L”emprisonnement du chef de Bureau de la douane de Koury, Amadou Ongoïba, lundi par le procureur anti-corruption, Sombé Théra, suscite colère et indignation au sein du syndicat de la douane. Nombreux sont les responsables du syndicat qui pointent un doigt accusateur sur le directeur général de la douane, Cheick Kéïta. Ils soutiennent que celui-ci a été dur, voire méchant envers le jeune inspecteur de douane, Amadou Ongoïba, dans la mesure où il a transmis son dossier au Pôle économique et financier sans lui avoir donné le temps de récupérer avec les transitaires la valeur des bons qu”il détient.
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La douane malienne est fortement secouée par l”arrestation du jeune inspecteur, Amadou Ongoïba, ex-secrétaire général du Comité syndical de la douane de Kayes et actuellement membres de la Commission de contrôle du bureau syndical de la douane.
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Dans le milieu syndical, son emprisonnement est considéré comme un règlement de comptes. De quoi s”agit -il ? De source douanière, c”est la Chambre de Commerce et d”Industrie du Mali (CCIM) qui avait diligenté un contrôle au niveau du Bureau de la douane de Koury pour situer les causes du retard dans le versement du fonds de Transport Routier Inter -Etats (TRIE). Ce fonds est également appelé fonds de garantie et représente 0,25 de la valeur des importations à la frontière.
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Il est versé dans les caisses de la CCIM et constitue à la fois un fonds de roulement pour cette structure et une véritable aubaine pour son président. Les émissaires de Jeamille Bittar ont trouvé effectivement qu”une somme importante manque à l”appel. C”est ainsi que la direction générale de la douane a été saisie de l’affaire. Et le DG des gabelous n”a pas hésité, un seul instant, à envoyer le Bureau du contrôle interne (BCI) à Koury afin d”enquêter sur le sujet.
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Le résultat se passe de tout commentaire: 180 millions de FCFA manquent dans le décompte du fonds TRIE. Certains parlent de 160 millions de nos francs. Ce qui est sûr, c”est que plus de 100 millions de FCFA sont considérés comme détournés. Le dossier est vite remis au procureur anti-corruption, Sombé Théra. Celui-ci charge la brigade du Pôle économique et financier, dirigée par le colonel de la gendarmerie Niana Dembelé, d”étudier le dossier.
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Entre-temps, l”inspecteur Amadou Ongoïba se démène comme un beau diable pour réunir 41 millions de FCFA qu”il versera en guise de " bonne foi ". Mais deux jours après ce versement, le voilà déféré à la grande prison de Bamako par le procureur anti-corruption, Sombé Théra.
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Des responsables du syndicat de la douane dénoncent cette procédure et accusent le DG Cheick Kéïta d”acharnement contre Ongoïba parce que tous les " chefs de postes et directeurs régionaux font la même chose que ce dernier. Tous acceptent de dédouaner les marchandises avec des bons émis par les transitaires. Et chaque fois qu”il y a un problème de recouvrement, on donne le temps à l”intéressé d”entrer en contact avec les transitaires et de solder son compte. Cet arrangement, qui est une jurisprudence dans la pratique douanière, n”a pas été accordé à Ongoïba " ont fulminé plusieurs responsables du syndicat de la douane.
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Cette situation, selon eux, a été créée par le système de quota imposé aux différents postes et directions de la douane depuis la restructuration.
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"Avec ce système, les chefs de bureau courent derrière les commerçants. Chaque chef de bureau veut que telles ou telles autres marchandises soient déclarées à son niveau. Pour une marchandise donnée, si Sikasso réclame 10 millions de FCFA, Ségou appelle le même opérateur pour lui dire, je peux vous le faire à 9 millions de nos francs et Faladjé également pourrait proposer moins que ça. Vous voyez, les chefs de bureau courent derrière les recettes. Donc, ils ne peuvent pas refuser les bons. C”est une pratique douanière généralement admise. Si il y a un problème de recouvrement, on peut faire appel à la caution transitaire bancaire. Ce qui n”a pas été fait. Le DG a refusé de laver le linge sale en famille. C”est donc lui qui a livré Amadou Ongoïba au Pôle économique" a affirmé un haut responsable syndical. A suivre
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