Lutte contre la corruption et la délinquance financière :Les casseroles des DAF balayés”

0

Ce sont presque toutes les Directions Administratives et Financières de nos différents départements ministériels qui sont impliquées dans des histoires de détournement d’importants fonds publics. Même balayés, les ex patrons de ces structures doivent rendre compte.

Ministère du Travail, de la Fonction Publique et de la Réforme de l’Etat

La DAF est un service central du Ministère du Travail, de la Fonction Publique et de la Réforme de l’Etat. Elle a pour mission d’élaborer et de coordonner les éléments de la politique du Ministère dans les domaines du personnel, du matériel et des moyens financier. Cette structure bénéficie d’une attention particulière de l’Etat. C’est pourquoi, de 2002 à nos jours, l’Etat a lancé un processus de réforme de l’administration publique dans le but de créer les conditions d’un développement durable à travers des structures administratives stables, performantes et crédibles.

Ainsi, un Programme de Développement Institutionnel (PDI) a été mis en place. Et la somme engagée par l’Etat dans ce programme s’élève à 25,7 milliards de F CFA pour les exercices 2006-2007-2008. Ce qui fait que la DAF de ce Ministère gère, en plus des dotations budgétaires annuelles, des fonds de 2,56 milliards de F CFA et de 4,44 milliards de F CFA provenant respectivement des Pays-Bas et du Canada. Ces fonds sont destinés au financement des activités du plan opérationnel 2006-2009 du PDI.

Suivant les situations d’exécution des budgets, il a été ainsi alloué à la DAF du Ministère, un crédit global de 14,79 milliards de F CFA sur la période 2006-2009.

Seulement voilà, depuis plus d’un an, les sous de ce département font l’objet d’un tripatouillage sans précédent. Ainsi, ce sont plusieurs millions de nos francs (0,56 milliards de F CFA) qui auront disparu, sans laisser de trace.

En tout cas, c’est ce qui ressort du dernier rapport du bureau du vérificateur général.

Selon ce rapport, la DAF a utilisé le compte bancaire du Programme de Développement Institutionnel (PDI) pour enregistrer toutes les opérations de recettes et de dépenses.

En plus, les pièces fournies à la mission pour justifier les dépenses effectuées ne sont pas probantes pour un montant de 31,55 millions de FCFA.

Autre irrégularité, il existe des incohérences entre les informations du logiciel de gestion budgétaire (PRED) et celles fournies par la régie. Ainsi, selon le PRED, pour l’exercice 2008, le montant total des mandats émis s’élève à 883,31 millions de FCFA alors que selon le registre de la régie, ce montant est de 804,30 millions de FCFA, (soit un écart de l’ordre de 79 millions de FCFA).

Plus grave, les fonds destinés aux dépenses d’investissement du PDI, (soit 459,19 millions de FCFA) ont été utilisés par la DAF pour assurer les charges de fonctionnement.

La DAF a procédé également à l’entretien et à la réparation de plusieurs véhicules n’entrant pas dans le parc du Ministère, pour un montant de 29,84 millions de FCFA, et a effectué des dépenses non justifiées de même nature, à concurrence de 37,09 millions de FCFA, pour des véhicules figurant dans son parc.

Cette mauvaise tenue de la comptabilité-matières s’est traduite par des dépenses fictives qui rendent difficile l’identification des acquisitions.

Aussi, ladite DAF ne codifie pas toujours les biens acquis, tels que les véhicules, le matériel informatique ou de bureau.

Une autre anomalie révoltante, elle ne remplit pas convenablement les documents concernant l’entretien et la réparation du matériel. Toute chose qui rend difficile le choix entre l’acquisition de matériels neufs et la réparation des matériels défectueux.

Pire dans certains cas, les frais d’entretien et de réparation du matériel informatique et des véhicules sont comparables au prix d’achat de matériels neufs de même type.

Ainsi, en 2007, le coût moyen d’entretien par véhicule du CDI s’est élevé à 29,01 millions de FCFA. L’achat d’un véhicule du même type aurait coûté environ 25 millions de FCFA.

A ceux-ci s’ajoutent, le non respect des dispositions du Code des Marchés Publics, l’absence de Procès-verbaux de réception ou de bordereaux de livraison. Or sans ces documents, il est difficile pour la DAF de savoir si le marché a été correctement exécuté.

Par ailleurs, la DAF ne s’assure pas que les dossiers des soumissionnaires respectent les dossiers d’appel d’offres. A titre d’exemple, certains marchés ont été attribués à des entreprises ayant fourni des états financiers non conformes.

Commentaires via Facebook :