Pour la deuxième fois, le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Mamoudou Kassogué, répondait aux questions des journalistes à l’occasion d’une journée d’échanges, mardi dernier, à la Maison de la presse.
Les discussions portaient essentiellement sur « l’institution du Pôle national économique et financier », la dernière-née des institutions judiciaires de lutte contre la corruption et la délinquance économique et financière.
« Cette nouvelle institution remplace les trois pôles économiques et financiers de Kayes, de Mopti et de Bamako, et se caractérise par l’élargissement de la compétence-matière, la prise en charge de toute la chaîne de traitement des infractions économiques et financières, à savoir, la poursuite, l’instruction et le jugement, la spécialisation des animateurs et la mise en place d’une batterie de mesures conservatoires, notamment les saisies des biens appartenant aux personnes poursuivies pour garantir l’efficacité des procédures », a expliqué le ministre Kassogué.
Il a précisé que c’est pour le renforcement de la lutte contre la corruption et la délinquance financière décidée par les autorités de la Transition qu’il a été créé un nouveau Pôle économique et financier unique qui a une compétence nationale, et qui est dirigé par un procureur de la République spécialisé dans les affaires de corruption et de délinquance économique et financière.
« Les saisies conservatoires qui peuvent être pratiquées sur les biens des personnes poursuivies à hauteur des montants reprochés, et cela, depuis l’enquête préliminaire, constituent une innovation majeure car, jusqu’ici les saisies de biens ne pouvaient porter que sur les biens ayant été utilisés pour commettre l’infraction ou sur les produits directs tirés de l’infraction », indiquait Mamoudou Kassogué.
Pour sa part, le Directeur national des affaires judiciaires, Mohamed Maouloud Najim, a cité quelques grandes réformes en cours, telles que la relecture des textes, les recrutements, la modernisation des infrastructures, les travaux sur l’examen du projet de code pénal et de procédure pénale en y insérant des préoccupations majeures de l’heure, l’abandon de la pratique des assisses par la création des chambres criminelles dans les tribunaux de grande instance, entre autres.
Le président de la Maison de la presse, Bandiougou Danté, a salué ce partenariat naissant entre la Maison de la presse et la justice et a rassuré le ministre de la Justice que la presse jouera pleinement sa partition pour informer la population malienne sur les grandes réformes en cours.
Auparavant, le ministre Mamoudou Kassogué avait indiqué que son département, en signant ce partenariat dynamique avec la presse, est conscient du rôle fondamental qu’elle joue dans l’administration et la distribution de la justice.
« La presse est non seulement un instrument de conscientisation contre l’incivisme et son corolaire de comportements infractionnels, mais aussi une boussole pour l’orientation de l’action judiciaire dans certaines procédures », a-t-il flatté.
Adama DAO