S”il y a un département ministériel qui a été techniquement et financièrement mal géré durant le quinquennat écoulé, c”est bien le ministère de la Santé, sous la direction de la désormais ancienne ministre, Mme Maïga Zeïnab Mint Youba. A deux reprises, la gestion de celle qui prétend être une cousine de la première dame, Mme Touré Lobbo Traoré, a été épinglée. D”abord par la Cellule d”Appui aux Structures de Contrôle de l”Administration (CASCA) dirigée par Bréhima Noumoussa Diallo.
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Là, ce sont les fonds PPTE qui n”ont pas été gérés avec orthodoxie. Ensuite, le Bureau du Vérificateur Général s”est intéressé à la vérification des marchés publics et des achats courants au niveau de la DAF. Enfin, il a procédé également à la vérification financière des fonds du PRODESS. Sur les trois dossiers, un gouffre financier portant sur des milliards a été constaté, sans compter les nombreuses irrégularités relevées en matière de procédure financière. L”ensemble des dossiers a été transmis au procureur Théra. L”enquête a bien démarré. Et Zéïnab Mint Youba et son DAF, Adama Yacouba Touré, seront bientôt devant le juge anti-corruption.
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Après les dossiers PISE, PPM, INPS, Impôts et Hydrocarbures, nous abordons aujourd”hui parmi les dix dossiers sulfureux du Vérificateur Général envoyés par la CASCA au procureur anti-corruption, Sombé Théra, celui de la Santé. Il s”agit, d”abord, des vérifications des marchés publics et des achats courants sur les périodes 2003, 2004 et 2005 au niveau de la Direction Administrative et Financière (DAF) du ministère de la Santé.
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Le manque à gagner constaté s’élève à plus de 316 millions de FCFA. Et les irrégularités relevées portent sur le non-respect par la direction administrative des procédures d”évaluation des offres et d”attribution des marchés, les faibles effectifs de fournisseurs expérimentés dans le domaine médical, la concentration des dépenses sur les mois de novembre et décembre atteignant souvent 80% des achats annuels et une kyrielle d’irrégularités dans la mises en concurrence des fournisseurs.
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Ensuite, il y a eu la vérification financière des fonds du PRODESS sur la même période. Le manque à gagner est environ de deux milliards de FCFA. Les principales sources d”irrégularités sont le non-respect du plafond fixé pour les opérations de la régie, le fait que les avances de frais de mission au personnel, aux structures et ONG ne sont pas correctement justifiés, l’élevation anormale des dépenses de fonctionnement.
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Par exemple, les dépenses effectuées par la Santé (moins d”un milliard et demi FCFA) sont six fois inférieures à celles occasionnées par les réceptions et missions (plus de 6 milliards de FCFA) et les charges de véhicules (plus d”un milliard et demi FCFA).
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Fonds PPTE au niveau du ministère de la santé : Plus de 238 millions de FCFA non justifiés
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Auparavant, la CASCA avait épinglé, en février 2007, le ministère de la Santé, dans la gestion du fonds de l”initiative des pays pauvres endettés (PPTE). Ce dossier était déjà dans les mains du procureur anti-corruption, Sombé Théra.
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Les fautes de gestion relevées sont au nombre de cinq : la non-justification par la DAF de la Santé de la somme de 238.577.975 F CFA, le reversement au Trésor de la somme de 31.320.852 F CFA sur un montant total de 482.298.092 F CFA à récupérer, l”inexistence de preuve de la remise en place de la somme de 6.500.000 FCFA, la non-justification de la sortie de 34.834 moustiquaires, le non-paiement des pénalités de retard d”un montant de 135.887.986 FCFA.
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C”est donc l”ensemble des trois dossiers (DAF, PRODESS et PPTE) qui sont actuellement ouverts pour investigation au niveau du tribunal de la commune III, spécialisé, à travers le Pôle économique, dans la lutte contre la corruption et la délinquance financière. Mme Maïga Zeïnab Mint Youba et son DAF, Adama Yacouba Touré, étant les principaux intéressés ne pourront aucunement échapper à une interpellations dans les jours, voire semaine à venir. A suivre
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rnChahana TAKIOU
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