Lutte contre la corruption et la mauvaise gestion au Mali : Les intouchables sous un bel abri

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La Cellule d’appui aux structures de Contrôle de l’Administration (CASCA), cette année, a été très clémente en ne transmettant aux autorités judiciaires que 32dossiers sur 176 rapports, passés au préalable au peigne fin par le BVG, le Contrôle Général des Services Publics et les différentes Inspections publiques. Comme s’ils pédalent dans la choucroute, le juge anti-corruption et ses hommes n’ont apporté jusque là que des « remèdes de femme » à ces dossiers. Les ‘’intouchables’’ du régime ont-ils pesé lourd dans la balance ?

Pas plus tard que la semaine dernière, le conseil des ministres au cours de sa session ordinaire a encore touché du doigt aux textes régissant l’organisation du bureau du vérificateur général. Ces genres d’amendements de textes au même titre que les séminaires et ateliers interminables en matière de la lutte contre la corruption et la mauvaise gestion constituent aux yeux du bas-peuple une véritable perte de temps qui ne servent qu’à amuser la galerie. Pour preuve, depuis la publication du bulletin d’information 2010 de la CASCA, l’on a assisté qu’à quelques interpellations obsolètes au niveau du pôle économique dont tous les intéressés vaguent de nos jours à leurs affaires quotidiennes.

Pour de nombreux observateurs le manque de vigueur de la justice dans le traitement diligent des 32 dossiers à lui transmis par la CASCA cache mal sa bonne foi dans la réussite du processus de lutte contre la corruption et la mauvaise gestion dans notre pays. Ce mutisme des autorités judiciaires est interprété diversement. Certains affirment que c’est la traduction sans faille de l’absence de volonté du gouvernement à endiguer le phénomène, surtout que le Président de la République a lui-même affirmé qu’il ne veut ‘’humilier aucun chef de famille’’. Et d’autres d’affirmer que l’indélicatesse de l’ancien vérificateur général d’avoir touché à certains proches du régime serait la cause du blocage. Ou même que le tout puissant juge anti corruption, Sombé Théra traverserait une période d’essoufflement. Toute évidence qui donnera de nouveau souffle à ces dévastateurs de l’économie nationale et abuseurs des biens publics.

La partie immergée de l’iceberg !

Avec la crise céréalière qui guette notre pays et la chute du régime de Kadhaffi, il ne faut pas se leurrer, notre pays est appelé (si ce n’est déjà le cas) à vivre une crise financière épouvantable. Devant une telle hypothèse, il appartient au pouvoir public dont le Chef de l’Etat lui-même, à mettre la justice le pied à l’étrier afin de traquer fermement les responsables des structures épinglées. Et en refusant de servir de bouclier pour ces prédateurs, qui se disent tous « proches » du prince du jour. Comment doit-on comprendre que l’Etat n’ait engagé aucune poursuite suite à ce rapport, ni a fortiori pris de mesure d’interdiction de sortie du territoire. Du coup, le juge Sombé Théra, se retrouve seul face à ces suzerains, spécialisés dans le paiement de caution pour liberté provisoire. Des montants, tous insignifiants par rapport aux trous de caisse constatés.

Aux affaires depuis 2002, ATT et ses nombreux courtisans dirigent le Mali au gré de leurs désirs. Pris en étau par un régime corrompu au sommet, le vaillant peuple Malien a, durant près d’une décennie, toutes les peines de ce monde pour s’épanouir. En dépit évidemment de ses nombreuses potentialités. Souffrez que je vous raconte mon aventure.

En effet, lors de la traditionnelle conférence de presse du 8 juin du Président de la République, celle de 2010, j’ai osé demander au Président de la République s’ « il est alerté de nos jours par les signes extérieurs du degré d’embourgeoisement de certains de ses proches ? », il m’a dit d’envoyer la liste qu’il va les renvoyer tous. Une semaine après, c’est le journal au nom duquel que j’ai posé cette question qui a été fermé, car appartenant à un proche du pouvoir et curieusement épinglé à hauteur de 2milliards par le dernier rapport à la fois du BVG et de la CASCA.

Depuis lors, il a été facile pour moi de savoir que dans le lot des grands fossoyeurs de notre économie il y’a d’une part les ‘’intouchables’’ et d’autre part ‘’ les censurables’’. Que Dieu sauve le Mali.

Moustapha Diawara

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