous que celui qui refuse le sourofin (la corruption) est considéré comme un noloma (sot) et insociable? Je me demande quelle est la limite entre le souro fin et le bognè fin. IBK doit se dire que le phénomène n’est pas seulement systémique mais il est culturel selon beaucoup de maliens. Un petit commerçant chasseur de marché imagine mal comment une autorité contractante de marché puisse refuser des cadeaux. Quand j’entend un enseignant arguant devant ses élèves qu’en dehors de son salaire il n’a pas d’autre avantages. Je me dis: mais on est où là? les jeunes juges qui demandent après la première comparution d’un prévenu s’il est ND ou SM (Non Détenu ou Sous mandat) pour entamer la négociation de sa libération et souvent à l’insu du juge d’instruction saisi du dossier. Je crois que je ne suis pas sur la même planète que les autres. Qui n’a pas ce problème avec ses enfants qui croient qu’on doit tout négocier pour eux dans la vie dans le cas contraire on est père indigne. 😳 😳 😳 😳

    • Des subordonnés qui enseignent à leur chef comment tricher pour s’enrichir sur le dos du service et de l’Etat. Le petit agent d’impot de la mairie qui passe à la fin du mois dans les boutiques avec un carnet imprimé au lieu d’une quittance du trésor et empoche sans vergogne 1000 F du contribuable et sans reçu au motif de l’arrangement. Le commerçant se plait dans cette situation. Le taxi-man qui met 1000f dans son cahier au coup de sifflet du policier ripoux pense avoir fait une bonne affaire. Ces pratiques sont au dessus du VGAL et du Contrôle Général des Services Publiques. Il faut un sursaut face au fléeau

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