Lutte contre la corruption : L’échec d’IBK

2
IBK recevant des mains du vérificateur général le rapport 2015

Les rapports 2013 et 2014 du Bureau du vérificateur général rendus publics lundi 4 mai dernier offrent aux Maliens le droit légitime de « Crier Haro ! »… Cela pour marquer leur extrême indignation vis-à-vis d’un chef d’Etat rattrapé par sa parole, ses promesses et ses engagements. Adepte des grosses expressions, IBK décrétait l’année 2014, année de la lutte contre la corruption. Mais, les rapports à lui remis lundi par le Végal le confondent : au total 153 milliards de FCFA égarés dans les dédales de l’administration (en fraude et en mauvaise gestion). Alors, combien de nos francs seront-ils détournés d’ici à l’an 2018 ? Les Maliens, perplexes, s’interrogent et s’attendent au pire.

Un adage traditionnel de chez nous dit, approximativement, ceci : « Si ton pied t’enfonce, tu peux t’en sortir ; mais si ta langue te confond, tu t’enfonces définitivement ». Transposé au chef de l’Etat. Ce diction sied parfaitement… Démonstration :

Les Maliens gardent encore dans un coin de l’esprit un passage tonitruant du discours d’IBK à l’occasion du nouvel An 2014 : «…au risque d’en faire une rengaine, j’insiste sur la gestion rigoureuse de nos deniers, ceux que l’Etat génère auprès du contribuable malien bien sûr, mais aussi l’aide que la communauté internationale met à notre disposition grâce aux sacrifices de ses propres contribuables. La gestion rigoureuse de nos ressources passe par le contrôle de la corruption sur deux fronts : la lutte contre l’impunité et les réformes systémiques….Oui, je dis et redis que l’argent des Maliens est sacré et qu’il faut désormais l’utiliser à bon escient.

C’est pourquoi, je décrète l’année 2014, année de la lutte contre la corruption. Un combat dans lequel je demande à chaque malienne, chaque malien, de s’engager avec moi.
Nul ne s’enrichira plus illégalement et impunément sous notre mandat, Incha’Allah.
Je suis conscient que les familles souffrent, que les salaires sont dérisoires, et que tout ceci ne contribue pas à prévenir la corruption. Tout ce qui sera en notre pouvoir de faire pour augmenter les revenus le sera, c’est mon rôle et ce sera ma fierté.
Les hommes et les femmes du gouvernement cesseront, croyez-moi, d’être à leur place, le jour où ils ne travailleront plus à un Mali qui arrive à nourrir ses enfants, à les éduquer convenablement, à les employer, bref à les encadrer dans un environnement hautement concurrentiel où les pays qui n’anticiperont pas resteront sur le quai ».

Ce beau discours avait donné tant d’espoir aux 77% de nos concitoyens qui avaient plébiscité quelques mois plus tôt le président Ibrahim Boubacar Kéïta, supposé être en son temps comme le sauveur ou encore l’homme de la situation. Cependant, ils ont dû vite déchanter quand  éclatèrent trois mois après les sulfureuses affaires de l’achat de l’avion présidentiel et du contrat d’équipements militaires. Mais, le pire est à venir.

En effet, l’audit des deux affaires par le Bureau du Végal (commandité par le Fmi) et par la section des comptes de la Cour suprême étale au grand jour l’ampleur de la fraude et de la corruption sous IBK et dans une année décrétée année de lutte contre la corruption. Entre 29 et 38 milliards auraient disparu dans ces deux scandales qui avaient défrayé la chronique dans le landerneau politique malien.

 

Corruption à ciel ouvert

Mais, les Maliens n’étaient pas encore au bout de leur peine. Les rapports 2013 et 2014 du Bvg remis au président de la République lundi dernier à Koulouba mettent à nu la gestion catastrophique et chaotique d’IBK, ainsi que la corruption à ciel ouvert instaurée sous son mandat.

Grosso modo, ces rapports révèlent un trou de 153 milliards de FCFA de manque à gagner pour l’Etat malien engendré par une mauvaise gouvernance. Ce préjudice énorme à l’Etat se décompose comme suit : 80,21 milliards de FCFA dont 12,28 de fraude et 67,93 milliards de mauvaise gestion, au titre du rapport annuel 2013 et 72,97 milliards de FCFA dont 33,95 de fraude  et 39,02 milliards de FCFA de  mauvaise gestion, au titre du rapport annuel 2014.

Le Vérificateur général, Amadou Ousmane Touré, impute ce chaos financier à des pratiques illégales qui ont pour noms la non-application à dessein des textes  législatifs et réglementaires, la mauvaise gestion des dépenses effectuées au niveau des régies, la multiplication injustifiée des contrats simplifiés pour éviter les appels d’offres, la non-justification  et la non-éligibilité de dépenses, la réception de biens non conformes aux commandes, l’octroi d’avantages  injustifiés, la fabrication et l’usage de faux documents pour justifier des dépenses fictives, des manipulations des offres par les commissions de dépouillement et d’évaluation dans les opérations de passation des marchés publics, le non-reversement au Trésor Public de ressources collectées, et enfin de la réalité et de l’effectivité de certaines missions administratives.

Dans le cadre d’une politique de lutte contre la corruption et la délinquance économique et financière, le Végal propose au chef de l’Etat, trois sanctions majeures à l’encontre des corrupteurs et des corrompus : des sanctions administratives infligées par les autorités de tutelle, des amendes prononcées par les juridictions financières sur la base des infractions à la législation budgétaire et financière, et enfin, des poursuites pénales par les procureurs compétents.

En outre, Amadou Ousmane Touré informera IBK que dorénavant, en plus des dénonciations des faits susceptibles de constituer des infractions pénales, et en application de la loi l’instituant, le Vérificateur général saisira la Section des Comptes de toutes les fautes commises relativement à la législation budgétaire et financière.

Le président donnera-t-il une suite favorable à cette proposition du Végal. Nous en doutons. Parce que IBK ne semble pas être un modèle de « lutteur » contre la corruption et la délinquance financière. La preuve : les Maliens attendent toujours les poursuites contre les ministres, cadres et autres agents accusés et/ou soupçonnés de fraude et de détournements dans les scandales de l’avion présidentiel et du contrat d’armement.

(L’Aube 705 du jeudi 7 Mai 2015)

Commentaires via Facebook :

2 COMMENTAIRES

  1. comrades communique from Julu Mandingo to Julu Ubuntu. As aged IBK knew when he took office corruption breed corruption even among best of people. IBK from onset set out to be as corrupt as possible plus his contagious corrupt ways have spreaded throughout his government plus military to extent many lives have been lost in military due to corrupt generals plus government officials using condition that led to loss of life to acquire greater riches by corrupt means.
    IBK oppression of people for peaceful protests against corrupt ways of his government that is quickly progressing Ubuntu people of Mali toward genocide at pace that is beyond their ability to prevent genocide is evidence Africa is no place for old Men to lead. Unfortunately Ubuntu people will not duly act unto they perceive genocide is at their door step plus it is to late for them to over come it.
    Please for your better living sake continue to give IBK government In Kind treatment plus do not be discouraged from doing so by oppression or petty gifts. Make yourself useful to world class modern day living then you will see light of how to reach ultimate goal of making Mali self-sufficient plus self-sustaining nation under existing total circumstance.
    Very much sincere,
    Henry Author(people of books) Price Jr. aka Obediah Ubuntu IL-Khan aka Kankan aka Gue.
    translationbuddy.com

Comments are closed.