Le colonel Satigui Sidibé, jusque là directeur du service social des Armées, a été appréhendé et placé en arrêt de forteresse en fin de semaine dernière pour préjudice financier portant sur 180 millions de F CFA au détriment des militaires.
Voici les faits tels qu’ils nous ont été relatés par une source proche du dossier. Chaque année, à l’occasion de la fête de l’Armée qui a lieu le 20 janvier, le service social des Armées procède à la confection de pagnes imprimés pour les épouses des militaires. Le remboursement s’effectue au bout d’un trimestre par prélèvement mensuel des prix des pagnes sur les soldes des militaires. Les différents Etats-majors, qui opèrent ces prélèvements, versent l’argent collecté entre les mains du colonel Satigui Sidibé, à charge pour lui de les reverser à l’entreprise ayant confectionné les pagnes.
Cette année, c’est Batexi qui a exécuté le marché. Les prélèvements ont bien été opérés sur les soldes des militaires mais non reversés à Batexi. Le montant de ce qui ressemble fort à un détournement de fonds a été évalué à 180 millions F CFA et non 300 millions comme indiqué par une agence de presse, reprise plusieurs fois, hier matin, par une radio internationale.
C’est la première fois qu’un officier supérieur est arrêté pour une affaire de détournement de fonds depuis l’avènement du président ATT au pouvoir. Ces fonds n’étant pas publics, il serait imprudent de lier l’arrestation du colonel Satigui Sidibé au contexte de lutte contre la corruption et la délinquance financière qui prévaut actuellement.
Et qui s’est traduit à ce jour par un nettoyage à grande eau qui a frappé les responsables des services de l’assiette (Douanes, Impôts, Domaine, Marchés publics), les Directeurs administratifs et financiers de la présidence de la République et de la primature, les Directeurs des Finances et du matériels de tous les départements ministériels.
Bruno D SEGBEDJI