Lutte contre la corruption : Ne pas mélanger torchons et serviettes !

21 Sep 2021 - 18:01
21 Sep 2021 - 21:46
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Lutte contre la corruption :  Ne pas mélanger torchons et serviettes !
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Toutes les dénonciations de cas de détournements de fonds publics sont-elles avérées ? La tentation d’aller à des raccourcis transparaît dans certains processus de vérifications financières… - maliweb.net - La volonté de traquer les présumés délinquants financiers, qui ont mis à mal les caisses de l’Etat, est une réalité durant cette phase de la Transition. Mais, il est important d’éviter de fâcheuses précipitations. Les autorités de la Transition n’hésitent pas, depuis un moment, à donner un coup d’accélérateur à la lutte contre la corruption, en vue de promouvoir davantage la bonne gouvernance. C’est dans ce sens que la machine judiciaire vient visiblement d’opter pour un nettoyage à grande eau des écuries d’Augias de la gouvernance précédente. C’est ainsi que le ministre de la Justice a affirmé qu’aucun répit ne sera donné à la traque des fossoyeurs de l’économie nationale. Avant de souligner que ceux qui se sont donné certaines libertés face aux deniers publics devront rendre des comptes. Et la conséquence c’est qu’on a assisté à la mise en route de certaines poursuites judiciaires, notamment les dossiers ayant conduit en prison les anciens hauts cadres comme l’ex-Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga et l’ex-ministre de l’Economie et des finances, Mme Fily Bouaré Sissoko. A partir de là, des questions se posaient sur les autres dossiers et scandales de gouvernance en vue. Quid des affaires de l’avion présidentiel, des engrais frelatés, des 1000 tracteurs, des avions cloués au sol, etc ? Mais, en plus de ces préoccupations, de nombreux observateurs estiment que certaines dénonciations provenant des structures de contrôle ou de vérifications font plus dans le sensationnel que dans le réel. C’est dans ce sens que les « milliards de F CFA » pointés du doigt récemment dans un rapport du Bureau du Vérificateur Général seraient, confie un expert du Trésor, plus dans « la dénonciation abusive qu’autre chose ». Et, celui-ci d’affirmer que de nombreux éléments contenus dans ledit rapport concluent hâtivement en des « irrégularités financières », sans en préciser les contours exacts ni les implications juridiques précises. Pour certains analystes, les bureaux des magistrats des Pôles économiques et financiers sont engorgés de dossiers. Alors même que ceux-ci manquent de consistance factuelle pouvant en établir le caractère infractionnel. « Certaines dénonciations semblent vouloir faire plaisir à l’opinion ou à l’autorité pour donner l’illusion d’une lutte contre les détournements, alors qu’il n’est en rien », confie un contrôleur de la Direction nationale du Trésor et de la comptabilité publique. Avant de relever que certains documents de vérifications ou d’audits ne respectent pas les normes internationalement reconnues et perdent leur valeur pédagogique ou coercitive. Sans oublier que certains rapports doigtent des fonds « mal gérés » ou « détournés », alors que ce sont des ressources financières disponibles ou en attente d’être utilisées. Tout cela, estime-t-il, sème un sérieux doute dans la pertinence des dénonciations de cas de mauvaise gouvernance. C’est pourquoi certains cadres craignent une sorte de banalisation des rapports d’investigation de la gestion de certaines ressources publiques. Tel est le cas de la gestion des fonds covid-19. Et c’est cela qui fait dire que la traque de la corruption doit éviter d’exposer des cadres innocents dans leur gestion. En un mot, la volonté de sévir contre les potentiels délinquants financiers ne doit surtout pas finir par mélanger torchons et serviettes. Boubou SIDIBE/maliweb.net

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